Edition du 01 Octobre 2005

Lundi a débuté la pose "d'ancrages écologiques" dans les eaux capagathoises. On estime à 5000 le nombre de plongées que, chaque année, le site, pourtant très réduit (un hectare) des "Tables" accueille face à la Grande Conque au Cap d'Agde. Si elles ne sont pas, en elles-mêmes, une nuisance pour le milieu marin (sauf à perturber certaines espèces lorsque le nombre de plongeurs est excessif), c'est en revanche celui des dégradations liées aux opérations d'ancrage des bateaux qui posent problème.

En pleine période estivale, l'activité sous-marine équivaut, en effet, à plus de cinquante actions quotidiennes de jets d'ancre, qui représentent autant de dégradations pour la flore sous-marine et la biodiversité de sa faune. En réponse à ces nuisances, l'opération, qui a pris fin jeudi soir dans les eaux du Cap d'Agde, est en cela remarquable qu'elle constitue une "première" du genre pour la région Languedoc-Roussillon.

Elle est le fruit d'une longue bataille menée depuis des années par l'Adena, l'association par ailleurs gestionnaire de la réserve naturelle du Bagnas. Laquelle, notamment dans le cadre de la réflexion liée au projet "Natura 2000", s'est intéressée à la préservation du milieu marin. D'où cette action pilote qui, dans le cadre du "Défi territorial marin ELGA", vient de se concrétiser par l'installation de mouillages d'un tout nouveau type.

Des ancrages dits écologiques qui vont permettre de concilier respect de l'environnement sous-marin et fréquence des activités de plongée sur ce site recherché des "Tables", qui vont aussi permettre de pérenniser l'activité économique et de loisirs de la dizaine de clubs de plongée se "partageant" l'exploitation de ces fonds sous-marins; et qui vont enfin faire de ces fonds sous-marins un lieu environnemental communément partagé entre des passions différentes mais un même souci de protection de la nature.

Durant quatre jours de travail sous-marin menés depuis lundi matin, les plongeurs de la société "Neptune Environnement" liés à ceux de l'Adena, ont ainsi, par 10 m de fonds et à 400 m des rives de la Grande Conque, installé un système de huit bouées d'amarrage qui, reliées par des chaînes de liaison aux fonds sableux et rocheux de la côte, vont désormais permettre aux bateaux des clubs de plongée de s'immobiliser sur cette surface, sans pour autant avoir à détériorer les fonds marins.

Fruit d'un travail de concertation mené en amont avec l'ensemble des clubs de plongée concernés, la pose de ces bouées ( opération à hauteur de 30 000€ financés par la Région et l'agence de l'eau Rhône Méditerranée) est une première régionale. Reste désormais à ce que la bonne volonté des uns et des autres, parmi tous ces utilisateurs d'un site de plongée qui participe aussi de l'attrait touristique d'une région, transforme la pose de cet outil en un véritable succès pour la protection de ce patrimoine naturel.

L'Adena se promet d'ailleurs d'effectuer un suivi rigoureux de la pratique du site. Au nom de la survie de la faune et de la flore à qui l'on vient de jeter cette précieuse bouée de sauvetage.

E.O.