La gestion des ports et des berges de l’Hérault sera remunicipalisée d’ici 6 à 12 mois.
Midi Libre 20/09/24
Les élus étaient invités jeudi soir à se prononcer sur la pertinence de cette décision.
Il fallait s’en douter : l’annonce dans nos colonnes de la volonté du nouveau maire Sébastien Frey de remunicipaliser la gestion des ports du Cap d’Agde, mission à nouveau confiée à la Sodéal il y a quatre ans à peine, allait alimenter le débat.
Ce qui n’a pas manqué d’arriver jeudi soir, à l’occasion du conseil municipal de rentrée, où les élus devaient se prononcer sur principe même de cette remunicipalisation des services, ainsi que la dissolution consécutive de la société dont la Ville est actionnaire à 75 %.
L’occasion pour l’élue du Rassemblement national Fabienne Varesano, très centrée sur les questions portuaires, de s’interroger sur le retrait annoncé de la gouvernance de la Sodéal de la Banque des Territoires "pour des raisons stratégiques", précisait le maire Sébastien Frey, et de demander si c’était là "l’unique raison de cette décision, comme cela a été exposé lors d’une réunion avec le personnel de la Sodéal le 6 septembre dernier, où est-ce également en relation avec le rapport de la Cour régionale des comptes ?" Rapport qui, rappelons-le, avait pointé, entre autres critiques, "un déficit de contrôle des actionnaires", des rapports d’activité "lacunaires", des "instances désertées" ou un "sous-investissement" constaté dans les infrastructures.
Sans doute un peu des deux, même si Sébastien Frey a justifié cette décision "totalement assumée" par une volonté "de continuer à améliorer la coordination des équipements publics comme le port donc, mais aussi le Centre international de tennis, la Centre aquatique, le golf ou le palais des Congrès, qui participent à l’attractivité du territoire." Le maire qui table sur un délai "de 6 à 12 mois", pour intégrer pleinement la gestion du port en régie municipale, avec notamment un budget annexe dédié, "pour identifier clairement les recettes et les dépenses."
Ce timing justement, André Figueras, élu d’opposition du groupe “Agde juste, verte, sûre”, le trouve un peu précipité."Nous ne sommes pas à quelques mois près", estime-t-il. "Prenez le temps de réaliser une étude d’impact par rapport à cette remunicipalisation avant de nous demander de nous prononcer. Là, on ne sait pas combien cela vous coûter au contribuable agathois, faites les choses dans l’ordre." "Si nous délibérons aujourd’hui (jeudi), c’est justement pour avoir le temps de travailler sur le sujet", rétorquait Sébastien Frey.
Qui pense que "le pire des scénarios serait que la gestion des ports échappe à la collectivité", allusion à peine voilée aux grands groupes qui, ces dernières années, ont fait main basse sur plusieurs ports de plaisance français à l’issue d’appels offres. Pourtant, André Figueras se souvient très bien qu’il y a quatre ans à peine, c’est une société privée, la Sodéal en l’occurrence, qui avait été reconduite pour un bail de 20 ans."Et là, vous étiez d’accord", persifle l’élu d’opposition.
Mais depuis, l’affaire de Gilles D’Ettore et de la voyante est passée par là, offrant à Sébastien Frey une occasion rêvée de rompre avec la politique de son prédécesseur.
Olivier Raynaud
Publié le : Vendredi 20 septembre 2024
Midi Libre 06/09/2024
L’idée était dans les tuyaux, notamment depuis la publication du rapport de la Cour régionale des comptes d’Occitanie, qui avait pointé du doigt des dysfonctionnements. Le nouveau maire Sébastien Frey vient d’officialiser sa décision ce vendredi 6 septembre.
Dans l'oeil du cyclone depuis plusieurs mois et la publication d’un rapport salé de la Chambre régionale des comptes, la Sodéal, société d’économie mixte qui gère les ports du Cap d’Agde et exploitait en parallèle les deux campings municipaux de la Clape et la Tamarissière jusqu’en 2021, avant l’arrivée de Cottage Parks, ne sera bientôt plus qu’un souvenir.
Le nouveau maire d’Agde Sébastien Frey vient de nous l’annoncer en exclusivité ce vendredi soir, au sortir d’un été où il aura pris le temps de la réflexion. "J’avais annoncé que je mettrai à profit ljuillet et août pour faire un point sur la situation et réfléchir. Ma décision est prise." Une réunion avec le personnel de la Sodéal s’est déroulée ce vendredi 6 septembre, durant laquelle le personnel a été informé, " en plein accord avec le président de la société, Stéphane Hugonnet", précise Sébastien Frey. "Ma décision a été parfaitement comprise par les salariés qui continueront à exploiter le port. Ce sont des personnes tout à fait compétentes et leur statut d’agent portuaire ne changera pas."
Fondée à la fin des années 90 par l’ancien maire socialiste Régis Passérieux, la Sodéal ne sera plus d’ici quelques mois. "La transition sera effective dans le courant de l’année 2025", précise Sébastien Frey, qui assure que sa décision n’est pas simplement budgétaire. "Le Cap d’Agde est le troisième port de plaisance public de France. Financièrement, cela ne changera pas grand-chose. Dans le fonctionnement en revanche, cette remunicipalisation permettra une efficacité renforcée entre les différents services et une mise en synergie des équipements que sont les ports donc (port principal, port Ambonne au village naturiste, les berges de l’Hérault et le Centre nautique), mais aussi le golf, le Centre international de tennis, le palais des Congrès et le Centre aquatique ; Cinq structures qui ont un potentiel d’attractivité touristique indéniable."
Le rapport publié par la Cour des comptes il y a un an avait véritablement ébranlé la société. Déjà, Gilles D'Ettore, encore maire, s’était posé la question de remunicipaliser les ports de plaisance. C’est donc son successeur qui aura franchi le pas. "Bien sûr que j’avais pris connaissance des observations des magistrats de la Cour des comptes", explique Sébastien Frey. "Je ne peux les ignorer et la décision que je prends va quelque part dans ce sens."
Olivier Raynaud
Publié le : Vendredi 06 septembre 2024
Midi Libre 31/05/2024
Incarcéré pour corruption le 21 mars, l’élu a annoncé sa démission par courrier auprès du préfet de l’Hérault qui a annoncé par communiqué qu’elle est bien effective.
Incarcéré pour corruption le 21 mars, après avoir été arrêté en compagnie de la voyante Sophia Martinez, Gilles d'Ettore a démissionné de ses fonctions de maire d’Agde et de président de l’agglomération Hérault Méditerranée ce vendredi 31 mai par courrier en écrivant à la préfecture de l’Hérault, qui annonce dans un communiqué que cette démission est bien effective.
Gilles d'Ettore était maire d’Agde depuis 2001, et avait dans les premiers temps de son incarcération semblé vouloir conserver ses fonctions électives, tandis que l’opposition municipale avait demandé qu’il se démette des responsabilités.
"Sa situation actuelle lui apparaît préjudiciable aux institutions qu’il gouverne"
"Gilles d'Ettore a consacré sa vie depuis 2001 à ses administrés agathois et ensuite à ceux de l’agglomération" précise par ailleurs à Midi Libre Me Jean-Marc Darrigade, son avocat qui l’assiste depuis son interpellation dans cette incroyable affaire qui mêle détournements de fonds, octroi d’avantages indus et ésotérisme.
"Il n’a eu de cesse, 24 h/24, 7 J/7 depuis plus de vingt ans d’agir dans l’unique objectif de servir leurs intérêts. Sa démission s’inscrit dans cette logique. Sa situation actuelle lui apparaît préjudiciable aux institutions qu’il gouverne. Il souffre d’avoir été abusé, il souffre d’être privé de sa liberté, mais il redit que jamais cette situation n’a généré des atteintes aux intérêts des citoyens."
L’enquête menée par la PJ de Montpellier et les policiers agathois a établi que le maire avait accordé des avantages matériels et financiers à des proches de la voyante Sophia Martinez, qu’il consultait très régulièrement et appelait une dizaine de fois par jour, en étant persuadé qu’elle était en contact dans l’au-delà avec le défunt père de l’élu. La voyante utilisait ses talents de ventriloque pour se faire passer pour une créature surnaturelle, appelée "La Voix", "Papa" ou "l’Archange Mickaël", pour demander à l’élu d’agir en sa faveur.
À l’heure actuelle, onze personnes sont mises en examen dans ce dossier à tiroir, dirigé par deux juges d’instruction de Béziers, qui semblent loin d’avoir été au bout de leurs investigations. Seuls Gilles d'Ettore, écroué à Béziers, et Sophia Martinez, incarcérée à Nîmes, sont derrière les barreaux, après la remise en liberté d’un directeur régional de la société Eiffage, après une dizaine de journées passées en détention.
François Barrère
Publié le : Vendredi 31 mai 2024
Midi Libre 22/05/2024
Le commissaire enquêteur chargé de mener durant un mois l’enquête publique relative au renouvellement de la concession des plages de l’État en direction de la commune d’Agde a rendu ce mardi 21 mai un avis favorable.
Avec deux mois de retard sur le calendrier habituel, les concessionnaires de plages privées vont enfin avoir le feu vert pour commencer le montage de leurs établissements. C’est Sébastien Frey, 1er adjoint de la ville d’Agde, qui en a fait l’annonce ce mardi soir lors du conseil municipal qu’il dirigeait, en l’absence de Gilles D'Ettore, incarcéré depuis deux mois maintenant.
"S’agissant de l’enquête publique relative au renouvellement de la concession des plages de l’État en direction de la commune d’Agde, le commissaire enquêteur a rendu aujourd’hui (mardi 21 mai) un avis favorable. Le Préfet m’a également indiqué par courrier qu’il signera l’arrêté qui permettra l’exploitation des plages lundi 27 mai. Montage qui sera donc autorisé à partir du mardi 28 mai."
Une course contre la montre s’engage donc pour les professionnels, qui sont dans une situation délicate, alors que la Ville a procédé au renouvellement des concessions pour une durée de dix ans. Certaines payent déjà du personnel qui ne travaille pas encore, comme les chefs par exemple, alors que d’autres postes de travail ont été désertés en l’absence de perspective claire. Selon nos informations, certains établissements auraient même toutes les peines du monde à trouver des sociétés susceptibles d’assurer leur montage, qui prend entre trois semaines et un mois la plupart du temps. Autant dire que pour siroter un rosé les pieds dans le sable, il fauda attendre au mieux la mi-juin.
Olivier Raynaud
Publié le : Mercredi 22 mai 2024
Source TF1
Extrait Émission du dimanche 21 avril 2024
Note de la Rédaction :
- Les archives d'infocapagde créé en 2001 démontrent si nécessaire que Monsieur D'Ettore s'autorise depuis longtemps des écarts vis à vis de la législation des ports.
- La Chambre Régionale des comptes a invité sans succès et à plusieurs reprises Monsieur le Maire à rectifier ses écarts de gestion.
- Les plaisanciers ont créé le Collectif des Plaisanciers du Cap d'Agde en 2013 pour lutter contre les irrégularités de gestion et l'absence de transparence des comptes. ( non conformités CLUPP et Conseil Portuaire )
- Une plainte au Tribunal administratif est en cours concernant une irrégulatité tarifaire en 2023 et une plainte pour détournement de fonds et suspicion d'escroquerie tarifaire est en préparation.
- Signalement de graves irrégularités dans la gestion de la Sodeal non pris en compte par le Maire au Procureur de la République d'un Conseiller Portuaire le 27 mars 2024.
Vous avez raison Monsieur le Maire, cela fait 22 ans que deux personnes vous écrivent pour vous inviter à appliquer la loi, vous ne répondez jamais.
Audio du Conseil municipal du 19 décembre 2023, il n'y a rien à ajouter.
Publié le : Lundi 22 avril 2024
Midi Libre 18/04/2024
Depuis lundi, la Ville d’Agde s’est constituée partie civile dans le cadre de l’affaire D’Ettore. Sébastien Frey a aussi, avec l’accord de la majorité demandé au maire de prendre ses responsabilités pour clarifier la situation face aux Agathois.
Sébastien Frey est grave, gêné d’évoquer cette situation. Il a pris une résolution qu’il n’aurait jamais imaginé prendre, en 23 années de collaboration avec Gilles D'Ettore. Mais la situation délicate que vivent les élus Agathois exige de la clarté, depuis que le maire d’Agde a été placé en détention provisoire, ainsi que la voyante, qu’il voyait depuis quatre ans.
Note de la Rédaction :Monsieur Frey sera-t-il le prochain interlocuteur des plaisanciers ?
Publié le : Vendredi 19 avril 2024
Source Journal Le Monde
Publié le 18/04/2024
En détention provisoire depuis un mois, Gilles d’Ettore, élu depuis deux décennies, a reconnu avoir été influencé par Sophia Martinez, une médium à la belle réputation locale, à qui il a accordé largesses et cadeaux via des entrepreneurs locaux.
Sophia et Cédric Martinez avaient prévu un séjour à Paris, du 12 au 14 avril. Deux places en première classe étaient réservées pour les jeunes mariés dans le TGV au départ d’Agde (Hérault), et une chambre les attendait au Novotel Paris Centre-Bercy. Un voyage intégralement pris en charge par la communauté d’agglomération Hérault-Méditerranée, présidée par le maire d’Agde, Gilles d’Ettore. L’élu avait imprimé les billets de train, retrouvés dans sa voiture par les enquêteurs du service régional de police judiciaire de Montpellier. Sans doute comptait-il les remettre en personne à Sophia Martinez, la voyante dont il ne cessait de vanter le talent et la bienveillance. Un cadeau de plus : en février, la mairie avait déjà payé la fête d’anniversaire de la médium dans un restaurant du bord de mer.
Publié le : Jeudi 18 avril 2024
Gilles d'Ettore, maire d'Agde, visé par plusieurs affaires judiciaires
PHOTOPQR/LE MIDI LIBRE/MAXPPP
Source Marianne
Publié le 12/04/2024
Mis en examen pour détournement de fonds publics notamment, le maire d’Agde Gilles D’Ettore (LR) est également visé par une vaste enquête sur le plus grand chantier d’Occitanie, mêlant un promoteur fantôme et une luxueuse villa.
Ancien lieutenant des Renseignements généraux et maire d’Agde depuis 2001, Gilles D’Ettore, 55 ans, dort en prison. En octobre dernier, celui qui est également président de l’agglo Hérault Méditerranée et ancien député sarkozyste, était placé sur écoutes après une plainte contre X déposée par son ex-femme, Géraldine D’Ettore-Sanchez. Selon Midi libre, « l’ex »*, par ailleurs conseillère régionale s’inquiétait de l’emprise sur l’édile d’une « médium et guérisseuse ». Son nom : Sophia Martinez, 44 ans, une mère de six enfants au look de star de téléréalité, qui prétend se « connecter avec les défunts ».
Après quatre mois d’enquête, la brigade de la criminalité financière de l’Hérault interpellait l’élu chez lui, le 19 mars. Au même moment, une perquisition était menée à la mairie d’Agde, au domicile du maire et chez la voyante, mise en examen pour escroqueries, recel de détournements de fonds, recel de corruption et travail dissimulé.
« Au cours de sa garde à vue, elle reconnaissait avoir utilisé un stratagème consistant à modifier sa voix auprès de nombreux interlocuteurs », a détaillé Raphaël Balland, procureur de Béziers, dans un communiqué. « Un être surnaturel provenant de l’au-delà » à la « voix rauque » incitait alors « à se soucier du bien-être de cette femme, y compris matériellement ». Selon ses déclarations, Gilles D’Ettore, « devenu l’un de ses plus proches amis », aurait cru échanger avec son père, mort en 1991, et longtemps adjoint à l’urbanisme d’Agde. Résultat : des largesses évaluées pour l’heure à 300 000 euros (pour un mariage somptueux, une véranda, une cuisine, etc.), et cinq de ses proches embauchés à la mairie.
À Agde comme aux quatre coins de la France, la stupeur se mêle à l’amusement. D’Ettore était-il victime d’une médium ventriloque ? C’est en tout cas sa ligne de défense : « Chacun d’entre nous a une faiblesse dans laquelle certains personnages malveillants arrivent à s’insinuer », plaide son avocat, Jean-Marc Darrigade, dont le client, présumé innocent, nie tout délit.
Reste que sa mise en examen pour corruption passive, détournement de fonds publics et prise illégale d’intérêt assortie de son maintien en détention provisoire – une décision rare, confirmée le 5 avril –, ainsi que l’audition de dizaines de personnes, montrent la gravité de cette affaire. Selon une source policière, l’enquête est « tentaculaire » et vise désormais « des chefs d’entreprise et le cabinet du maire, suspectés de corruption ».
En 2018, l’hôtel de ville agathois avait déjà été perquisitionné. L’enquête visait alors les marchés publics passés dans le cadre de la refonte de l’entrée du Cap d’Agde, flanquée d’un nouveau palais des congrès et d’un rutilant casino du groupe Barrière, tous deux financés par la ville, fière du plus gros chantier de la région.
Alors que le maire chiffrait « à la louche » l’investissement municipal pour cet ensemble à 33 millions d’euros, le budget grimpait à 49,5 millions, lâchés « sans étude d’impact économique », déplorait récemment la Chambre régionale des comptes. Voilà qui fait tache dans une ville dont la dette dépassait les 100 millions d’euros.
Classée sans suite en 2019 par le procureur de Béziers de l’époque, cette enquête sur ces marchés publics « a été reprise de A à Z », confient à Marianne des sources proches du dossier.
En 2018-2019, les investigations n’avaient pas approfondi certains éléments troublants, à commencer par l’atypique groupement de promoteurs qui avait remporté l’année précédente un appel à projet municipal visant à créer un ensemble immobilier « haut de gamme » sur 2 hectares de terrains. Ce duo de promoteurs était alors formé du prestigieux Kaufman & Broad, associé pour l’occasion à Thesis Groupe, obscur s’il en est mais fort bien introduit à Agde.
Plutôt qu’un « groupe », Thésis était en fait une petite société d’ingénierie héraultaise née en 2015, dont le chiffre d’affaires atteignait l’euro symbolique en 2016, bien loin des 207 millions engrangés la même année par Kaufman. Thésis se retrouvait cependant « co-promoteur » d’un imposant programme immobilier de 230 appartements baptisé « Iconic », qui nécessitait 90 millions d’euros d’investissement.
Déséquilibré, cet attelage allait se complexifier.
Pour commercialiser aux côtés de Kaufman les futurs appartements de luxe, Thésis Groupe s’appuyait sur sa filiale, Hélyxir Groupe, fondée en décembre 2015 et présentant, elle aussi, un bilan comptable famélique, avec une perte de 130 000 euros. Hélyxir en mettait néanmoins plein la vue grâce à un site internet (aujourd’hui désactivé) exposant six futurs programmes de « résidences de prestige », illustrés par de belles images en 3D. Pourtant, à l’exception d’Iconic (achevé à l’été 2023), aucun des projets que devait bâtir Hélyxir ne sortira jamais de terre. En bref, ce promoteur, qui se disait « spécialiste de l’immobilier d’exception », n’avait strictement rien construit. Un gigantesque bluff ?
À l’origine de Thésis comme de Hélyxir, on trouve un certain Luigi Pisano (qui n'a pas répondu à nos questions), ressortissant italien et ingénieur du bâtiment qui a fait une arrivée fracassante à Agde, en 2015. Cette année-là, il présentait au maire et à un public stupéfait un délirant projet de reconversion du Fort Brescou – le fort Boyard local – prévoyant d’implanter dans ce monument classé du XVIIe siècle un hôtel de luxe. Jamais concrétisée, cette étude, payée par la municipalité, n’était qu’un début.
Dans la foulée, Hélyxir, qui n’avait alors que trois mois d’existence, remportait en avril 2016 un appel à projets transformant un stade municipal en résidence sénior. Mais là encore, Pisano faisait intervenir un gros promoteur national et procédait à une vente dite « en l’état d’achèvement », incluant le terrain (qu’il avait payé 1,9 million d’euros), le permis de construire et le futur bâtiment. Montant de la transaction : plus de 22 millions d’euros.
Le bénéfice réalisé par Pisano reste, lui, inconnu, les comptes des sociétés liées à cette affaire n’ayant pas été déposés au greffe pour les années concernées. Il n’empêche, Hélyxir apparaît comme un intermédiaire tout à fait dispensable, surtout pour la ville d’Agde qui aurait gagné à traiter directement avec l’acheteur final. Pourquoi ne l’a-t-elle pas fait ? Mystère.
Le constat est identique dans l’association Hélyxir/Kaufman décortiquée aujourd’hui par les enquêteurs, Hélyxir devant percevoir 10 % des bénéfices d’une opération que Kaufman aurait très bien pu mener en solo… Quel intérêt pouvait donc avoir Kaufman à travailler avec cette modeste entreprise ? Hélyxir, aujourd’hui en faillite, était-il une coquille vide ?
Jacques Rubio, Directeur général de Kaufman alors en charge de la région Sud-Ouest, dément avoir été en affaires avec cette entreprise : « Il y avait un protocole, mais fin 2017, la décision a été prise de ne pas s’associer. » Reste que les brochures commerciales d’Iconic mentionnaient bien une « co-promotion » et une « co-réalisation Hélyxir Groupe Kaufmann & Broad ». Pourquoi ce revirement ?
Ces questions se doublent d'un autre volet qui ramène au maire d'Agde : à l’été 2017, le Midi libre avait révélé l’embauche par Hélyxir de Justine C., 26 ans, sa nouvelle compagne. Ex-esthéticienne jusqu’alors fonctionnaire municipale, elle devenait « Assistante responsable de programme », c’est-à-dire agent immobilier, en charge de vendre des appartements de la résidence Iconic. Avec, à la clé, un confortable salaire, une voiture et un téléphone de fonction…
« Je n’ai rien à voir avec ce recrutement », assurait Gilles D’Ettore, face à des détracteurs suspectant des délits de favoritisme et de prise illégale d’intérêt. Mais après un dépôt de plainte de l’opposition municipale, une rupture conventionnelle mettait un terme à l’embauche controversée. Et fin 2017, Hélyxir avait, comme par enchantement, disparu de la com d’Iconic. Pour autant, sa « maison mère » Thésis restait intéressée au bénéfice, ce qui n’empêchait pas les deux sociétés d’être placées en liquidation judiciaire en 2022. Une façon de tirer discrètement sa révérence, une fois ses affaires réalisées ?
Justine C., qui accompagnait le maire à chaque événement, n’avait pourtant pas fini de faire parler d’elle. Proche de la voyante Sophia Martinez à qui elle aurait présenté Gilles D’Ettore, la jeune femme est depuis peu la propriétaire d’un bien immobilier qui fait jaser.
Proche de la mer, l’hollywoodienne villa Origami et ses 206 m2 ont été construits en 2021 et 2022, sans panneau de chantier visible, en partie sur une parcelle originellement détenue par la ville. Mais comment Justine C., reconvertie au même moment en actrice et débutant forcément par de modestes cachets, a-t-elle pu se payer sa villa de rêve ?
D’abord, en obtenant ledit terrain à bas coût. Longiligne et enclavé entre deux parcelles de forme identique, un terrain municipal de 921 m2 a, le 20 septembre 2020, d’abord été acheté à la ville, au prix de 146 euros le mètre carré, par la famille E., propriétaire de la parcelle attenante depuis quelques jours à peine.
Trois à quatre fois inférieur au cours du marché, ce tarif, établi par la mairie « après avis du service des Domaines », est lié, explique le compte rendu du conseil municipal, à « sa configuration particulière qui rend cette parcelle difficilement constructible ». Mais la donne allait changer moins de trois mois plus tard.
En décembre 2020, un géomètre appointé par la ville avait déjà modifié le cadastre de ce petit secteur afin d’élargir la route qui longe les trois parcelles. En contrepartie, comme l’a voté le conseil municipal, les propriétaires cédant un bout de leur terrain pour l’élargissement gagnaient un nouveau mur de clôture et un portail électrique payés par la ville.
Gagnant-gagnant, et plus encore : au passage, le géomètre faisait des heures sup’ et redécoupait les trois parcelles longilignes en neuf sous-parcelles, dont le remembrement aboutit à la formation de trois « lots à bâtir » géométriquement emboîtés et à présent facilement constructibles.
Voilà qui tombe bien : en janvier 2021, soit deux mois après le passage du géomètre, Justine C. déposait le permis de construire d’une villa contemporaine à la mairie d’Agde, relative au « lot 1 à bâtir » taillé par notre géomètre. 986 m2 qu’elle acquiert six mois plus tard, en juillet 2021, au prix étonnamment fixe de 146 euros le m2, soit 144 000 euros. Ce lot a ainsi été pris pour partie sur l’ex-terrain municipal et sur celui de la famille E, qui allait construire sur le lot 3, leur voisin prenant le lot 2. Compliqué ? Le mot est faible.
Ce qui ressemble à un coup de bonneteau cadastral a, incidemment, pour conséquence de camoufler le fait que l’acheteur d’une part de terrain municipal à bas prix est, in fine… la compagne du maire. En résumé, avant de devenir la propriété de Justine C., ses parcelles auront changé trois fois de propriétaire en moins d’un an.
« Ces opérations ne sont entachées d’aucune irrégularité », nous assure Justine C. par l’intermédiaire de son avocat. Et surprise : sa voisine et un membre de la famille impliquée dans ces « opérations » ont ensuite été embauchés au théâtre municipal agathois, où Justine C. a ses entrées. Interrogé, Sébastien Frey, 1er adjoint en charge de l’urbanisme qui a signé son permis de construire, est resté mutique, tandis que Yannick Hivin, Directeur général des services d’Agde, a invoqué l’instruction en cours pour ne pas donner suite.
Enfin, la villa Origami a été conçue par le prospère cabinet d’architectes montpelliérain A+, qui a signé les études préparatoires de refonte de l’entrée du Cap, les plans du nouveau palais des congrès, du casino du Cap d’Agde et du Théâtre agathois… Réponse du cabinet : « Au regard de l’enquête pénale en cours visant Monsieur le Maire d’Agde, nous n’avons aucune déclaration à formuler. » Quant aux maçons venus travailler sur le chantier, tous parlent de cette maison comme étant « la villa qu’a fait construire le maire »… dont le nom ne figure pas sur la sonnette. Allez comprendre…
Par Paul Conge et François Darras
Publié le : Samedi 13 avril 2024
Source ICI 19/20 - Languedoc-Roussillon
Extrait Émission du vendredi 5 avril 2024
Publié le : Mardi 09 avril 2024
Publié le : Mercredi 03 avril 2024
Publié le : Mardi 02 avril 2024
Midi Libre 21/03/2024
L’élu et cette mère de famille vont être présentés au magistrat instructeur qui pourrait les mettre en examen ce jeudi 21 mars dans cette enquête ouverte notamment pour "association de malfaiteurs, détournement de fonds publics et prise illégale d’intérêt." Le procureur de la République devrait en dire plus dans la journée.
Gilles d'Ettore, le maire d’Agde, et une mère de famille agathoise exerçant la profession de "voyante médium" ont été déférés ce jeudi 21 mars au tribunal judiciaire de Béziers, après avoir passé 48 h en garde à vue au sein de la brigade criminelle financière de la police judiciaire de l’Hérault, a appris Midi Libre de sources concordantes.
Tous les deux sont en cours de présentation devant le juge d’instruction qui enquête depuis plusieurs mois sur cette affaire ouverte pour une dizaine d’infractions présumées, parmi lesquelles "association de malfaiteurs, détournement de fonds publics, prise illégale d’intérêt et recel".
Le mari de la voyante est également présenté devant le juge d'instruction.
Les trois personnes restent en tout cas présumées innocentes, comme l’a rappelé mercredi le procureur de la République de Béziers dans un communiqué. Ce dernier devrait s’exprimer dans la journée, sans doute par la voie d’un communiqué, pour faire le point de l’évolution de la procédure.
La justice cherche à comprendre la nature des liens entre cette voyante et l’élu, qui étaient en contact téléphonique fréquents. Selon nos informations, la voyante est soupçonnée d’avoir "travesti sa voix" pour se faire passer pour un personnage influent et surnaturel, et aurait donné des instructions au maire, lequel les aurait exécutées, commettant peut-être à cette occasion des infractions financières sur lesquelles doit désormais s’expliquer.
La relation entre cette voyante et le maire durerait depuis plusieurs années.
François Barrère
Publié le : Jeudi 21 mars 2024
Midi Libre 20/03/2024
Aucune information supplémentaire ne sera donnée avant jeudi 21 mars, une fois que le juge d’instruction saisi de l’affaire aura statué sur le sort judiciaire de ces deux personnes, indique Raphaël Balland dans un communiqué publié ce mercredi 20 mars.
Vingt-quatre heures après l’interpellation à son domicile du maire d’Agde Gilles d’Ettore et d’une Agathoise, le procureur de la République de Béziers confirme ce mercredi 20 mars le placement en garde à vue de l’élu et de cette voyante, dans un communiqué publié à 14 h.
"Le procureur de la République près le tribunal judiciaire de Béziers confirme que Monsieur Gilles d’Ettore, maire d’Agde et président de l’agglomération Hérault Méditerranée, ainsi qu’une femme de son entourage, exerçant une activité de voyante et médium, sont actuellement en garde à vue depuis le 19 mars 2024 au matin, dans le cadre d’une information judiciaire ouverte auprès d’un magistrat instructeur du tribunal judiciaire de Béziers" écrit Raphaël Balland.
Le magistrat précise que "les investigations sont diligentées sous l’autorité du juge d’instruction par le commissariat de police d’Agde et la brigade de la criminalité financière du service interdépartemental de la police judiciaire de l’Hérault".
En revanche, il ne donne pas d’information supplémentaires sur le fond du dossier : "Le parquet ne communiquera pas davantage tant que les gardes à vue et les éventuelles présentations devant le magistrat instructeur ne sont pas terminées. En fonction des décisions de ce magistrat, le prochain communiqué de presse du parquet pourrait être diffusé au plus tard dans l’après-midi du 21 mars."
L’hypothèse d’une présentation de l’élu et de la voyante médium devant le juge d’instruction et donc d’une possible mise en examen n’est dont pas écartée à ce stade de la procédure, qui intervient après une enquête menée depuis plusieurs mois par le magistrat.
"En tout état de cause, les deux personnes en garde à vue bénéficient de la présomption d’innocence" rappelle également Raphaël Balland.
Selon les informations recueillies par Midi Libre auprès de sources concordantes, le juge d’instruction cherche à tirer au clair les relations entre le maire et cette voyante, avec qui il semblait avoir été en contact téléphonique régulier, afin de déterminer si d’éventuelles infractions économiques ou financières n’auraient pas pu être commises dans ce cadre.
Contactés ce mercredi matin, plusieurs responsables de la mairie d’Agde se sont refusé à toute déclaration sur cette affaire, "faute d’information."
François Barrère
Publié le : Mercredi 20 mars 2024
Midi Libre 20/03/2024
L’enquête dirigée par un juge d’instruction de Béziers, qui a fait perquisitionner mardi 19 mars la mairie de la station héraultaise, se focalise sur les liens entre le maire et cette femme, et sur d’éventuelles infractions financières.
Gilles d'Ettore, le maire d’Agde (Hérault), qui a été placé en garde à vue mardi 19 mars par un juge d’instruction de Béziers, est interrogé par la PJ de Montpellier sur ses liens avec une voyante agathoise, qui a elle aussi été interpellée mardi matin à son domicile, a appris Midi Libre de sources concordantes.
L’élu serait visé par une information judiciaire ouverte il y a plusieurs mois par le parquet de Béziers, qui porterait sur une série d’infractions économiques et financières présumées, parmi lesquelles celles de "prise illégale d’intérêt et recel", pour des faits remontant à plusieurs mois et sur des montants de "plusieurs dizaines de milliers d’euros" selon une bonne source.
Une vingtaine d’enquêteurs de la PJ de Montpellier ont perquisitionné mardi matin la mairie d’Agde, tandis que l’élu et la voyante étaient arrêtés à leur domicile. Au cours de la journée, de nombreuses auditions se sont déroulées au sein du personnel municipal, qui ont été menées au commissariat de Béziers et d’Agde.
Selon nos informations, les gardes à vue et les auditions du maire et de la voyante, qui semblaient être en contact téléphonique régulier, se poursuivent ce matin, sous la direction du juge d’instruction.
Le procureur de la République de Béziers pourrait communiquer dans la journée par la voie d’un communiqué.
Publié le : Mercredi 20 mars 2024
Midi Libre 19/03/2024 à 22 h 34
L’élu a été interpellé ce mardi 19 mars dans le cadre d’une enquête financière menée par un juge d’instruction de Béziers depuis plusieurs mois.
Le maire d’Agde (Hérault), ancien député UMP, Gilles d'Ettore, a été placé en garde à vue ce mardi 19 mars à la suite d’une perquisition menée en mairie dans la matinée par des enquêteurs de la police judiciaire de Montpellier, dans le cadre d’une enquête dirigée depuis plusieurs mois par un juge d’instruction de Béziers.
Selon des sources concordantes interrogées par Midi Libre, l’élu serait notamment soupçonné de "prise illégale d’intérêt" et "recel d’abus de bien social", pour des infractions financières qui porteraient sur des sommes de plusieurs dizaines de milliers d’euros, dont une partie d’argent public.
Une autre personne serait en garde à vue à ses côtés, à l’hôtel de police de Montpellier. Contacté par Midi Libre, le procureur de la République de Béziers, Raphaël Balland, n’a communiqué aucun élément sur cette affaire, mais il pourrait s’exprimer ce mercredi par la voie d’un communiqué.
Publié le : Mardi 19 mars 2024
Midi Libre 13/01/2024 par Olivier Raynaud
Publié le : Mardi 16 janvier 2024
Publié le : Mardi 16 janvier 2024
© Midi Libre - Olivier Raynaud
Midi Libre 04/12/2023
Des travaux d’ampleur sont programmés jusqu’au printemps 2024. Nécessaires, ils n’en sont pas mois préjudiciables aux rares commerces ouverts à l’année.
C’est aussi ce qui fait le charme des stations balnéaires une fois les derniers vacanciers partis.
Depuis près de trois semaines, la Sodéal a engagé d’importants travaux de rénovation des quais de Beaupré et de la Trinquette. Une seconde phase attendue, près de dix ans après la requalification du quai Jean-Miquel, ainsi que son agrandissement en bois. Réseaux remplacés, nouvel éclairage...
Le chantier va s’étirer jusqu’au printemps prochain. Les sociétés Guintoli, Bordères-Sanchis et Sogetralec vont d’abord s’atteler à la réfection des réseaux secs et d’eau potable, avant d’enchaîner sur le remplacement des “nez” de quai, qui seront désormais en béton et plus en bois, le renouvellement de l’éclairage public et pour finir la pose d’un nouveau revêtement en basalte.
Une information tardive selon des commerçants Des opérations nécessaires, mais qui ne font pas forcément le bonheur des rares commerçants ouverts à l’année, comme Marie-Clara Rahem, qui exploite l’enseigne de prêt-à-porter Lik’. "Nous n’avons été informés des travaux qu’en octobre dernier", déplore-t-elle. "C’est difficile pour les clients de venir alors que j’ai une boutique remplie d’articles d’hiver ! " Elle devra même fermer son commerce en janvier et février, pour laisser les entreprises travailler.
Olivier Raynaud
Publié le : Mardi 05 décembre 2023
Midi Libre 28/10/2023
Le patron de Sud Croisière et président de l’Association des professionnels du nautisme au Cap d’Agde note une montée en gamme et en notoriété du salon.
Ça démarre très bien ! Il fait beau, il y a du monde sur les quais et dans les allées du salon, c’est parfait. On sent que l’événement a encore gagné en notoriété, cela nous conforte dans le choix d’organiser un salon accessible à tous et populaire.
C’est aussi ce que je me disais en arrivant ce matin (hier). De plus en plus de marques sont présentes sur le salon, notamment dans le haut de gamme, mais aussi dans les secteurs du sport nautique et de l’accastillage. Plusieurs marques ont dépêché des commerciaux au Cap d’Agde pour épauler leurs distributeurs locaux et ça, c’est assez nouveau. On constate aussi que des marques automobiles comme Audi, Mercedes ou Ferrari sont présentes sur le salon, ce qui est évidemment un signe.
À mon avis, nous avons un passé un cap au niveau de la notoriété, en étant notamment le deuxième salon de Méditerranée française derrière Cannes. Il y a aussi un épisode qui joue indirectement en notre faveur, c’est l’annulation cette année du salon nautique de Paris. Or, les constructeurs, les industriels ont besoin de montrer leurs produits. Je pense d’ailleurs que les salons à flots comme le nôtre vont se développer, au contraire des salons à terre, comme Paris. Car transporter des bateaux par la route coûte notamment très cher.
Publié le : Dimanche 29 octobre 2023
Midi Libre 28/10/2023
Au Cap d'Agde, la 24e édition du Salon nautique a été inaugurée ce samedi 28 octobre à la mi-journée. C'est parti pour cinq jours intenses du côté de la zone technique.
Pour la première fois en vingt-quatre éditions, un préfet de l’Hérault était présent pour la cérémonie inaugurale du Salon nautique d’automne, samedi à la mi-journée.
Une dizaine de jours après avoir pris connaissance sur le terrain des grands chantiers agathois, dans lequel des financements de l’État sont engagés, François-Xavier Lauch était en effet présent pour lancer l’événement, aux côtés du parrain du salon, l’ancien perchiste et marin émérite Jean Galfione, Gilles D’Ettore, maire d’Agde, qui évoquait "un salon superbe", l’entraîneur du Montpellier Handball et élu de la région Occitanie Patrice Canayer, Jean-Louis Gély, vice-président du département de l’Hérault délégué au tourisme à l’économie, le député Aurélien Lopez-Liguori, sans oublier le représentant de l’Union des villes portuaires d’Occitanie.
Des institutionnels qui, sur le podium "Midi Libre", n’ont eu de cesse de rappeler leur volonté de jouer collectif sur la question du nautisme : "L’économie régionale tourne à 70 % autour du tourisme, mais elle est aussi industrielle, avec l’industrie nautique notamment", rappelait Patrice Canayer. Jean-Louis Gély parlait lui "d’un événement d’envergure nationale", qui s’inscrit désormais dans le sillage de celui de Cannes, le plus important de Méditerranée française."Le succès du Salon nautique est très important pour notre département", ajoutait le préfet François-Xavier Lauch. "Nous parlons d’une filière qui est potentiellement très porteuse d’emplois. Il ne tient qu’à nous développer cette industrie."
Constat auquel les membres de l’Association des professionnels du nautisme du Cap d’Agde ne pouvaient que souscrire, eux qui avec le soutien de la Ville et de la Sodéal sont parvenus à hisser leur “petit” salon des débuts au troisième rang national.
Une véritable “succes story”qui ne se dément pas.
Olivier Raynaud
Publié le : Dimanche 29 octobre 2023
La Cour de cassation prend ses arrêts environ dix-huit mois après le pourvoi.
Midi Libre 10/10/2023
Condamnés par la Cour d'appel avec de l'inéligibilité, plusieurs maires se sont pouvus en cassation comme François Commeinhes, le maire de Sète, dans un passé récent.
Ces dernières années, en France, les maires condamnés en appel se sont souvent pourvus en cassation, une démarche leur permettant notamment de suspendre l’inéligibilité.
En novembre 2022, la Cour d’appel de Grenoble confirme la peine contre Christian Coigné, maire de Sassenage, pour prise illégale d’intérêts : 2000 € d’amende et 2 ans d’inéligibilité. Après s’être pourvu en cassation, l’élu, en poste depuis 22 ans, renonce "par fatigue et lassitude" à ses fonctions au printemps 2023.
En décembre 2020, Maryse Joissains, maire d’Aix-en-Provence quatre fois réélue, est condamnée à 8 mois de prison avec sursis et 5 ans d’inéligibilité pour "prise illégale d’intérêts" et "détournement" par la Cour d’appel de Montpellier. La peine est supérieure à celle requise par le parquet et à celle prononcée la première fois par la cour d’appel, avant que le jugement ne soit cassé.
Quelques mois plus tard, invoquant des raisons de santé, Maryse Joissans rend finalement son tablier de maire avant que la Cour de cassation ne la condamne définitivement en prononçant son inéligibilité.
Le 14 mars 2021, la Cour d’appel de Nîmes condamne Jacques Bompard à unan de prison avec sursis, 5ans d’inéligibilité et 30 000 € d’amende pour prise illégale d’intérêts. Le maire, engagé dans son 5e mandat, se pourvoit en cassation.
Le 17 novembre 2023, huit mois plus tard seulement, la justice rejette le pourvoi. Jacques Bompard doit céder sa place de maire.
Condamné en appel pour favoritisme à six mois de prison avec sursis et deux ans d’inéligibilité par la Cour d’appel de Douai en janvier 2022, Claude Merly, maire de Marchiennes (Nord) s’était pourvu en cassation, où il avait obtenu gain de cause. De nouveau jugé en appel, il a à nouveau été condamné, le mois dernier, à deux ans d’inéligibilité. Et s’est à nouveau pourvu en cassation.
En octobre 2021, le maire de Sanary-sur-Mer (Var), Ferdinand Bernhard, se pourvoit lui aussi en cassation après avoir été condamné en appel à 3 ans de prison, dont un ferme, et 5 ans d’inéligibilité, pour "détournement de fonds publics".
La Cour d’appel ayant ici assorti son jugement d’une exécution provisoire, le pourvoi n’a pas suspendu les 5 ans de privation des droits civils et civiques. En cassation, 18 mois plus tard, Ferdinand Bernard, désormais ex-maire est reconnu coupable de cinq infractions de probité publique.
Patrice Espinasse
Publié le : Mercredi 11 octobre 2023
Le maire n'était pas présent au délibéré. Midi Libre - NICOLAS ZARROUK
Midi Libre 10/10/2023
Le maire de Sète avait été relaxé en première instance. Il lui est reproché des augmentations indues de salaire, notamment de l'ancien directeur général des services, lui aussi condamné par la cour d'appel de Montpellier. L'avocat de François Commeinhes a aussitôt annoncé un pourvoi en cassation, procédure qui suspend l'application de la peine.
La cour d'appel de Montpellier a rendu son arrêt ce lundi 9 octobre dans l'affaire du maire de Sète (Hérault) François Commeinhes poursuivi pour des détournements de fonds qu'il a toujours contestés.
La cour a condamné l'élu à un an de prison avec sursis et 15 000 € d'amende, mais aussi prononcé 5 ans d'inéligibilité et d'interdiction d'exercer la fonction de maire. "Nous allons nous pourvoir en cassation immédiatement" indique Me David Mendel, l'avocat du maire. En l'attente de ce recours qui prendra plusieurs mois, les sanctions prononcées ne sont pas applicables.
La justice reproche à François Commeinhes d'avoir signé des arrêtés augmentant de façon jugée irrégulière la rémunération de son ancien directeur général des services Patrice Millet. Il avait touché, entre 2016 et 2019, 2 000 € de plus à son salaire mensuel pendant 2 ans, puis 3 000 € supplémentaires pour sa dernière année avant sa prise de retraite.
Soit 99 000 €, ces augmentations ayant été signées par le maire. Poursuivi pour recel de détournement de fonds publics, l'ex DGS écope d'un an de prison avec sursis et 50 000 € d'amende.
Il est aussi reproché au maire de Sète des augmentations indues pour la responsable "immobilier" de la commune de Sète, à hauteur de 45 000 €. Cette dernière n'était, elle, pas poursuivie.
Lors de ce procès en appel, le 26 juin à Montpellier, douze mois de prison avec sursis et 15 000 € d’amende avaient été requis contre François Commeinhes.
"Il n'y a eu aucun enrichissement personnel dans cette affaire"
L’élu et Patrice Millet, l’ancien cadre incriminé, qui ont toujours nié toute malversation, avaient, en revanche, été relaxés en première instance par le tribunal judiciaire de Montpellier. La juridiction avait mis en avant, le 12 décembre 2022, que l'élément intentionnel n'était pas caractérisé : il n'y avait pas de doute pour ces premiers magistrats que l'édile n'avait pas voulu volontairement commettre une infraction.
"Je ne vois pas comment nous pouvons passer d'une absence totale de démonstration de volonté de commettre une infraction pourtant actée dans le procès-verbal du SRPJ à une infraction volontaire" dénonce Me Mendel.
"Il n'y a eu aucun enrichissement personnel dans cette affaire. En comparaison, Madame Lagarde avait été condamnée devant la cour de justice de la République pour un détournement de fonds involontaire et avait bénéficié d'une dispense de peine".
Interrogé à l'issue de sa relaxe fin 2022, François Commeinhes l'avait assuré : "Je me suis appuyé sur mon administration en confiance. J'ai signé des documents dans un parapheur comme j'en signe tout au long de l'année".
Mais les magistrats de la cour d'appel, dans leur arrêt, fustigent cette position.
Ils écrivent que "le fait que le maire tente de se soustraire à ses responsabilités en se réfugiant derrière les parapheurs qui lui étaient présentés et en se présentant comme non-juriste révèle son peu de considération pour ses fonctions de maire (...) Ces faits n'ayant pas de fondement juridique légal mais relevant en réalité du fait du prince n'ayant pas respecté le principe de base de présentation du projet d'indemnités au conseil municipal".
La cour estime même que l'élu et le DGS ont agit "de concert". De quoi faire bondir la défense : "Il n'y a absolument pas eu de concertation entre les deux, ça ressort du dossier" répond Me Mendel qui a d'ores et déjà déposé le recours en cassation.
Yanick Philipponnat
Publié le : Mardi 10 octobre 2023
Le collectif des plaisanciers Cap d’Agde estime que les tarifs du port sont 20 % trop élevés
ML © Michel DESNOS
Midi Libre 03/10/2023
L’audit de la Chambre régionale des comptes n’a pas manqué de faire réagir le Collectif des plaisanciers Cap d'Agde, qui critique depuis plusieurs années la gestion du port par la Sodéal.
Présenté la semaine dernière en conseil municipal et publié le 29 septembre sur le site de la Chambre régionale des comptes, le rapport sur la gestion de la Sodéal couvrant la période 2017-2022, a quelque peu fait tiquer le Collectif des plaisanciers Cap d’Agde (CDPCA), qui a publié un communiqué sur son site internet, lundi 2 octobre.
L’association, qui milite notamment pour le passage en régie municipale du port de plaisance, estime "qu’il y a un consensus pour dire que le port se trouve dans un état de vétusté important. Les investissements portuaires n’ont pas été réalisés car les recettes du port compensent irrégulièrement les déficits des autres activités de la Sodéal, campings (activité abandonnée en mai 2021, NDLR) et Centre nautique, anomalie que le CDPCA combat en vain depuis des années.
La quasi-absence de réunions du Comité local des usagers permanents du port (Clupp) durant cette période (il a été convoqué en 2023), organisme qui doit être réuni une fois par an sur convocation du maire ou de son représentant, est également pointée du doigt par le bureau du CDPCA, qui y voit un "non-respect du code des transports.
Alors que les tarifs du port ont augmenté de 12 % cette année pour compenser les effets de l’inflation, le Collectif des plaisanciers Cap d’Agde évoque " des augmentations tarifaires sans formule de révision de prix dans le contrat de service public."
Et pense également que "les états comparatifs du rapport ne sont pas significatifs, car il faut comparer avec le tarif et la situation des ports issus du plan Racine comme la Grande Motte ou Port Camargue, qui sont gérés en régie municipale et réalisent des investissements exemplaires, ce qui était le cas à l’origine au Cap d’Agde.
Depuis la mise en place de la Sodéal (en 1990, lors de la première mandature de l’ancien maire socialiste Régis Passerieux, NDLR), les dérives successives démontrent une surtarification injustifiée de l’ordre de 20 %.
Les plaisanciers qui regrettent aussi que "sans doute pas informée, la Chambre n’évoque pas notre requête en annulation auprès du tribunal administratif de Montpellier (de la décision de la Sodéal d’augmenter les tarifs de 12 %, NDLR).
Si notre requête devait être validée par le TA, les plaisanciers seraient alors en droit de réclamer réparation auprès de la Sodéal et de la mairie d’Agde", estiment-ils.
Une étape de plus dans les relations décidément compliquées entre le CDPCA et le délégataire des ports de plaisance.
Olivier Raynaud
Publié le : Mardi 03 octobre 2023
Midi Libre 29/09/2023
Lors du conseil municipal cette semaine, où le rapport de la Chambre des comptes sur la Sodéal était présenté aux élus, le maire d'Agde, Gilles D'Ettore, a évoqué cette possibilité.
Quel avenir pour la Sodéal après la publication du rapport de la Chambre régionale des comptes ?
Le sujet a été posé sur la table lors du dernier conseil municipal. "Cette dégradation des installations et donc de l’activité est-elle voulue afin de transférer l’activité des ports à compte à un gestionnaire privé ?" s’est interrogé Thierry Nadal, élu d’opposition. "Cela fait 25 ans que la Sodéal existe elle a été créée en 1990 par l’ancien maire socialiste Régis Passerieux et que la société fait polémique", lui rétorquait Gilles D’Ettore. Qui dit "réfléchir sérieusement, avec notre partenaire de la Banque des territoires, à un changement de statut de la société, à la “remunicipaliser” s’il le faut.
Tout cela de manière à rendre les choses les plus transparentes possible."
Des ports d'Occitanie fonctionnent en régie
La piste du retour en régie municipale de la gestion des ports de plaisance n’est donc plus une hypothèse farfelue.
Après tout, de nombreux ports voisins, issus notamment de la mission Racine comme le Cap d’Agde, fonctionnent de la sorte.
Techniquement, cela demanderait bien sûr quelques ajustements, notamment au niveau des salariés. "Ceux de la Sodéal bénéficient de la convention collective des ports de plaisance", rappelait le président Stéphane Hugonnet lors du conseil municipal.
En clair, les conditions salariales sont (un peu) plus avantageuses que celle des agents publics. Ce qui ne devrait pas poser de problème insurmontable si la volonté politique de repasser en régie municipale était affirmée dans les mois qui viennent.
"Quoi qu’il en soit, les salariés de la Sodéal ne sont en aucun cas en difficulté, ni menacés de perdre leur emploi", rassure Stéphane Hugonnet, fort d’un bilan comptable somme toute satisfaisant, dans un contexte toutefois de sous-investissement dans les équipements portuaires, comme l’a relevé la Chambre régionale des comptes.
Publié le : Dimanche 01 octobre 2023
Midi Libre 29/09/2023
Le conseil municipal d’Agde a pris acte du rapport de la Chambre régionale des comptes sur la Sodéal cette semaine. L’occasion pour les élus de la minorité de dénoncer sa gestion et pour la majorité de se défendre tant bien que mal.
La présentation du rapport de la Chambre régionale des comptes sur la gestion de la Sodéal n’était que le dix-neuvième point à l’ordre du jour du conseil municipal de cette semaine et dans l’atmosphère, flottait une impatience, une envie d’en découvre.
Fabienne Varesano et les usagers du port, comme on pouvait s’y attendre, les élus d’opposition n’ont pas manqué de s’emparer de la question.
À commencer par Fabienne Varesano, pour le Rassemblement agathois, cette dernière parlant "d’un rapport accablant."
Revenant au passage sur "les salaires exorbitants perçus par le directeur général délégué" et la vétusté des installations portuaires "la réfection des quais est pourtant une promesse de votre programme de campagne depuis plusieurs mandats", lançait-elle à Gilles D’Ettore , l’élue de la minorité relevait "les manquements à réunir le Comité local des usagers du port, qui doit avoir connaissance des budgets." Une instance convoquée "une seule fois entre 2017 et 2022", les années covid étant mises en avant par le maire d’Agde pour justifier cette situation.
Thierry Nadal et le salaire du directeur
Pour le groupe “Agde juste, verte, sûre”, Thierry Nadal parle pour sa part "d’un rapport calamiteux et sidérant.
Il met directement en cause votre méthode de gestion en tant que maire de la ville d’Agde et président de l’Agglo Hérault-Méditerranée qui, je le répète, sont actionnaires de la Sodéal à 80 %.
Les remarques faîtes par les Sages sur le contrôle que vous auriez dû exercer sont assassines et vous concernent directement." Ironisant sur les conditions salariales accordées au directeur général délégué de la société, "plus qu’un salaire de ministre", il lisait à la tribune plusieurs passages du rapport durant une bonne vingtaine de minutes, citant les observations de la Chambre des comptes sur les activités portuaires, la gestion des campings municipaux de la Clape et la Tamarissière, sans oublier le rôle des uns et des autres au niveau de la gouvernance.
"Ce rapport pitoyable ne peut que nous faire craindre un avenir funeste pour la Sodéal." Ce à quoi le premier magistrat rétorquait "que la Sodéal n’est pas en péril." Gilles D’Ettore qui reconnaît "que ce rapport n’est pas bon.
Quand j’en ai eu connaissance, j’ai demandé que l’on remplace le directeur général délégué, ce qui a été fait depuis."
Pour autant, les observations de la Chambre régionale des comptes "ne sont pas paroles d’Évangile. Un ancien rapport reprochait à la Sodéal de trop investir, celui-là de ne pas assez le faire… Et d’un autre côté, la Chambre nous félicite d’avoir délégué la gestion des campings à un autre délégataire."
La question de confiance invoquée
Alors que l’anonymat des personnes est la règle dans ce rapport, Stéphane Hugonnet, conseiller municipal de la majorité et président de la Sodéal, ne s’est pas dérobé en prenant la parole.
Évoquant lui aussi "un rapport peu glorieux", il reconnaissait "que la Chambre régionale des comptes souligne des difficultés entre la fonction de président-directeur général que j’exerce et celle de directeur général délégué. Le rapport veut que l’on éclaircisse ce point, savoir qui fait quoi et nous aurons l’occasion de le faire." Au soutien du président, Gilles D’Ettore mettait l’accent sur une notion fondamentale selon lui : "quand vous travaillez avec un directeur, la notion de confiance doit s’établir.
Car un président, son rôle est d’abord politique. Mais le directeur n’a pas toujours exprimé cette confiance auprès du président."
Une subvention de 550 000 €
Le conseil municipal et la question sur la Sodéal a donné l’occasion à Gilles D’Ettore d’annoncer que l’État venait d’octroyer une subvention de 550 000 € à la Sodéal, qui viendra abonder les travaux entrepris (et à entreprendre) sur la zone technique. C’est le secrétaire d’État chargé de la Mer, Hervé Berville, qui a annoncé les onze lauréats de l’appel à projets “Ports de plaisance d’avenir”, dans le cadre du plan “Destination France”.
Olivier Raynaud
Publié le : Dimanche 01 octobre 2023