Attroupement de curieux, intervention des sapeurs-pompiers, la mer a encore suscité l'émotion, hier, du côté du môle Saint-Louis. Après l'échouage d'un dauphin, en plage, fin février, celui, au printemps 2007, d'un cachalot de 8 m sur le lido, c'est dans le pire des cas - une raie de belle dimension qui pourrait incessamment finir sa course sur la grève.
Et pour cause : hier, l'animal, mesurant aux alentours d'un mètre, a pu être observé de longues heures durant à quelques mètres du môle, éprouvant semble-t-il les plus grandes difficultés à "plonger" pour regagner le large. Et son avenir semblait d'autant plus compromis que les sinistres gabians, ayant repéré la faiblesse du poisson, l'accompagnaient déjà sur les flots.
Tristre présage. Certains, à l'AmériKlub, évoquaient même l'idée de quelques coups de fusils bien placés pour faire fuir les volatiles... Pour Michel Cantou, le plongeur scientifique de la station de biologie marine, « il s'agit très probablement d'une raie pastenague la manta, c'est plutôt tropical espèce pouvant atteindre plusieurs dizaines de kilos ». Quant à sa présence si près de la côte, et sa faiblesse apparente, elle pourrait avoir plusieurs origines : « Soit la raie a été pêchée par un chalut, puis remise à la mer car ne présentant que peu d'intérêt commercial, soit elle a été surprise par le coup de mer après avoir pondu et, affaiblie, n'a pu lutter contre le courant ... Peut-être cherchait-elle à se mettre à l'abri dans le port. Si tel était le cas, elle pourrait s'en tirer. » Les gabians, hélas, la serraient de bien près.
Pa.C.