Le Port du Cap d'Agde, joyau du littoral héraultais, est au cœur d’un scandale qui ne cesse de s’amplifier. Les plaisanciers, organisés autour du Collectif de Défense des Plaisanciers du Cap d’Agde (CDPCA), dénoncent des pratiques de gestion contraires aux textes régissant les ports français. La situation s’est encore aggravée malgré la récente démission du maire en exercice, laissant place à une nouvelle administration municipale incapable de rétablir la confiance.
Avec des prix 20 % plus élevés que dans les ports voisins, les usagers du port du Cap d’Agde se sentent pris en otage. Payer plus pour moins semble être la règle, car le port souffre d’un entretien négligé et d’une infrastructure qui se dégrade. Les plaisanciers, nombreux à avoir alerté les autorités compétentes pour se faire rembourser, parlent d’une spoliation organisée, accentuée par une absence de transparence sur l’utilisation des fonds publics.
Le CDPCA pointe du doigt une gestion déléguée opaque à la Sodeal. Selon eux et s'appuyant sur le rapport accablant de la Chambre Régionale des Comptes, l’argent destiné à l’entretien et à l’amélioration du port aurait été détourné pour combler des déficits municipaux ou servir des intérêts privés. Les plaisanciers évoquent des enrichissements "surprenants" lors de la nouvelle concession des campings (relevés dans le fameux rapport), mais aucune enquête visible n’a été ouverte malgré des alertes répétées.
L’ancien maire a été contraint à démissionner, une décision qui aurait pu marquer un tournant pour la gestion de nos ports. Pourtant, l’arrivée de son adjoint à la tête de la mairie n’a rien changé. Le système dénoncé perdure, alimentant la frustration des usagers. Bien que le nouveau maire ait annoncé la fin de la gestion déléguée à la Sodeal, les contours de cette décision restent flous et aucune action concrète n’a été engagée.
Le maire, en principe responsable de garantir la transparence et la légalité de la gestion municipale, n’a pas porté plainte contre la Sodeal. Cette absence d’action s’explique peut-être par un conflit d’intérêts : le Président-Directeur Général de la Sodeal est un élu municipal. Porter plainte reviendrait à reconnaître les dysfonctionnements et risquerait d’ébranler un système qui semble bénéficier à certains.
Face à cette inertie, les plaisanciers réclament :
Le scandale du port du Cap d'Agde dépasse le cadre local et interroge sur la gestion des ressources publiques dans les collectivités. Si les autorités continuent de détourner le regard, le CDPCA pourrait intensifier son combat, allant jusqu’à saisir les juridictions compétentes ou mobiliser l’opinion publique.
L’avenir du port du Cap d’Agde reste incertain, mais une chose est claire : les plaisanciers ne comptent pas baisser les bras.
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