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Revue Presse : Sète : Un chantier pharaonique sous les yeux de l'Europe


Photos BIM et Vincent ANDORRA

édition du jeudi 25 juin 2009

Depuis des années, les plages du littoral sont victimes de l'érosion. L'un des plus gros chantiers d'Europe de reconstitution de plage avance bien : la réhabilitation de 12 km du lido de Sète à Marseillan (Hérault) est déjà une réussite visible. Finies les digues des années 70 : on refait le milieu comme il était naturellement, pour que les cicatrices se guérissent d'elles-mêmes. En conciliant tourisme et développement durable.

Une émissionTV est à l'origine, en 1967, du mythique camping du Castellas, bordant la Méditerranée, à Sète. Les images, bouleversantes, montraient le lido comme une poubelle à ciel ouvert. L'été, 20 000 campeurs sauvages dormaient dans les dunes. Sans eau, ni WC, ni électricité. Aujourd'hui, un million de touristes, plus ou moins respectueux, piétinent ces 12 km de plage de Sète à Marseillan.

Aggravée par l'érosion, la menace était grande de la voir disparaître. La mer engloutissait un hectare par an, démolissant la route régulièrement : à ce rythme, le cordon littoral aurait disparu en 2020. Ce lido a dû être totalement repensé, jusqu'à déplacer la route à côté de la ligne SNCF, véritable "point dur" empêchant la grève de se "recharger" en sable.

Hier, tout ce que la région compte d'élus Frêche était remplacé s'est rendu compte de l'avancée du projet à mi-parcours, qui coûtera au total 55 M€, avec une large aide de l'Europe, sensible à la promesse de limiter le nombre de voitures sur ce lido qui, pour peu de temps encore, ressemble à un "Mur de l'Atlantique" avec 6 000 campings-cars alignés...

Un site pilote, comme le désensablement du Mont Saint-Michel. « L'érosion s'est calmée », dit Jean-Louis Arquilière, chargé du dossier à l'Agglo de Thau. « C'est une réussite », renchérit Cécile Lenglet, sous-préfète du littoral. Erosion enrayée, même s'il faut toujours ajouter du sable avant la saison.

Le but ? Retrouver une plage de 70 mètres de large en moyenne d'ici 2011. Des champs de ganivelles s'y emploient en reconstituant les dunes. La plage a retrouvé une pente douce calmant les ardeurs de la houle et la route a été déplacée contre la voie ferrée. Et une caméra fera même des relevés bathymétriques pour évaluer une autre menace : la montée des eaux...

En 2010, on posera des boudins en textile pour casser la houle et « totalement garantir la plage de demain ». On teste aussi un système de drainage, un grain asséché résistant mieux au ressac. Ensuite ? Il faudra déverser du sable, 600 000 m 3 rien qu'à Sète, pour stabiliser l'ensemble.

Le XX e siècle n'avait pas 50 ans quand on parlait déjà de ce projet pharaonique. Dans deux ans, trois plages seront aménagées : une sauvage accessible à pied, en bus ou à vélo où attention ! le stationnement sera interdit. Il y aura aussi deux plages semi-urbaines, avec aires de stationnement. Pas question de s'arrêter sur le bas-côté pour piquer une tête ou dormir dans son camping-car.

C'est la même philosophie de l'Espiguette à Agde, en passant par Frontignan. Car l'homme s'est comporté comme « un prédateur, sur ce lieu de mystère entre terre et mer, une articulation de grande fragilité », selon le mot, hier soir, du président de l'Agglo de Thau, Pierre Bouldoire. André Vezinhet, président du conseil général de l'Hérault, a renchéri : « L'audace a été poussée à son maximum. Le défi était de mettre fin au stationnement anarchique nuisible, et de maintenir l'accessibilité. » Pour le préfet de Région, Claude Baland, ce lido, « c'est un peu notre Grenelle de la mer à nous... »

Textes : Olivier SCHLAMA



Publié le : Jeudi 25 juin 2009