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Revue Presse : Véronique et Nathalie : six ans en mer sans liaison avec la terre


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Photo Sylvie CAMBON

édition du lundi 13 octobre 2008

VOS PAPIERS
Nom et prénom : Véronique Gentais et Nathalie Pindessous Age : 45 ans et 43 ans Profession : responsable commerciale et directrice artistique Signe particulier : elles viennent de plier les voiles, après un tour du monde de 6 ans , sur "Dagobert". Sans liaisons radio avec la terre ni assurance. Quand elles ont décidé de larguer les amarres, ces Nantaises ont appris la voile en quatre week-ends. Amarrées à Sète, elles songent à s'ancrer en Île singulière. Revenons six ans en arrière.

Qu'est-ce qui vous a décidé à prendre le large ?

Nathalie : On voulait changer de style de vie, on a travaillé 10 ou 15 ans, la tête dans le guidon. On n'avait jamais pris le temps de voyager. On a pensé à l'Europe en camping-car, puis on a pensé au bateau, c'est économique.
Véronique : On a acheté Dagobert 15 000 €, on l'a retapé, on a démissionné, organisé des puces pour vendre nos affaires. En tout, ça nous a pris un an pour nous lancer.

Votre carnet de route est riche...

Nathalie : On a quitté Audierne en mai 2003. On n'a rien prévu, tout a été décidé en route. Ça a donné ça : (elle montre un globe terrestre gonflable) : Portugal, Canaries, Cap Vert, Sénégal, l'archipel des Sanblas, chez les Indiens Qunas. En mai 2004, on a passé le canal de Panama, on suivait les cargos, on se sentait minus sous leurs hélices géantes. Là, tu ne peux plus revenir en arrière, c'est le Pacifique. On a fait un grand saut vers les îles Marquises, soit deux fois la traversée de l'Atlantique : 59 jours sans voir personne, juste des baleines. Notre famille, inquiète de ne pas avoir de nouvelles, a même lancé un avis de recherche. Au final, on était contentes de voir la terre. Puis ce fut la route de Tahiti, la Nouvelle- Zélande, Fidji, la Nouvelle-Calédonie, l'Indonésie, la Thaïlande, les Maldives, le Yémen, la mer Rouge. En juin, on était dans le canal de Suez, c'était le retour... En Turquie, on a rencontré un Sétois qui nous a dit de venir ici.

Vous avez connu des coups durs ?

Véronique : Pas tant que ça, faut dire qu'on était un peu inconscientes ! Mais il y a eu quand même le passage du cap Finisterre, en Espagne, peu après notre départ. On ne voyait pas à 20 m et on a failli faire demi-tour.
Nathalie : En mai à Singapour, nous avons été approchées par des pirates. J'ai sorti mon coupe-coupe (machette, Ndlr) et les fusées. Ils étaient à 20 m, cagoulés. Je pense qu'ils attendaient de voir s'il y avait des hommes à bord. Et puis ils sont partis.

Le fait que vous soyiez deux femmes seules a dû en surprendre plus d'un...

Nathalie : Les gens étaient curieux. Par exemple, au Portugal, j'ai surpris une conversation entre deux militaires. Le chef a dit à l'autre : « Mais ils sont où, les hommes ? »

Vous avez navigué d'îles en îles, avez-vous quand même pu voyager sur la terre ferme ?

Nathalie : On a choisi des escales de villages pour pouvoir visiter une île en profondeur. Nous avons donc zappé le Brésil et l'Australie. Mais on est restées par exemple 6 mois en Nouvelle-Zélande et 9 mois en Nouvelle-Calédonie.

Quels étaient vos contacts avec les îliens ?

Nathalie : très simples, on débarquait pieds nus, sans appareil photo, sur des plages où il n'y avait que quelques cahutes. On a passé beaucoup de temps avec les locaux, à pêcher, à cuisiner... Nous étions reçues comme des invitées.

Sète, c'est la fin du voyage ?

Nathalie : on est arrivées le lundi 30 septembre, au Môle. On restera peut-être ici. Ce qui nous plaît, c'est la présence de l'eau en ville. On est encore dans l'ambiance "pêche" . Ces bateaux en carénage (au Môle, ndlr), c'est notre univers. On est bien accueillies, on a pas encore eu le temps de manger chez nous !

Au bout de six ans, vous en êtes où de votre "retraite" ?

Nathalie : on a rayé de nos vies tout ce qui n'est pas essentiel. Nous avons un autre regard sur notre mode de vie à l'occidentale, mais cela ne veut pas dire que l'on ne va pas replonger dedans. Véronique : on repartirait bien, peut-être à pied, et à moto, pour faire des rencontres.

Comment voyez-vous l'avenir ?

Véronique : On voudrait faire quelque chose de différent, peut-être dans le tourisme équitable. Mais d'abord, on va retrouver nos familles. On est fatiguées, et la cocotte-minute est un peu bosselée ! Ce fut une bonne tranche de vie !

Recueilli par Nathalie ALONSO



Publié le : Lundi 13 octobre 2008