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Publiée le 05-06-2022

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Revue Presse : Au Môle, deux Bretons dévorent les chalutiers

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En novembre, ils avaient démembré le Nostra Mar. Voilà ce qu’il restait samedi du Fernand
(V. DAMOURETTE)

Midi Libre 24/01/2012

S’ils sont reconnus comme des maîtres en la matière, c’est qu’avant de déconstruire, ces deux-là ont appris à les construire et à les réparer, les bateaux de bois. D’ailleurs, que nul ne s’y trompe : Fred et Yann Bellec, qui ont reposé leurs valises pour une quinzaine de jours au bout du Môle (mandatés par la société Barthès), ne sont pas de simples bûcherons. Malgré la barbe, les cheveux longs et les sortes de longues haches (des “merlins”, en fait) dont ils sont armés.

Charpentiers de marine, ces deux gars de Lorient “déchirent” des bateaux sétois en sortie de flotte ou fin de vie depuis 10 ans. Et depuis une semaine, c’est autour du Fernand qu’ils s’affairent. Un vénérable chalutier de bois sorti des chantiers en 1976 qui a pêché à Sète, puis à Agde, et en a vu passer, du poisson. La belle époque, quoi.

"Bien entretenu, ce bateau aurait encore pu naviguer un siècle…" Fred Bellec

On ne peut pas dire, d’ailleurs, que les deux “démolisseurs bretons” n’aient aucun état d’âme à déconstruire ce chalutier qui, "bien entretenu, aurait encore pu naviguer un siècle". Ils ont une sorte de respect pour les 130 tonnes de la bête (armée) et les 60 autres de bois - "que du bon : de l’iroquo et du chêne" - qu’ils découpent de manière chirurgicale, eux qui savent lire entre les membrures comme d’autres entre les lignes d’une main.

Le chalutier, ils l’ont d’abord “pelé” (ils ont ôté la couche de polyester) puis démembré, faisant le tri entre métal, bois, polyester et béton (eh oui, il y en a aussi). Puis le bois a fini dans des bennes ("d’où il semble que certains l’extraient pour se chauffer, vu que les bennes se vident seules") et le métal a été en partie récupéré par la société Barthès (dont un vieux groupe électrogène Perkins du genre increvable). D’ici la fin de la semaine, il ne restera plus rien du Fernand si ce ne sont les souvenirs de ceux qui, 35 ans durant, ont travaillé dessus.

Au mois de février, nos “démolisseurs bretons” remettront ça, et engloutiront avec le respect qui lui est dû un autre témoin d’une époque décidément révolue.

PATRICE CASTAN



Publié le : Mercredi 25 janvier 2012