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Au large du Cap-d'Agde : l'impressionnante immersion d'un récif artificiel construit en 3D

dimanche 03 juillet 2022

Sujet : Midi Libre

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Midi Libre le 03/07/2022

L'opération a eu lieu ce dimanche matin, à 1,5 kilomètre environ du fort Brescou. Le résultat de 3 ans de travail mené par l'Aire marine protégée d'Agde et la société montpelliéraine Seaboost.
Objectif : proposer une zone de plongée alternative dans le but de préserver des sites sous-marins naturels extistant qui étaient sous-pression.

Ce dimanche 3 juillet, fin de matinée, à bord du Catalina, journalistes, élus locaux, ingénieurs et curieux  n'ont d'yeux que pour cette immense structure en impression 3D béton et béton armé suspendue à une barge, en attente d'être immergée. Contenu embed Twitter Au large du Cap-d'Agde, à environ 3 kilomètre de la côte, c'est un récif artificiel qui est sur le point d'être plongé à 20 mètres de profondeur sur le sable. "Le projet était de concevoir un village de récifs de déport de pression", explique Joffrey Capet, ingénieur éco-conception pour la société montpelliéraine Seaboost, et qui a travaillé pendant 3 ans sur le dessin 3D et le dimensionnement mécanique de ce village.

En clair : il s'agit de proposer un site de plongée alternatif pour préserver les sites en zone naturelle qui sont en train de se dégrader et leur permettre de se régénérer. "On a par exemple ici, le roc de Brescou, coraligène, riche en biodiversité". Et la réserve marine du roc de Brescou permet depuis 2020 de protéger intégralement 310 hectares où la plongée et la pêche sont interdites. "On ne supprime pas, on substitut. C'est un défi de taille de concilier l'attractivité pour la biodiversité et pour les plongeurs", poursuit l'ingénieur. les clubs de plongée ont d'ailleurs été associés au projet.

Autre défi majeur : le défi technologique celui-là. Le plus gros récif, celui sur lequel tous les regards sont posés ce dimanche, pèse 105 tonnes et mesure 6,5 mètres de haut. Il s'agit d'une structure hybride en impression 3D béton bas carbone et en béton armé réalisée sur le port de Sète. "Des bétons biogène ont été utilisés, ils facilitent la colonisation des organismes". Pour toutes ces raisons et pour sa complexité architecturale, "la plus biométique possible", ce récif constitue "une première mondiale" pour lequel des études poussées ont été menées.

Dix autres petits récifs à vocation écologique ainsi qu'une pyramide en forme d'éboulis cumulant 30 blocs de roche naturelle vont également être immergés jusqu'à lundi pour compléter le site dont l'accès aux plongeurs ne sera autorisé qu'après la fin des travaux, d'ici quelques jours.

Labellisé par le ministère de l'Environnement, le projet a été lauréat du PIA, Programme d'investissement d'avenir. "Il a coûté 600 000 euros tout compris, ce qui est relativement peu", estime Renaud Dupuy de la Grandrive, le directeur de l'Aire marine protégée agathoise. "Nous avons donc eu 80 % de financement de l'Ademe, de la Région et de l'Etat via le Plan Littoral 21", poursuit le directeur.

La Ville d'Agde a complété les 20 % restant, à savoir 120 000 euros. "Cette opération est intégrée au programme plus global Récif Lab" qui comprend d'autres initiatives de la commune pour permettre le maintien et le développement de la biodiversité sous-marine (des bouées balises en mer, un ponton écologique sur Brescou...)  "Cela démontre notre envie d'aller jusqu'au bout pour la protection de l'environnement et aussi de sensibiliser l'ensemble des usagers, il y 4 000 bateaux de plaisance sur le port du Cap-d'Agde, et ils font un énorme travail pour expliquer qu'on ne fait pas n'importe quoi en mer".

C'est aux alentours de midi que la structure a été plongée sur un point GPS précis et selon une orientation déterminée. Un suivi scientifique de la colonisation des poissons et de l'évolution des matériaux sera par la suite réalisé.

Mélissa Alcoléa




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