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Revue Presse : Urgence en Méditerranée : "La filière pêche en danger"

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La biomasse des poissons bleus (sardines, anchois) baisse, la pollution en cause
V. LACOUR

Midi Libre le 26/10/2018

Marc Chevallier, le président de la commission Méditerranée du Ceser, évoque l'urgence à agir.
La filière pêche et aquaculture d'Occitanie traverse une période cruciale et le Ceser, Conseil économique et social, rend un imposant rapport à la Région pour le signaler.

"On s'est demandé quelles étaient les urgences à traiter, la pêche était une évidence. J'ai vu, par exemple, les apports en criée fondre entre 2010 et 2017, c'est une catastrophe, notamment pour le poisson bleu. On vendait 23 000 tonnes d'anchois et de sardines dans les criées, on en vend 10 000 aujourd'hui", alerte Marc Chevallier, président de la commission Méditerranée du Ceser, qui a rendu l'avis avec le rapporteur Bernard Perez, président du comité régional des pêches.

Tous les spécialistes et professionnels de la filière, du local au niveau européen, de la pêche, de la conchyliculture et de l'aquaculture ont été sondés. Et le Ceser alerte notamment sur le devenir des chalutiers, dans le collimateur de l'Europe et des associations de défense de l'environnement.

Occitanie : 700 navires, 4 500 emplois
"Le chalutage est en grand danger. On a détruit des chalutiers, il n'en reste que 64 en Méditerranée dont 59 en Occitanie contre 300 dans les années 70, indique Marc Chevallier. Ce n'est pas la surpêche qui empêche la sardine ou l'anchois de grossir parce que la biomasse des sardines et des anchois a fortement chuté, parce qu'avec un plancton correct, elles regrossissent. En Espagne, elles sont normales, ce qui veut dire que notre Golfe du Lion est pollué, on rejette quand même 800 tonnes de plastique par jour en Méditerranée", analyse l'ex-président du port de Sète. Il évoque également la pollution des bassins-versants et de ces produits pharmaceutiques "qui ne sont pas détruits par les stations d'épuration".

Pour le Ceser, la menace pesant sur le chalutage peut avoir l'effet du château de cartes qui s'écroule. Car la pêche en Occitanie, ce sont 700 navires, 1 300 marins, quatre criées, 10 000 tonnes de poisson, 35 M€ de chiffres d'affaires, 4 500 emplois directs et indirects (mareyeurs, transporteur, poissonniers, carénage, construction navale¦).

"Or, s'il n'y a plus de chalut, il n'y a plus de criée et c'est toute la filière qui disparaît. 80 à 90 % des criées sont alimentées par les chaluts, il y a une urgence absolue", assène le vice-président du comité économique. Mais comment sauver la profession alors qu'indéniablement la ressource en mer s'épuise ?

"Inventer le bateau du futur, économique et écologique"
"Pour les chalutiers, il faut inventer le bateau du futur, économique et écologique, beaucoup plus économe en énergie car aujourd'hui 30 % du coût d'exploitation c'est le gasoil, c'est considérable préconise Marc Chevallier, évoquant les pistes de l'alimentation électrique, par gaz ou hydrogène. Ma conclusion, c'est aussi qu'il faut pêcher moins en maintenant une rentabilité correcte".

Mais il exhorte l'Europe à introduire une progressivité dans l'effort de pêche, elle qui veut limiter les heures de mer, du nombre de jours de capture ou interdire la pêche de 0 à 100 m pendant trois mois : "ce serait dramatique ! Les pêcheurs sont d'accord mais ils ont déjà fait beaucoup de concessions, ça va les tuer".

Le Ceser demande par ailleurs une meilleure connaissance scientifique de la ressource, rappelant qu'il n'y a que six espèces suivies (merlu, thon, espadon, rouget notamment) sur la centaine pêchée.

Y. P



Publié le : Vendredi 26 octobre 2018