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Un an de prison pour avoir volé un voilier dans le port du Cap d'Agde

mercredi 18 mai 2016

Sujet : Midi Libre

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Le prévenu, skipper, dit qu’il ignorait que le bateau avait été volé.DR

Midi Libre 15/05/2016

Le navire, retrouvé par la guardia espagnole, a pu servir à des trafics de drogue.

Un sexagénaire a été condamné à un an de prison pour le vol d'un voilier commis dans le port du Cap d'Agde en 2011. Il avait déjà effectué sa peine dans le cadre de sa détention provisoire. Ce 18 février 2011, le Blue Note prend la mer en pleine nuit. Rien d'anormal, mais le départ est tout de même saisi par le service de vidéo surveillance de la Ville d'Agde, ainsi que la venue sur l'embarcadère de cinq personnes qui sont inconnues des services du port. Il s'agit en fait d'un vol. Et le navire, qui va changer deux fois de nom en très peu de temps, va voguer désormais sous pavillon anglais pour être retrouvé six mois plus tard, par les hommes de la Guardia civil au large de l'Espagne.

Pendant six mois en prison en Espagne

Les enquêteurs espagnols pensent que ce navire peut-être impliqué dans un vaste trafic de drogue et le prévenu, skipper le jour de l'arraisonnement, va goûter durant six jours aux geôles ibériques. Pour autant, il ne sera pas inquiété, car aucune drogue ne sera trouvée à son bord. Il se bornera à expliquer aux forces de l'ordre espagnoles qu'il ne faisait que convoyer le bateau pour un tiers. Il sera finalement interpellé par la police française à l'aéroport de Roissy dans le cadre d'une autre affaire en août 2011. "Je ne suis en rien mêlé à ce vol. Je ne savais pas que ce bateau était volé", insiste le prévenu. Mais la présidente Claire Ougier n'aime pas naviguer en eau trouble.

Elle pose de nombreuses questions sur des points de détails qui vont embrouiller le navigateur, notamment sur le fait que les amarres étaient coupées et que le GPS ne fonctionnait pas. "Cela ne devait pas être commode pour naviguer sans GPS, n'est-ce pas ?" Et l'homme se perd dans des digressions. "Je dormais quand ils ont coupé les fils." ; "Et quand ils ont changé le nom du bateau cela ne vous a pas inquiété ? Sérieusement ! C'est urgent de mettre un drapeau anglais en pleine mer ?" ; "Non, ils l'ont fait en mer parce que c'est courant. Je ne savais rien de ce qui se tramait, et quand le lendemain, j'ai compris j'ai même appelé les propriétaires."

Déjà condamné à treize reprises

Ce que ces derniers nient depuis les bancs de la salle d'audience. Bref tout le monde l'aura compris, on n'apprendra pas grand-chose du vieux loup de mer qui assume tout de même 13 condamnations pour des faits de violences avec armes, des escroqueries, des détentions d'armes…Pour Jennifer Roussie, qui représente le parquet : "Je vais tenter de garder le cap dans cette affaire de vol de bateau. Il ne savait rien, mais il était bien là. Plusieurs éléments établissent qu'il a participé au vol, quoi qu'il en dise. Ce qui m'interroge, c'est qu'il ne se soit pas investi dans la visite du bateau qui était à vendre. Pour moi, il ne voulait pas être reconnu.

"S'il n'a rien à voir avec cela, je ne comprends pas qu'il ait mis ce bateau à son nom. C'est du maquillage. Il était équipé pour tromper les recherches. Il voulait dissimuler le vol. C'est un acteur de ce vol. Il est sur le bateau, partout, et nulle part à la fois, et ne voit jamais rien. Je n'y crois pas." Elle va requérir un an de prison ferme sachant que le prévenu a déjà effectué 16 mois de détention provisoire. "Il y a un faisceau d'indices qui amènent à penser qu'il y a un doute dans sa participation. Je pense qu'il n'était pas au courant du vol. Mais il est sans doute coupable du recel", assure l'avocat de la défense.

JEAN-PIERRE AMARGER




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