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Publiée le 05-06-2022

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Revue Presse : Les méduses, principales bénéficiaires de la surpêche

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Les méduses prennent la place des gros poissons
dès qu'ils disparaissent de la chaîne alimentaire.
Crédits photo : FRED TANNEAU/AFP

Des proliférations sont déjà observées dans plusieurs mers du globe

La surpêche va-t-elle entraîner des proliférations de méduses dans tous les océans du globe ? L'hypothèse est régulièrement évoquée par des océanographes des pêches réputés comme Daniel Pauly, de l'université de Vancouver (Canada). Théoriquement, en effet, le scénario est vraisemblable. Les gros poissons situés en haut de la chaîne trophique (chaîne alimentaire) sont des prédateurs occasionnels de ces animaux gélatineux charriés par les courants. Les plus petits, qui se nourrissent de zooplancton, sont leurs principaux compétiteurs. Là où les poissons disparaissent, les méduses sont donc les premières à prendre leur place. Mais leur prolifération peut aussi entraver le développement des poissons, car les méduses se nourrissent aussi des jeunes larves de poissons. Dans l'eau, rien ne se passe comme sur terre : les proies peuvent se nourrir de leurs prédateurs à l'état larvaire. C'est exactement comme si les zèbres dévoraient les jeunes lions.

La prolifération des méduses n'est pas seulement une vue de l'esprit. Des observations récentes montrent que leurs populations ont augmenté dans plusieurs mers du globe, en mer du Nord, en mer Noire mais surtout au large de l'Asie du Sud-Est. En mer du Japon, par exemple, une méduse géante de plus de deux mètres de diamètre (Nemopilema nomurai) prolifère depuis cinq ans, rendant inutilisables les filets de pêche quand ils parviennent à en capturer une. Des espèces urticantes peuvent parfois conduire à fermer des plages à la belle saison, d'autres boucher les conduites d'eau de refroidissement d'usines installées en bord de mer.

Plus près de chez nous, une étude révèle qu'en mer d'Irlande l'abondance des méduses augmente, là aussi, depuis les années 1970, avec des pics entre 1982 et 1991 (Global Change Biology, en ligne). L'équipe pilotée par Graeme Hays, de l'université de Swansea (Royaume-Uni), avance deux explications à cette évolution. D'une part, la surexploitation des harengs à la fin des années 1970, qui a été suivie, une dizaine d'années plus tard, par une prolifération de méduses. D'autre part, l'augmentation des températures de l'eau de surface qui a atteint des niveaux records au cours des quinze dernières années. «Le fait de placer des écosystèmes sous l'emprise de la pêche nécessite une connaissance écologique approfondie et une bonne compréhension des risques posés par les effets indirects de l'exploitation des ressources marines», concluent les auteurs. «Les corrélations sont très complexes et difficiles à déterminer, reconnaît l'un d'eux dans une interview à la BBC. Pour l'heure, nous n'en avons encore qu'une vague idée.»

Les spécialistes des méduses sont encore plus circonspects. Réunis cet été en Argentine, à l'occasion d'un colloque international sur les proliférations de méduses, la plupart ont admis qu'il est encore trop tôt pour pouvoir déterminer les principales causes de ces fameux blooms. «Ce type de questionnement est nouveau. On n'a pas encore de réponses. Il faudra attendre de mieux connaître les méduses» , affirme Martina Ferraris, doctorante à l'Observatoire océanographique de Villefranche-sur-Mer (Alpes-Maritimes). Il existe beaucoup d'espèces et le cycle de vie de plusieurs d'entre elles rend leur élevage difficile, ce qui interdit de les étudier en laboratoire.

Par Yves Miserey
Le Figaro



Publié le : Jeudi 16 février 2012