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Publiée le 05-06-2022

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Revue Presse : Le thon de retour en Méditerranée

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édition du mercredi 11 novembre 2009

A l’heure où se tient, dans un complexe hôtelier luxueux de Recife, au nord du Brésil, l’assemblée plénière de la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique (CICTA), un rapport scientifique et plusieurs observations font l’effet d’un pavé jeté dans la Mare nostrum. Et si l’idée commune que le thon rouge est en voie d’extinction, du fait de la surpêche, était une erreur ? Et si tout le monde, organisations écologistes et scientifiques, s’était fondé, pour étayer ce discours alarmiste et politiquement correct, sur des modèles contestables ? Enquête à contre-courant…

« Le golfe du Lion est à bloc de poissons. Ils sont sous nos fenêtres et on nous empêche de les pêcher ! », gueulait l’autre jour Jean-Marie Avallone, patron sétois du plus gros armement français de pêche au thon. Avec d’autres professionnels, il avait organisé, il y a un an, un survol de la baie d’Aigues-Mortes pour montrer que ce qu’il disait était exact. Depuis l’avion, les journalistes avaient bien vu quelques taches caractéristiques des mattes de thons, mais de là à dire que le grand migrateur était de retour dans le golfe, il y avait un pas que les scientifiques refusèrent de franchir.

Ce sont pourtant trois chercheurs de l’Ifremer qui, aujourd’hui, volent au secours des pêcheurs. Parmi eux, Henri Farrugio. L’homme préside le comité scientifique de la Commission générale des pêches pour la Méditerranée. S’il n’emploie pas les mêmes mots qu’Avallone, il est tout aussi formel : « J’affirme qu’il y a beaucoup de thons en ce moment dans le golfe du Lion, beaucoup plus que lors de nos précédentes observations ». Très discrètement, l’Ifremer utilise depuis des années les moyens aériens de repérage. Une technique officieuse, à l’opposé des modèles reconnus, fondés sur les prises des pêcheurs.

Les survols obéissaient à un protocole très strict : quatre routes de prospection allant jusqu’à 700 kilomètres au large ont été définies selon des caps précis et une altitude invariable ; chaque observation a fait l’objet d’un point GPS et d’une description de la taille des poissons permettant d’établir une cartographie. « Nous avons commencé en 2000 grâce à un programme européen. Le travail s’est poursuivi jusqu’en 2003. On l’a arrêté ensuite faute d’argent. On l’a relancé cette année », détaille Henri Farrugio.

Et en 2009, au terme de 80 heures de vol et de 16 000 kilomètres parcourus, l’évolution est spectaculaire : les concentrations de thons sont deux fois plus importantes que sur la période 2000-2003. « La plupart des vols ont permis de détecter une présence abondante de thons dans l’ensemble du golfe (…). On a pu observer de très importantes concentrations d’environ 1 à 2 km de rayon (…) En septembre, certaines de ces concentrations, accompagnées d’importants vols d’oiseaux marins, étaient situées à faible distance de la côte (… ) », peut-on lire dans le rapport.

Mieux : les gros individus (100 kg et plus), autrefois rares dans le golfe, étaient bien représentés tout comme les juvéniles : « Il s’agissait de populations équilibrées et dynamiques », précise le chercheur. Des thons de grande taille que l’on disait victimes plus que les autres de la surpêche (ils sont vendus à prix d’or aux industriels du sushi), ont été vus en nombre aux Baléares par le scientifique espagnol Joan Miquel Sorell Baron. Ils constituaient un bon tiers des observations effectuées cette année après la fermeture de la pêche. Même constat positif à l’Institut océanographique d’Espagne où le bilan des prospections aériennes est en cohérence avec celui de l’Ifremer. De Tunisie, d’Italie, tout comme dans les madragues marocaines de Gibraltar où l’on aurait relevé cette année, une taille moyenne supérieure de 15 centimètres à celle de 2008, parviennent des échos positifs. Le thon rouge serait-il de retour ?

Jean-Pierre LACAN



Publié le : Jeudi 12 novembre 2009