En juin 2001, Cyril Balleste avait disparu au large de Vendres. Ses parents ont saisi le tribunal administratif. La responsabilité du service départemental d'incendie et de secours (Sdis) de l'Hérault est-elle engagée dans la mort de Cyril Balleste, ce planchiste porté disparu le 17 juin 2001 ? Le corps de ce jeune Biterrois avait été retrouvé à Sète plusieurs semaines plus tard. Pour sa famille, une organisation satisfaisante des secours sur cette zone de l'embouchure de l'Aude aurait pourtant permis de lui sauver la vie.
Peu après les faits, la justice pénale avait choisi de classer sans suite le dossier mais les parents de la victime ainsi que son frère et sa soeur, forts d'un rapport d'expertise accablant pour le Sdis, ont choisi de saisir le tribunal administratif en vue d'obtenir réparation de leur préjudice moral. Dans ses conclusions, hier à l'audience, à Montpellier, le commissaire du gouvernement a repris à son compte un certain nombre de ces observations : « De nombreuses fautes sont imputables aux agents du Sdis » .
Les deux sauveteurs présents sur la zone ont notamment omis d'alerter le centre opérationnel de leurs recherches. Dans leur version, ils ont indiqué avoir retrouvé un planchiste dans l'embouchure du fleuve pensant qu'il s'agissait de Cyril Balleste. « Mais pourquoi, dans ce cas, ne lui ont-ils pas demandé son nom ? Il n'y a aucune trace de cette intervention et nous doutons même de l'existence de ce tiers.
Du coup, les véritables recherches n'ont repris que 3 heures plus tard », a repris le magistrat, s'interrogeant sur le classement sans suite de l'affaire, quelques semaines plus tard : « Tout cela aurait pu mériter de plus amples investigations. » Outre le rôle des deux sauveteurs, la légèreté de l'organisation du Sdis - compétent pour les secours au-delà de la zone des 300 m - est aussi stigmatisée par le commissaire du gouvernement. « Dans cette zone réputée dangereuse, l'un des sauveteurs de 20 ans était en poste depuis 5 mois, n'avait pas de connaissance de la Méditerranée et n'avait pas bénéficié de formation. » Dans son mémoire produit pour sa défense, le Sdis met en avant les conditions météo délicates. Un argument rejeté par le magistrat : « Ces conditions auraient dû accroître la vigilance des secours ».
En conclusion, il a estimé recevable la demande de réparation du préjudice moral déposé par la famille et a demandé au tribunal d'octroyer 15 000 € à chacun des parents de la victime et 8 000 € pour ses frère et soeur. Le jugement devrait être rendu dans un mois environ.
G. T
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