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Revue Presse : L'individualisme nous a tués

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édition du mardi 8 décembre 2009

PROFIL : Petits-métiers côtiers, ils sont basés à Frontignan

« Vous voulez savoir où est notre problème ? C'est de partager notre zone de pêche avec les chalutiers. Partout autour (Agde, le Grau du Roi...) , il y a des récifs artificiels, sauf ici. Alors le chalutage se répercute chez nous... » éric Bellone et Denis Pons désespèrent d'être entendus. Il faut dire que non seulement ces deux-là font partie d'une "espèce" relativement rare, les petits-métiers côtiers, mais encore dépendent-il, puisque basés à Frontignan, de la prud'homie de... Palavas.

D'autant plus incongru qu'eux et leur quinzaine de collègues muscatiers affirment que « la prud'homie de Sète a toujours le dernier mot. Tenez, pendant des années, Frontignan a porté un projet d'implantations de récifs artificiels que Sète a fait capoter. On a tout entendu, même que les récifs seraient gênants en cas de débarquement » ! Il faut bien se faire à l'évidence : l'idée que l'on se fait, à terre, d'une grande famille de la pêche, a vécu. Les griefs sont bel et bien là, d'autant que la situation économique des petits-métiers n'est pas fameuse.

Alors, encore, au sujet des chalutiers : « Autour des filières (à moules, qui sont dans la bande des 3 milles) , certains chalutent presque tous les jours, dès 1,5 mille marin, au petit matin... Et entre avril et juin, pour les dorades, c'est pareil. » Il y a aussi, outre le souci récurrent de partage de la ressource conséquent à l'entrée de certains chalutiers dans la bande des 3 milles, celui des filets et pots à poulpes ( photo ci-contre ), parfois embarqués par des bateaux en action de pêche ... « Un jour, un patron de chalut m'a même proposé de me revendre un filet qui était à moi », assure Eric Bellone.

Mais au-delà de ces problèmes de cohabitation, qu'un meilleur respect de la règlementation pourrait solutionner, se pose la question, cruciale, de la commercialisation. Issu d'un "art dormant", réputé de qualité, le poisson pêché par les petits-métiers rejoint néanmoins la criée, comme la production des chalutiers. A la différence de ceux de Palavas ou du Cap d'Agde, où des structures ont été mises en place pour la vente directe, ces pêcheurs-là n'ont pas vraiment le choix.

« Du coup, quand à l'issue d'une bonne journée, tu te pointes avec tes 50 kg de dorades, la joie tombe vite quand, à côté, un chalut en déverse 500 kg. Et encore plus quand tu sais que, parfois, ça a été chaluté dans les 3 milles », confient les deux pêcheurs.

Quant à la solidarité, ces deux-là n'y croient pas : « C'est la mentalité du pêcheur, l'individualisme, qui nous ont tués. Quand on a essayé de faire des choses, comme se porter partie civile contre les chalutiers récidivistes, on a été déboutés, eux nous ont ri au nez. Quant aux Affaires maritimes, quand on y va trop, on les emmerde et si l'on n'y va pas, ils croient que tout va bien. » L'avenir ? « On ne peut pas faire de projet, on ne sait pas ce qui va se passer. Seule certitude : cette semaine, on a tous perdu de l'argent... »



Publié le : Mardi 08 décembre 2009