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Revue Presse : Sans lui la Grande-Motte et le Cap d'Agde n'auraient jamais existé

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La Grande-Motte, dont Pierre Racine (à g.) présentait en 1967 la maquette
au général De Gaulle, lui rendra hommage lors des Journées du patrimoine.
(CLAUDE O’SUGHRUE)

Midi Libre 20/08/2011

Il avait intitulé son livre Mission impossible ?, donnant à méditer sur les obstacles à écarter pour atteindre le but que lui avait fixé l’état. D’ailleurs, il y écrivait, évoquant l’arrivée sur le chantier de La Grande-Motte, en février 1965, de la première drague dédiée au creusement du port de plaisance, qu’elle "est un événement" et que "c’est alors seulement que les sceptiques ont pensé que l’aménagement du littoral du Languedoc-Roussillon serait une réalité" (éditions Midi Libre, 1980, 293 p.). Pierre Racine y a cru, dès avant l’arrêté du 18 juin 1963 qui le nomma à la présidence de cette mission interministérielle. Celle qu’on appellera bientôt mission Racine, qui va faire pousser sur la rive du golfe du Lion les stations balnéaires de La Grande-Motte, Port-Leucate, Port-Barcarès, Le Cap-d’Agde, Gruissan. L’homme en partage alors le secret avec une poignée d’autres, depuis que le projet a jailli dans les arcanes gouvernementales quatre ans plus tôt.

Pierre Racine, inspecteur général des finances, né en 1909, est en effet le directeur de cabinet du Premier ministre Michel Debré depuis 1959. C’est un ami et un collaborateur ancien de l’auteur de la Constitution de 1958 ; ils ont ensemble fondé l’école nationale d’administration, dont Pierre Racine a été le directeur des stages de 1945 à 1956. Surtout, l’ancien résistant et le pied-noir de Tunisie, prisonnier en Allemagne durant la guerre, ont le même désir de réformer l’administration française vers plus de souplesse et de prospective.

La mission Racine sera donc à l’image de leurs convictions, "commando administratif" rattaché au Premier ministre, doté des fonds utiles et de pouvoirs quasi illimités sur les corps de l’état, "une vingtaine d’hommes à peine entre Paris et Montpellier", témoigne Claude O’Sughrue, le photographe montpelliérain recruté en février 1965 pour suivre les travaux.

Mais en 1963, lorsque la mission est installée, aucun coup de pelle n’est encore donné. Le plan directeur des aménagements est fixé, les architectes en chef choisis (Balladur pour La Grande-Motte) et 1 200 ha acquis discrètement mais il y a beaucoup à faire, le fonctionnaire écrivant : "Jamais je n’ai disposé d’une liberté comparable." Sous la gouverne d’un homme réputé affable, travailleur et déterminé - il soutiendra fermement le projet architectural si critiqué de Jean Balladur -, la mission va "définir la politique d’aménagement", établir le plan d’urbanisme d’intérêt régional, assurer "la conception de chacune des stations nouvelles, son urbanisme et son architecture."

En parallèle, Pierre Racine va s’attacher à convaincre les élus locaux et faire la promotion du projet à l’étranger, auprès des investisseurs. Il suivra les chantiers depuis Paris en se déplaçant à l’occasion. C’est ainsi qu’il accompagne le général De Gaulle en 1967, à La Grande-Motte, ou qu’il demande à Claude O’Sughrue de le prendre en photo avec sa fille, sur le pont du Lydia, au Barcarès.

Vingt ans durant, en parallèle à la direction de l’éna qu’il occupe de 1969 à 1975 et au Conseil d’état où il a siégé, Pierre Racine assuma ainsi la présidence de ce qui reste l’un des plus grands chantiers de l’après-guerre.

OLLIVIER LE NY



Publié le : Samedi 20 août 2011