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Un palengrier bien de chez nous

vendredi 03 août 2007

Sujet : Actualités


 

S’il est un palangrier heureux, c’est bien Francis ALBERT, agathois pure souche puisqu’il vit le jour, Place de la Marine, au bord de l’ Hérault, dans l’ancien fief des pêcheurs. Nous le rencontrons aujourd’hui, car c’est jour de « marinade » et que notre homme sait que ce vent « lo grégaou », lève une houle désagréable.


M. Albert, vous êtes né dans le milieu de la pêche. Une tradition dans votre famille ?

Oui, mon Grand-père maternel et ses enfants, mes oncles donc, étaient pêcheurs à Valras. Ils pêchaient sur une « catalane », une superbe embarcation conçue en Catalogne avec une voile latine et un mat fortement incliné sur l’avant. Les qualités de la Catalane conquirent tous nos chantiers languedociens et d'ailleurs, tous les ports avait sa véritable armada.


 

Les manœuvres nécessitaient quand même la présence de trois hommes jusqu’à l’avènement du moteur. Ce fut une révolution.. Mon grand-père pratiquait aussi la traîne depuis la plage. Et là, les femmes et les enfants étaient mis à contribution. Parfois, un estrangès, rare à cette époque, venait épauler cette joyeuse équipe. Il repartait avec quelques poissons..

Passion ou raison ? On dit que les pêcheurs comme les chasseurs prennent du plaisir à traquer leurs proies. Des prédateurs alors ?

Ni passion, ni raison, c’est comme ça, c’est dans les gènes. De l’atavisme, comme on dit…Mais, je vais ouvrir une parenthèse, je peux vous dire que je n’ai pas transmis le flambeau à mon fils. Il a choisi une autre voie, celle de transporter du vin par voie fluviale sur des péniches et puis par voie maritime sur des voiliers. Destination le Nord et l’Irlande en particulier.. Cette parenthèse refermée, je suis loin d’être un prédateur.. c’est surtout le plaisir immense de me retrouver en mer, de voir le Canigou dominant l’horizon, le Caroux notre massif à nous et le Saint-Clair vers le levant. Et puis, notre Fort Brescou avec sa sentinelle qu’est la Lauze. Et nos falaises, et notre Conque ? Oui, je me sens bien au milieu de tous ces repères familiers.

Je constate que vous êtes un homme sensible à l’environnement et que vos prélèvements sont mesurés. Quels poissons recherchez-vous, quelles sont vos techniques de pêche, et les endroits que vous affectionnez, sachant que nous serons discrets ! Un pêcheur, c’est comme un chercheur de champignons, non ?

Bien sur, je recherche les poissons nobles tels que le loup, la daurade, le pageot et j’ajouterai le calamar, qui est lui un céphalopode.. Je respecte la maille, les petits doivent poursuivre leur brève existence . Vous me demandez mes techniques de pêche et mes coins favoris ? En effet, c’est comme aux champignons, on a des secrets..

Notre homme se tait, hésite et puis se lâche :

Je pêche surtout à la dérive avec des appâts vivants comme l’escabène ou le ver américain et aussi à la traîne avec des leurres. Bon, je vais sous donner un scoop, et je vais me faire mal voir de mes collègues, (rires), les abords des parcs à moules sont mes endroits privilégiés. Je salue d’ailleurs ces parcs qui sont de véritables réserves bénéfiques pour une reproduction permanente et durable.

M. Albert, je comprends votre satisfaction et votre gratitude envers les éleveurs de moules en mer. C’est un écosystème ou tout le monde y trouve son compte mais dites-moi pour arriver sur ces lieux prolifiques, vous devez avoir une solide embarcation. Pas une catalane quand même ?

Tout simplement un pêche-promenade de 5.40m avec un diesel in-bord de 34CV. Du classique, quoi…En cas de mauvais temps, je peux revenir rapidement mais dans des conditions extrêmes, je ne sais pas….

Merci d’avoir répondu à nos questions. Nous avons demandé à vous rencontrer car vous êtes un internaute assidu de notre site. Qu’en pensez-vous ?

Je m’y connecte au moins deux fois par jour. C’est un site agréable et instructif. Avant d’appareiller, je ne manque pas d’y prendre la météo et de consulter l’état de la mer avec la Web-Cam. J’y trouve aussi des informations techniques, comme dernièrement, l’article sur le Port à sec, très intéressant d’ailleurs.

Merci M. Albert, bonne pêche, bonne mer ! Et nous ne manquerons pas de suivre l’épopée de votre fils, du Canal du Midi en Mer d’Irlande, et avec du vin de chez nous dans les soutes !

De notre correspondant : Henri GEOFFROY



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