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Publiée le 05-06-2022

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Revue Presse : Après la voyante ventriloque, le maire d'Agde visé par deux nouvelles affaires

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Gilles d'Ettore, maire d'Agde, visé par plusieurs affaires judiciaires
PHOTOPQR/LE MIDI LIBRE/MAXPPP

Source Marianne
Publié le 12/04/2024

Mis en examen pour détournement de fonds publics notamment, le maire d’Agde Gilles D’Ettore (LR) est également visé par une vaste enquête sur le plus grand chantier d’Occitanie, mêlant un promoteur fantôme et une luxueuse villa.

Ancien lieutenant des Renseignements généraux et maire d’Agde depuis 2001, Gilles D’Ettore, 55 ans, dort en prison. En octobre dernier, celui qui est également président de l’agglo Hérault Méditerranée et ancien député sarkozyste, était placé sur écoutes après une plainte contre X déposée par son ex-femme, Géraldine D’Ettore-Sanchez. Selon Midi libre, « l’ex »*, par ailleurs conseillère régionale s’inquiétait de l’emprise sur l’édile d’une « médium et guérisseuse ». Son nom : Sophia Martinez, 44 ans, une mère de six enfants au look de star de téléréalité, qui prétend se « connecter avec les défunts ».

Après quatre mois d’enquête, la brigade de la criminalité financière de l’Hérault interpellait l’élu chez lui, le 19 mars. Au même moment, une perquisition était menée à la mairie d’Agde, au domicile du maire et chez la voyante, mise en examen pour escroqueries, recel de détournements de fonds, recel de corruption et travail dissimulé.

« Un être surnaturel provenant de l’au-delà »

« Au cours de sa garde à vue, elle reconnaissait avoir utilisé un stratagème consistant à modifier sa voix auprès de nombreux interlocuteurs », a détaillé Raphaël Balland, procureur de Béziers, dans un communiqué. « Un être surnaturel provenant de l’au-delà » à la « voix rauque » incitait alors « à se soucier du bien-être de cette femme, y compris matériellement ». Selon ses déclarations, Gilles D’Ettore, « devenu l’un de ses plus proches amis », aurait cru échanger avec son père, mort en 1991, et longtemps adjoint à l’urbanisme d’Agde. Résultat : des largesses évaluées pour l’heure à 300 000 euros (pour un mariage somptueux, une véranda, une cuisine, etc.), et cinq de ses proches embauchés à la mairie.

À Agde comme aux quatre coins de la France, la stupeur se mêle à l’amusement. D’Ettore était-il victime d’une médium ventriloque ? C’est en tout cas sa ligne de défense : « Chacun d’entre nous a une faiblesse dans laquelle certains personnages malveillants arrivent à s’insinuer », plaide son avocat, Jean-Marc Darrigade, dont le client, présumé innocent, nie tout délit.

Reste que sa mise en examen pour corruption passive, détournement de fonds publics et prise illégale d’intérêt assortie de son maintien en détention provisoire – une décision rare, confirmée le 5 avril –, ainsi que l’audition de dizaines de personnes, montrent la gravité de cette affaire. Selon une source policière, l’enquête est « tentaculaire » et vise désormais « des chefs d’entreprise et le cabinet du maire, suspectés de corruption ».

En 2018, l’hôtel de ville agathois avait déjà été perquisitionné. L’enquête visait alors les marchés publics passés dans le cadre de la refonte de l’entrée du Cap d’Agde, flanquée d’un nouveau palais des congrès et d’un rutilant casino du groupe Barrière, tous deux financés par la ville, fière du plus gros chantier de la région.

Alors que le maire chiffrait « à la louche » l’investissement municipal pour cet ensemble à 33 millions d’euros, le budget grimpait à 49,5 millions, lâchés « sans étude d’impact économique », déplorait récemment la Chambre régionale des comptes. Voilà qui fait tache dans une ville dont la dette dépassait les 100 millions d’euros.

Classée sans suite en 2019 par le procureur de Béziers de l’époque, cette enquête sur ces marchés publics « a été reprise de A à Z », confient à Marianne des sources proches du dossier.

Un gigantesque bluff immobilier ?

En 2018-2019, les investigations n’avaient pas approfondi certains éléments troublants, à commencer par l’atypique groupement de promoteurs qui avait remporté l’année précédente un appel à projet municipal visant à créer un ensemble immobilier « haut de gamme » sur 2 hectares de terrains. Ce duo de promoteurs était alors formé du prestigieux Kaufman & Broad, associé pour l’occasion à Thesis Groupe, obscur s’il en est mais fort bien introduit à Agde.

Plutôt qu’un « groupe », Thésis était en fait une petite société d’ingénierie héraultaise née en 2015, dont le chiffre d’affaires atteignait l’euro symbolique en 2016, bien loin des 207 millions engrangés la même année par Kaufman. Thésis se retrouvait cependant « co-promoteur » d’un imposant programme immobilier de 230 appartements baptisé « Iconic », qui nécessitait 90 millions d’euros d’investissement.
Déséquilibré, cet attelage allait se complexifier.

Pour commercialiser aux côtés de Kaufman les futurs appartements de luxe, Thésis Groupe s’appuyait sur sa filiale, Hélyxir Groupe, fondée en décembre 2015 et présentant, elle aussi, un bilan comptable famélique, avec une perte de 130 000 euros. Hélyxir en mettait néanmoins plein la vue grâce à un site internet (aujourd’hui désactivé) exposant six futurs programmes de « résidences de prestige », illustrés par de belles images en 3D. Pourtant, à l’exception d’Iconic (achevé à l’été 2023), aucun des projets que devait bâtir Hélyxir ne sortira jamais de terre. En bref, ce promoteur, qui se disait « spécialiste de l’immobilier d’exception », n’avait strictement rien construit. Un gigantesque bluff ?

À l’origine de Thésis comme de Hélyxir, on trouve un certain Luigi Pisano (qui n'a pas répondu à nos questions), ressortissant italien et ingénieur du bâtiment qui a fait une arrivée fracassante à Agde, en 2015. Cette année-là, il présentait au maire et à un public stupéfait un délirant projet de reconversion du Fort Brescou – le fort Boyard local – prévoyant d’implanter dans ce monument classé du XVIIe siècle un hôtel de luxe. Jamais concrétisée, cette étude, payée par la municipalité, n’était qu’un début.

Dans la foulée, Hélyxir, qui n’avait alors que trois mois d’existence, remportait en avril 2016 un appel à projets transformant un stade municipal en résidence sénior. Mais là encore, Pisano faisait intervenir un gros promoteur national et procédait à une vente dite « en l’état d’achèvement », incluant le terrain (qu’il avait payé 1,9 million d’euros), le permis de construire et le futur bâtiment. Montant de la transaction : plus de 22 millions d’euros.

Le bénéfice réalisé par Pisano reste, lui, inconnu, les comptes des sociétés liées à cette affaire n’ayant pas été déposés au greffe pour les années concernées. Il n’empêche, Hélyxir apparaît comme un intermédiaire tout à fait dispensable, surtout pour la ville d’Agde qui aurait gagné à traiter directement avec l’acheteur final. Pourquoi ne l’a-t-elle pas fait ? Mystère.

Embauche controversée de la compagne du maire

Le constat est identique dans l’association Hélyxir/Kaufman décortiquée aujourd’hui par les enquêteurs, Hélyxir devant percevoir 10 % des bénéfices d’une opération que Kaufman aurait très bien pu mener en solo… Quel intérêt pouvait donc avoir Kaufman à travailler avec cette modeste entreprise ? Hélyxir, aujourd’hui en faillite, était-il une coquille vide ?

Jacques Rubio, Directeur général de Kaufman alors en charge de la région Sud-Ouest, dément avoir été en affaires avec cette entreprise : « Il y avait un protocole, mais fin 2017, la décision a été prise de ne pas s’associer. » Reste que les brochures commerciales d’Iconic mentionnaient bien une « co-promotion » et une « co-réalisation Hélyxir Groupe Kaufmann & Broad ». Pourquoi ce revirement ?

Ces questions se doublent d'un autre volet qui ramène au maire d'Agde : à l’été 2017, le Midi libre avait révélé l’embauche par Hélyxir de Justine C., 26 ans, sa nouvelle compagne. Ex-esthéticienne jusqu’alors fonctionnaire municipale, elle devenait « Assistante responsable de programme », c’est-à-dire agent immobilier, en charge de vendre des appartements de la résidence Iconic. Avec, à la clé, un confortable salaire, une voiture et un téléphone de fonction…

« Je n’ai rien à voir avec ce recrutement », assurait Gilles D’Ettore, face à des détracteurs suspectant des délits de favoritisme et de prise illégale d’intérêt. Mais après un dépôt de plainte de l’opposition municipale, une rupture conventionnelle mettait un terme à l’embauche controversée. Et fin 2017, Hélyxir avait, comme par enchantement, disparu de la com d’Iconic. Pour autant, sa « maison mère » Thésis restait intéressée au bénéfice, ce qui n’empêchait pas les deux sociétés d’être placées en liquidation judiciaire en 2022. Une façon de tirer discrètement sa révérence, une fois ses affaires réalisées ?

Justine C., qui accompagnait le maire à chaque événement, n’avait pourtant pas fini de faire parler d’elle. Proche de la voyante Sophia Martinez à qui elle aurait présenté Gilles D’Ettore, la jeune femme est depuis peu la propriétaire d’un bien immobilier qui fait jaser.

Proche de la mer, l’hollywoodienne villa Origami et ses 206 m2 ont été construits en 2021 et 2022, sans panneau de chantier visible, en partie sur une parcelle originellement détenue par la ville. Mais comment Justine C., reconvertie au même moment en actrice et débutant forcément par de modestes cachets, a-t-elle pu se payer sa villa de rêve ?

D’abord, en obtenant ledit terrain à bas coût. Longiligne et enclavé entre deux parcelles de forme identique, un terrain municipal de 921 m2 a, le 20 septembre 2020, d’abord été acheté à la ville, au prix de 146 euros le mètre carré, par la famille E., propriétaire de la parcelle attenante depuis quelques jours à peine.

Trois à quatre fois inférieur au cours du marché, ce tarif, établi par la mairie « après avis du service des Domaines », est lié, explique le compte rendu du conseil municipal, à « sa configuration particulière qui rend cette parcelle difficilement constructible ». Mais la donne allait changer moins de trois mois plus tard.

En décembre 2020, un géomètre appointé par la ville avait déjà modifié le cadastre de ce petit secteur afin d’élargir la route qui longe les trois parcelles. En contrepartie, comme l’a voté le conseil municipal, les propriétaires cédant un bout de leur terrain pour l’élargissement gagnaient un nouveau mur de clôture et un portail électrique payés par la ville.

Gagnant-gagnant, et plus encore : au passage, le géomètre faisait des heures sup’ et redécoupait les trois parcelles longilignes en neuf sous-parcelles, dont le remembrement aboutit à la formation de trois « lots à bâtir » géométriquement emboîtés et à présent facilement constructibles.

Coup de bonneteau cadastral

Voilà qui tombe bien : en janvier 2021, soit deux mois après le passage du géomètre, Justine C. déposait le permis de construire d’une villa contemporaine à la mairie d’Agde, relative au « lot 1 à bâtir » taillé par notre géomètre. 986 m2 qu’elle acquiert six mois plus tard, en juillet 2021, au prix étonnamment fixe de 146 euros le m2, soit 144 000 euros. Ce lot a ainsi été pris pour partie sur l’ex-terrain municipal et sur celui de la famille E, qui allait construire sur le lot 3, leur voisin prenant le lot 2. Compliqué ? Le mot est faible.

Ce qui ressemble à un coup de bonneteau cadastral a, incidemment, pour conséquence de camoufler le fait que l’acheteur d’une part de terrain municipal à bas prix est, in fine… la compagne du maire. En résumé, avant de devenir la propriété de Justine C., ses parcelles auront changé trois fois de propriétaire en moins d’un an.

« Ces opérations ne sont entachées d’aucune irrégularité », nous assure Justine C. par l’intermédiaire de son avocat. Et surprise : sa voisine et un membre de la famille impliquée dans ces « opérations » ont ensuite été embauchés au théâtre municipal agathois, où Justine C. a ses entrées. Interrogé, Sébastien Frey, 1er adjoint en charge de l’urbanisme qui a signé son permis de construire, est resté mutique, tandis que Yannick Hivin, Directeur général des services d’Agde, a invoqué l’instruction en cours pour ne pas donner suite.

Enfin, la villa Origami a été conçue par le prospère cabinet d’architectes montpelliérain A+, qui a signé les études préparatoires de refonte de l’entrée du Cap, les plans du nouveau palais des congrès, du casino du Cap d’Agde et du Théâtre agathois… Réponse du cabinet : « Au regard de l’enquête pénale en cours visant Monsieur le Maire d’Agde, nous n’avons aucune déclaration à formuler. » Quant aux maçons venus travailler sur le chantier, tous parlent de cette maison comme étant « la villa qu’a fait construire le maire »… dont le nom ne figure pas sur la sonnette. Allez comprendre…

Par  Paul Conge  et  François Darras



Publié le : Samedi 13 avril 2024

infocapagde infocapagde
Les choses sérieuses arrivent et on comprend mieux les raisons de l'incarcération de Gilles d'Etorre, celui qui affichait haut et fort son passé de policier et sa grande intégrité.
Bien qu'innocent de par la loi, le vrai visage de l'Edile en a pris un sérieux coup.
Et tout ceci n'est que le début, la Sodeal sera bientôt à la une de la presse.
A suivre avec patience
Comité de rédaction
Infocapagde
Ano34 Ano34
Effet du réchauffement climatique ? Au delà de la voyante , la partie immergée de l'iceberg commence à remonter à la surface et ce qui était pris dans la glace renvoie les mêmes senteurs qu'un ban de vélelles échouées sur une plage du Cap .
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