« Ça suffit de discuter. Maintenant il faut agir. Nous devons concrétiser ce que nous avançons depuis cinq ans » indiquait hier le Catalan Serge Pallarès, président de la Fédération française des ports de plaisance (FFPP).

Aussi, à la veille de la 6e journée annuelle de la Fédération, qui se tient aujourd'hui au Sénat, il réclamait ouvertement un « Grenelle des territoires portuaires, qui s'appuierait sur un plan de 7 ou 8 ans pour relancer une véritable dynamique ». « La plaisance, poursuit le directeur du port de Saint-Cyprien, est un acteur majeur de l'économie locale.

Les dépenses des plaisanciers représentent 160 millions d'euros. Il est évident que rien ne se fera sur le littoral sans les ports de plaisance, qui ne sont plus de simples parkings à bateaux. Le port est devenu au fil des ans un véritable lieu de vie, un carrefour touristique et économique ».

Convaincre les politiques mais aussi l'opinion publique de l'intérêt économique de ces structures relève d'une véritable gageure. « Les ports de plaisance sont malades de leur image. Et malheureusement, dans l'esprit du public, un projet de port est souvent associé au bétonnage de nos côtes » analyse un membre de la fédération, qui déplore aussi, avec la décentralisation, le désengagement de l'Etat et la multitude de partenaires dans ces dossiers.

Pourtant, poursuit Gilbert Corre, le vice-président de la FFPP, « nous sommes plus que jamais dans une logique de développement durable ». Pour combler une partie des 60 000 places manquantes en France, Serge Pallarès plaide pour les ports à sec, la requalification et la réhabilitation des friches industrielles, la réutilisation des espaces portuaires délaissés mais aussi le recours aux canaux pour délester le littoral.

Zoé CADIOT