La Ville d’Agde reprend en main la gestion du port du Cap d’Agde en créant un SPIC (Service Public Industriel et Commercial), en lieu et place de la SEM Sodeal. Si l’objectif affiché est une meilleure maîtrise publique, cette remunicipalisation soulève de nombreuses interrogations.
Malgré un périmètre de gestion réduit, le centre nautique passant sous régime de SPA, les 63 emplois de la Sodeal sont maintenus. Une décision qui entraîne inévitablement des doublons avec les services municipaux, notamment sur les fonctions support comme la comptabilité, les ressources humaines ou le juridique, désormais pris en charge par la mairie. Certains postes risquent ainsi de perdre leur cohérence, faute de missions clairement identifiées dans la nouvelle structure.
Dans ce contexte, les plaisanciers, eux, attendent une contrepartie tangible : une baisse des tarifs d’amarrage. Leurs attentes sont claires, une diminution d’environ 20 %, pour aligner les prix sur ceux des ports voisins. Une exigence qui entre en tension directe avec le maintien d’un effectif pléthorique au regard de la nouvelle organisation, surtout en comparaison avec Port Camargue, géré en SPIC avec seulement 41 agents.
A ces incertitudes s’ajoutent des éléments juridiques. Le CDPCA (Collectif des Plaisanciers du Cap d’Agde) a relevé de nombreuses irrégularités dans les statuts du nouveau SPIC. Après avoir saisi les services de la Préfecture au titre du contrôle de légalité, l’association envisage de déposer plusieurs recours devant le Tribunal Administratif si les anomalies ne sont pas corrigées.
Entre pressions économiques, fragilité juridique et attentes des usagers, la remunicipalisation du port ouvre une période d’incertitude dont les équilibres restent à construire.
Philippe Revilliod
Conseiller Portuaire
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