Si vous êtes en train de lire cet édito c'est que la fin du monde n'est pas arrivée le 21 décembre dernier, malgré la prédiction des mayas. Le ciel ne nous est pas tombé sur la tête; le spectacle continue donc.
Par contre, à lire les chiffres de l'article ci-dessous (740 millions), on peut s'interroger sur la fin du monde ... de la plaisance. Les résultats sont catastrophiques et les prévisionnistes annoncent une baisse des ventes de 25 à 30 % pour les années à venir.
Nos économistes de la plaisance expliquent cette régression par la Crise avec un grand « C ».
La crise a bon dos.
En fait, les intervenants du monde de la plaisance souffrent depuis plusieurs armées de myopie marketing, un concept qui impose d'être à l'écoute de ses clients pour voir venir le changement et adapter son offre de produits ou de services aux nouvelles aspirations de la demande.
Depuis de nombreuses années, l'avis des plaisanciers n'est pas pris en considération.
Un exemple récent le démontre: une table ronde intitulé «Faciliter la mer: un bateau, une place! » est organisée le 7 décembre durant le Nautic sans qu'aucun plaisancier ne soit convié.
Autre exemple récent : la région Languedoc-Roussillon organise un parlement de la mer où les plaisanciers ne sont pas représentés.
Pire ! Ces 180 plaisanciers qui possèdent un bateau dans le port à sec de La Ciotat qui ont reçu une lettre de MPM (Marseille Provence Métropole) les mettant en demeure de retirer leur bateau sans solution de remplacement.
Allez ouste circulez! Quel mépris ! Messieurs, vous qui vivez grâce aux plaisanciers (ne l'oubliez pas ! Plus de plaisancier, plus de plaisance, plus de travail pour vous !), promenez-vous sur les pontons et ouvrez grandes vos oreilles.
Qu'entendez-vous? Des plaisanciers écœurés qui crient haut et fort:« Ras le bol d'être plaisancier!».
Et on s'étonne que sont de plus en plus nombreux, jeunes ou moins jeunes, ceux qui décident de vendre leur bateau sans le remplacer.
« Le goût pour le bateau, le goût pour la plaisance, restent très forts chez les français.» a dit Jean-François Fountaine le président de la FIN (Fédération des Industries Nautiques).
Tout à fait d'accord mais plus dans de telles conditions.
« 21 %des plaisanciers ont plus de 70 ans, la relève arrive » disent certains. Interrogez cette relève qui voit leur père ou leur grand-père « galérer » dans ce monde de la plaisance.
Non, ne voulant pas subir le même sort, les jeunes s'orientent vers d'autres loisirs.
Un peu d'optimiste pour conclure. Tant que l'immense plaisir d'aller en mer compensera toutes ces tracasseries, il restera des plaisanciers.
«Pourvu que ça dure ! »comme disait Maria Letizia Bonaparte, mère de Napoléon.
Bon vent pour 2013
La Gazette des Pontons N° 55 Janvier-Février 2013 cliquer ici pour lire l'original
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