édition du samedi 26 mars 2011
Victime d’une voie d’eau, le chalutier sétois a sombré jeudi après-midi, à 46 km des côtes. L’équipage est sain et sauf.
La flottille de pêche sétoise compte depuis jeudi une unité en moins. Et il y a désormais une place vide devant le bar de La Marine. Comme nous vous l’avions annoncé dans notre édition d’hier, le chalutier l’Assunta II a fait naufrage, avant-hier, en fin d’après-midi, alors qu’il s’apprêtait à rentrer au port avec sa pêche.
Tout commence vers 15 h 45. Alors qu’elle est de sortie au large du Cap-d’Agde, la vedette de la gendarmerie maritime de l’Hérault capte un appel de détresse. Il émane de l’Assunta II, un chalutier pélagique construit en 2002, à coque métal (1). Il se trouve à environ 25 milles nautiques, soit 46 km, au large de Sète. La météo est bonne. La mer est belle, le vent de sud-est souffle à 4 nœuds. Mais pour des raisons qu’il appartiendra aux enquêteurs d’éclaircir, une importante voie d’eau vient de se déclarer à babord arrière du bateau, à hauteur de la ligne d’arbres.
Deux moto-pompes en action
La vedette des gendarmes file aussitôt, à une vitesse de 25 nœuds, en direction du chalutier. 23 milles les séparent. Pendant ce temps, le Cross-Med (2), alerté par le sémaphore de Sète, prend la direction des opérations de secours. L’hélicoptère Dauphin de la Marine Nationale est également dépêché sur place. Le Charles-Gilberte II et l’Odyssée II, les deux chalutiers les plus proches de leur homologue en difficulté, rallient la zone.
Vers 16 h 30, arrivé à sa hauteur, l’Odyssée II recueille le patron-pêcheur, Jean-Philippe Rigal, et ses quatre hommes d’équipage, sains et saufs. Puis il transborde une première moto-pompe à bord de l’Assunta II. Celle du canot pneumatique de la gendarmerie maritime est aussi mise à contribution.
Peine perdue. Le bateau gîte dangereusement. Et s’enfonce inexorablement dans les eaux. Vers 17 h 30, une demi-heure après l’arrivée de l’hélicoptère, c’est le naufrage, par 95 m de fond. La balise de détresse, qui s’est déclenchée juste au moment où il a commencé à sombrer, sera récupérée par la gendarmerie maritime.
Toujours sous le choc, comme ses hommes, le patron-pêcheur n’a pas souhaité s’exprimer, hier. Le naufrage n’a certes pas fait de victimes, contrairement au dernier en date (lire ci-dessous). Mais au traumatisme psychologique subi s’ajoute la perte irréparable de son outil de travail.
MARC CAILLAUD
(1) Construit en 1970, l’Assunta tout court, lui, est un chalutier de fond à coque bois. (2) Centre Régional Opérationnel de Surveillance et de Sauvetage en Méditerranée.