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Publiée le 05-06-2022

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Revue Presse : Naufrage du Concordia : ces titanesques hôtels flottants dans la tempête

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La taille hors norme du Concordia rend la situation encore plus complexe
pour les sauveteurs et les experts. (AFP)

Midi Libre 17/01/2012

Le naufrage du Concordia met en lumière les limites de ces nouveaux géants des mers.

Un immeuble sur l’eau. Le Thomson-Dream, 243 mètres et 1 600 personnes, a accosté treize fois à Sète l’an passé. Sans problème. Ce géant des mers qui, par ses dimensions, tient la comparaison avec les 280 mètres du Concordia a nécessité un entraînement spécifique des six pilotes du port de Sète, pourtant expérimentés.

Rendus obligatoires dans la majorité des ports, les pilotes sécurisent l’approche des navires. "Pour ce bateau énorme, on a étudié la manœuvre avec un simulateur", explique Jean-Noël Surcouf, responsable des pilotes - et dont l’aïeul fut un fameux corsaire. Des pilotes qui, le jour J, ont utilisé un système GPS ultra-performant d’une extrême précision.

"Ce naufrage fait penser au vol Rio-Paris"

Le matériel ne fait pas tout. Jean-Robert Varaillon-Laborie, commandant du Biladi, ferry reliant Sète à Tanger (Maroc) l’explique : "Je suis sidéré qu’il n’y ait pas eu plus de morts. On touche à la limite des aides à la navigation. Ce naufrage fait penser au vol Rio-Paris. On croule sous l’électronique embarquée."

Il préconise de "revenir à des choses simples. à bord, il n’y a plus de cartes en papier. Que des écrans qui accumulent les données. L’équipage est coupé de la réalité. Parallèlement, il y a trop de pression des concepteurs d’appareils sur les instances de décision."

"L’augmentation de la taille est problématique"

Tous les acteurs maritimes s’inquiètent de la course au gigantisme qui, avec la multitude de langues parlées sur un paquebot, complexifie l’évacuation des passagers. "Il est difficile pour un seul pays de fournir assez de secours en peu de temps pour éviter une catastrophe", s’alarme un pilote qui veut rester anonyme.

Hubert Ardillon, président de l’association française des capitaines de navires, résume : "Lors d’un naufrage, la panique est contagieuse. Gérer 4 000 personnes au lieu de 400, c’est 10 fois plus difficile." Surtout près des côtes.

"Souvent, c’est une erreur humaine qui mène au naufrage", confie Philippe Martinez, responsable du centre de sécurité des navires qui, sur le quartier de Sète, a contrôlé 65 bateaux de plus de 70 mètres en 2011.

Même si "La sécurité des bateaux s’améliore"

Car, globalement, la "sécurité des bateaux s’améliore sensiblement. La flotte se renouvelle et la demande de sécurité est plus grande". Pour preuve, trois bateaux ont été retenus à quai l’an passé, deux fois moins qu’il y a 10 ans.

On est loin de l’Edoil, le plus vieux bateau-poubelle qui moisit dans un coin du port de Sète depuis précisément 9 ans.

Pour le pilote du Biladi, "s’approcher des côtes fait partie du jeu, mais pas de nuit et si près". Il regrette l’inexistence de station de surveillance côtière là où le Concordia a sombré.

"Quand un paquebot approche trop près de Carthagène, d’Almeria ou de Cap Béar, il y a toujours quelqu’un pour s’en émouvoir." Le commandant veut aussi généraliser les dispositifs de contrôle du trafic dans les zones dangereuses ou écologiquement sensibles. A l’instar du VTS (Vessel traffic service).

OLIVIER SCHLAMA



Publié le : Mercredi 18 janvier 2012