Habituellement, c'est la SNSM (Société nationale de secours en mer) du Cap d'Agde qui répond avec diligence à tous les appels de détresses venant du large des côtes agathoises.
Mais depuis quelques jours maintenant, c'est elle qui lance un vibrant appel à l'aide. Un moteur de sa vedette "étienne d'Orves" a subi une avarie et est actuellement en panne. Il a explosé lors d'une manoeuvre d'exercice de sauvetage avec l'aéronavale : « L'affaire est grave car, pour réparer et donc continuer notre mission effectuée bénévolement, il nous faut trouver, suivant le devis que nous attendons, entre 12 000 et 20 000 € », Jean-Louis Cousin, chef de bord, parlant notamment au nom de la quinzaine de membres de l'association est écoeuré, triste et contient difficilement sa colère. « Pensez que dans les ports du Cap, il y a 3 000 bateaux et seulement 150 plaisanciers nous aident. Et ce ne sont pas de grosses sommes. Quelques billets de 10 ou de 20 €. Certes, nous avons une subvention municipale, la seule émanant d'une collectivité territoriale, mais qui est plus symbolique que vraiment consistante. Des associations au grand coeur nous apportent également des sommes d'argent qui nous aident à payer le carburant... Pas de quoi dégager l'horizon de notre avenir ».
Et, avec quelques vagues d'amertume dans la voix, il continue : « Avec tous ces plaisanciers qui savent faire appel à nous quand ils sont en difficulté, je ne comprends pas que le souffle de la solidarité ne vienne balayer nos problèmes ».
En attendant, faisant contre cette mauvaise fortune le meilleur des coeurs, la SNSM d'Agde a reçu le prompt renfort d'une nouvelle vedette : « L'ancienne vedette emblématique des sapeurs pompiers de Marseille, "La Bonne Mère", basée à Palavas, pourtant réformée, nous a été prêtée en attendant de pouvoir récupérer la nôtre ».
Jean-Louis Cousin invite donc les plaisanciers à se mobiliser : « Rien n'est plus simple que d'apporter un chèque à l'ordre de la SNSM à la capitainerie. Vous savez, la vie n'a pas de prix mais nos interventions en ont un. Et qui peut dire aujourd'hui, qu'il n'aura pas besoin de nous. Dans quelques années, notre vedette sera réformée. Il faudra donc en acheter une nouvelle. Coût : 350 000 €. Ce n'est pas dans nos moyens ».
Alors, le plus grand port de plaisance et la première station balnéaire pourront-ils se payer le luxe de se passer des services de la SNSM ? Jean-Louis Cousin, avec quelques accents de tristesse dans la voix précise : « Je ne le souhaite pas car c'est toute la réputation de nos ports qui en souffrirait. Ce serait dommage pour la sécurité et pour l'attrait touristique de notre région ».
H. C
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