L’une des embarcations les plus photographiées par les passagers des bateaux-promenades. (Ph. V.A.) |
Midi Libre 15/08/2012
De tous les bateaux amarrés dans les canaux, c’est sans doute l’un des plus photographiés. Que ce soit depuis le quai de Bosc, face à l’ancien Décor, ou depuis les bateaux-promenades se dirigeant vers l’étang, et dont les guides ne manquent jamais de signaler : "à votre gauche, le second bateau de Brassens".
Un modeste pointu en bois de 6,50 m, avec cabine, construit en 1955 par les chantiers Aversa.
Contrairement au premier esquif du poète, le Sauve-qui-peut, figé depuis l’an dernier dans une nouvelle vie terrestre, devant l’Espace Brassens, le Gyss, lui, est donc toujours au contact de l’eau. Il en était sorti en 2003 pour être entièrement restauré par les ateliers Fraïsse, à Marseillan.
Puis en 2006, pour une petite cure de remise en forme (carénage, révision moteur) avant le tournage du documentaire que Rémi Sautet lui avait consacré (et dont des extraits avaient été diffusés dans l’émission Thalassa avant Escale à Sète).
Mais depuis, est-il vraiment laissé à l’abandon, comme beaucoup le pensent en voyant sa peinture écaillée ? Ci-gît le Gyss ? Son propriétaire, Serge Cazzani, qui n’est autre que le neveu du poète et l’un des deux “s” de son nom (1), n’a pas voulu nous répondre. Il suffit toutefois d’observer la carène (la partie immergée de la coque) pour constater qu’elle n’est pas recouverte d’une épaisse “moustache” (des grappes de moules).
Et donc que le Gyss sort de temps à autre. Ce que nous a confirmé le propriétaire du bateau voisin : "Cazzani lui-même ne sort plus guère dessus mais le prête à des amis ou de la famille". Que croyez-vous que répondrait Brassens si on lui demandait aujourd’hui : "Préférez-vous que le Gyss devienne un objet de musée ou continue de naviguer avec des copains à bord ?".
(1) Formé par les initiales des prénoms de Brassens, de son beau-frère Yves Cazzani, de sa demi-sœur Simone et de son neveu Serge.
M. C