Midi Libre 31/05/2024
Incarcéré pour corruption le 21 mars, l’élu a annoncé sa démission par courrier auprès du préfet de l’Hérault qui a annoncé par communiqué qu’elle est bien effective.
Incarcéré pour corruption le 21 mars, après avoir été arrêté en compagnie de la voyante Sophia Martinez, Gilles d'Ettore a démissionné de ses fonctions de maire d’Agde et de président de l’agglomération Hérault Méditerranée ce vendredi 31 mai par courrier en écrivant à la préfecture de l’Hérault, qui annonce dans un communiqué que cette démission est bien effective.
Gilles d'Ettore était maire d’Agde depuis 2001, et avait dans les premiers temps de son incarcération semblé vouloir conserver ses fonctions électives, tandis que l’opposition municipale avait demandé qu’il se démette des responsabilités.
"Sa situation actuelle lui apparaît préjudiciable aux institutions qu’il gouverne"
"Gilles d'Ettore a consacré sa vie depuis 2001 à ses administrés agathois et ensuite à ceux de l’agglomération" précise par ailleurs à Midi Libre Me Jean-Marc Darrigade, son avocat qui l’assiste depuis son interpellation dans cette incroyable affaire qui mêle détournements de fonds, octroi d’avantages indus et ésotérisme.
"Il n’a eu de cesse, 24 h/24, 7 J/7 depuis plus de vingt ans d’agir dans l’unique objectif de servir leurs intérêts. Sa démission s’inscrit dans cette logique. Sa situation actuelle lui apparaît préjudiciable aux institutions qu’il gouverne. Il souffre d’avoir été abusé, il souffre d’être privé de sa liberté, mais il redit que jamais cette situation n’a généré des atteintes aux intérêts des citoyens."
L’enquête menée par la PJ de Montpellier et les policiers agathois a établi que le maire avait accordé des avantages matériels et financiers à des proches de la voyante Sophia Martinez, qu’il consultait très régulièrement et appelait une dizaine de fois par jour, en étant persuadé qu’elle était en contact dans l’au-delà avec le défunt père de l’élu. La voyante utilisait ses talents de ventriloque pour se faire passer pour une créature surnaturelle, appelée "La Voix", "Papa" ou "l’Archange Mickaël", pour demander à l’élu d’agir en sa faveur.
À l’heure actuelle, onze personnes sont mises en examen dans ce dossier à tiroir, dirigé par deux juges d’instruction de Béziers, qui semblent loin d’avoir été au bout de leurs investigations. Seuls Gilles d'Ettore, écroué à Béziers, et Sophia Martinez, incarcérée à Nîmes, sont derrière les barreaux, après la remise en liberté d’un directeur régional de la société Eiffage, après une dizaine de journées passées en détention.
François Barrère
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