Depuis la fin de la délégation de service public confiée à la SODEAL, la gestion des ports de la commune d’Agde a été reprise en régie dotée de la seule autonomie financière, sous la forme d’un Service Public Industriel et Commercial (SPIC).
Si ce changement de mode de gestion est légal, sa mise en œuvre doit cependant respecter un cadre réglementaire rigoureux. A ce titre, l’absence de validation par le conseil municipal d’un protocole de transfert clair et complet constitue un manquement grave, aux conséquences juridiques, financières et administratives potentiellement lourdes pour le Maire.
Conformément à l’article L2121-29 du Code général des collectivités territoriales (CGCT), le conseil municipal est seul compétent pour délibérer sur :
En clair : le Maire ne peut pas décider seul dans une opération aussi structurante, encore moins en shuntant la consultation préalable du Conseil portuaire, pourtant obligatoire en vertu du Code des transports.
L’absence de validation par le conseil municipal d’un protocole de transfert clair et complet fragilise toute l’opération de reprise en régie des ports d’Agde. Ce manquement compromet la continuité du service public et place la commune sous une menace juridique sérieuse.
Dans cette opération conduite avec précipitation et amateurisme, Sébastien Frey semble avoir voulu éviter un conflit politique aux conséquences dommageables pour son image et sa candidature.
Mais ce faisant, en contournant les règles fondamentales de la démocratie locale, il pourrait bien avoir dégoupillé une grenade… qui explosera entre les mains du prochain Maire.
Dans un État de droit, les élus municipaux, les agents concernés et les usagers du port sont pleinement légitimes à exiger :
Il ne s’agit pas de s’opposer au changement de gestion, mais de rappeler que la fin ne justifie pas tous les moyens, et que même dans une remunicipalisation, la démocratie locale reste la règle.