Midi Libre 14/05/2022
Seaboost développe un procédé expérimental pour protéger la plage du Grau.
Les promeneurs du front de mer du Grau d’Agde se posent des questions depuis l’arrivée sur la zone d’une barge ancrée à quelques dizaines de mètres du rivage. C’est ici que la société montpelliéraine Seaboost, que la municipalité a déjà missionnée dans le cadre de l’immersion de récifs artificiels qui servent notamment d’ancrage aux bouées matérialisant la zone des 300 mètres, installe les premiers éléments d’un atténuateur de houle qui n’a rien à voir avec les traditionnels brise-lames rocheux.
Inspiré de la mangrove "C’est un système qui s’inspire de la mangrove, qui freine la houle et les courants", explique Julien Dalle, l’un des associés de la société. "On reproduit ce type de structure pour avoir des effets similaires, à savoir accueillir la vie sous-marine et favoriser le renouvellement de l’eau et des sédiments." Cela fait cinq ans que Seaboost travaille sur le dispositif. Des recherches poussées, minutieuses. Ces éléments, indépendants les uns des autres, qui reposent sur des pieux de 8,30 m enfoncés de 6 m dans le sable, ont été conçus en béton biogène, qui supporte la colonisation (algues, huîtres, moules…), et en bois.
Un plan de déploiement des modules a été établi et les premiers - environ un quart du total, soit une quarantaine - seront en fonction dans peu de temps. Des capteurs permettront de les observer et d’ajuster le plan de déploiement des autres modules, dans un second temps. Il y a plusieurs années maintenant que la municipalité avait annoncé la construction de ce troisième ouvrage, qui fait cruellement défaut. La plage du Grau est réduite à sa plus simple expression, c’est d’ailleurs la seule dans ce cas sur la commune, et il devient urgent non seulement de la recharger en sable, mais surtout de maintenir ce sable, pour ne pas qu’il reparte vers le large. "Je rappelle que les services de l’État n’avaient pas voulu que l’on mette un brise-lames à cet endroit, car ils craignaient la stagnation des eaux, déclare le maire d’Agde, Gilles D’Ettore. C’est là que ce dispositif est intéressant, car il permet de renouveler l’eau de baignade." Il ne coûtera également rien à la Ville : cet investissement 500 000 € est, en effet, soutenu par un fonds de la Région (200 000 €), Seaboost et Total Énergie, qui finance un plan de restauration des mangroves.
Olivier Raynaud
Publié le : Dimanche 15 mai 2022
Lors de la réunion qui s'est tenue lundi 9 mai en mairie de Sète pour l'ensemble des élus de l'Hérault
© D.R Corinne Sospedra
Midi Libre 10/05/2022
Une réunion réunissant les élus du littoral a eu lieu lundi 9 mai en mairie de Sète. Mardi 10, les acteurs économiques vont suivre. Avec un espoir : pouvoir revenir sur l'interdiction d'installation sur des secteurs classés en espace remarquable.
Il est désormais possible de parler et d'argumenter. Un dialogue vient à nouveau de se nouer entre l'Etat français et les élus locaux des communes littorales comptant sur leurs territoires des plages privées. Le préfet Thierry Leleu, missionné le 18 avril dernier par le premier ministre Jean Castex, effectue en effet une visite de trois jours dans l'Hérault sur la problématique des emplacements des paillotes. Lesquels ont été remis en cause voici quelques mois, en raison de l'application stricte (décision datant de 2019) du renforcement de la protection de secteurs classés en espace remarquable ou caractéristique, dans le cadre de la loi littoral. Le tout faisant sortir de la liste des aménagements autorisés ces établissements proposant matelas de plage et restauration.
À Sète par exemple, plusieurs paillotes ont rouvert en ce printemps 2022, hors des plages du Lido qui les accueillaient jusqu'à présent. Un secteur désormais interdit. Et elles ont trouvé un emplacement resserré avec celles déjà existantes sur le secteur urbain des plages. Une situation dénoncée par plusieurs exploitants, et sur laquelle les élus locaux montent au créneau depuis plusieurs mois, sans résultats.
Retombées économiques Mais une rencontre avec le président de la République, Emmanuel Macron en novembre dernier, notamment, semble avoir permis de relancer un dialogue, explique le maire de Sète, François Commeinhes, qui a accueilli le préfet Leleu dans sa ville et sur ses plages, lundi 9 mai. "Le député de l'Hérault Patrick Vignal a permis une rencontre avec M. Macron, puis avec Jean Castex, plus récemment. Le préfet Moutouh a aussi été très actif.
Aujourd'hui, nous avons reçu le préfet Leleu et Philippe Schmitt, qui est inspecteur général de l'administration du développement durable. J'avais invité tous les maires du littoral : Agde, Vias, La Grande-Motte, Mauguio-Carnon..." Lors de cette prise de contact, le temps d'une réunion de travail en mairie de Sète, puis d'une visite sur les plages sétoises, les représentants de l'Etat ont pu donner leurs attendus. "Et nous avons pu présenter nos arguments pour nous défendre, pour trouver une solution." François Commeinhes indique qu'a notamment été mise en avant l'importance de "l'impact économique pour l'ensemble des établissements, les conséquences sur l'emploi, les retombées financières". Quelle est la place des paillottes à Sète ? De 2010 à 2021, le linéaire permettant l'accueil de lots de plages s'étalait sur 12,4 km au total, entre la zone urbaine et le Lido, espace remarquable.
Cinq emplacements (jeux et paillottes) étant attribués en espace remarquable et six en zone urbaine. Depuis la modification (pour 2023-2032), c'est sur 1,5 km, en zone urbaine uniquement que devraient s'installer huit pailottes et un lot de jeux d'enfants. A ces zones, correspondent également des parkings permettant de faire stationner touristes et clients. 2 790 places, soit 79 % du total, sont situées en zone remarquable. 742 places en zone urbaine. Une donnée qui fait craindre une saturation rapide.
Des arguments qui seront sans doute détaillés, également mardi 10 mai, puisque le préfet doit se rendre à La Grande-Motte, où il rencontrera notamment des représentants des professionnels, la CCI, la chambre des Métiers, l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (Umih). Mercredi 11 mai, c'est enfin en préfecture, lors d'une rencontre avec les services en charge de ce dossier que la visite se terminera. Une étude et un argument environnemental Mais l'économie - les plages représentent un intérêt touristique majeur, ainsi qu'un apport financier important pour les communes - n'est pas le seul argument. La protection effective de l"environnement et de la biodiversité" l'est aussi pour François Commeinhes. Ce dernier a en effet présenté lundi une étude commandée en janvier dernier au cabinet Biotope sur les aménagements au niveau du Lido de Sète.
Cette analyse environnementale conclut notamment que les paillotes "n'affectent pas les milieux naturels en présence notamment grâce à leur recul par rapport au pied des dunes et aux modalités de nettoyage manuel des abords". Et que la présence des restaurants serait "bien moins impactante que la mise en place de foodtrucks" sur les parkings. Avec les autres élus héraultais présents, le maire de Sète considère désormais que "nous allons pouvoir faire remonter l'ensemble de ces éléments. Le dialogue est ouvert !"
Caroline Froelig
Publié le : Mardi 10 mai 2022
Midi Libre 30/04/2022
La SNS multiplie les invitations au grand public et aux passionnés de voile en ce printemps 2022. C'est l'une des plus anciennes de France et la plus ancienne de Méditerranée...
Créée en 1863, la Société nautique de Sète (SNS), née des Régates sétoises et alliée au Yacht-club de France, n'a pourtant pas, loin de là, une allure de centenaire. Où alors de celles qui aiment sacrément les embruns et la Méditerranée. Car en ce printemps 2022, la Société sise à la Base Tabarly, où elle sera bientôt dotée de nouveaux locaux, va se démultiplier en mer, et innover !
La sortie prévue à Gruissan ce 30 avril (une autre le 20 mai) sera ainsi suivie d'une visite d'importance, du 5 au 7 mai, annonce le président, Jean-Michel Depondt. Sète est en effet port étape du Rallye Paul-Signac. Au côté de la Ville de Sète, la SNS s'apprête donc à accueillir une dizaine de bateaux du Yacht-club de Saint-Tropez. Dans le sillage du peintre Paul Signac Ces derniers naviguent sur les traces du peintre Paul Signac. Ce peintre paysagiste français et peintre officiel de la Marine (1863-1935) donna naissance au pointillisme, avec Seurat. Il était tombé amoureux de Saint-Tropez où il avait acheté une villa. Il présida également sa société nautique de 1908 à 1911. En 1892, parti de Bénodet (Bretagne), il était arrivé à Sète via le canal du Midi, avec son bateau Olympia avant de rejoindre Saint-Tropez avec escales à Marseille, Toulon et Port-Cros. En 2022, 130 ans plus tard, les navigateurs de la SNST partis dans son sillage seront reçus à Sète par l'adjoint au maire Romain Ferrara. Ils iront visiter le Musée de la mer et le musée Paul-Valéry, Puis plusieurs voiliers sétois vont se joindre à cette croisière jusqu'à Saint-Tropez, où des festivités sont prévues.
La pratique de la voile, paradoxe sétois, c'est un paradoxe local. Malgré son port, ses équipements, et surtout, les vagues de la Méditerranée, la voile est loin d'être le sport préféré des Sétois. Le football, le volley-ball et le rugby arrivent loin devant lorsqu'il s'agit de compter pratiquants et passionnés. La volonté de développer sa pratique est en tout cas aujourd'hui réelle, tant du côté de la municipalité de Sèteque de la SNS, qui s'emploient désormais à faire connaître cours, sorties et animations.
Ensuite, les 14 et 15 mai, au côté de la Ligue, la SNS organise un week-end de régate 100 % féminin. Car si la voile est un sport mixte, il existe une volonté de développer sa pratique auprès des femmes. La compétition est à suivre sur deux jours. Les premières puces nautiques Grande nouveauté locale, le 28 mai, de 10 heures à 17 heures, auront lieu les premières puces nautiques sétoises.
En partenariat avec le Comité local des usagers du port de plaisance (le Clupp). Elles s'installeront sur la partie finale du Môle Saint-Louis. Vente, troc, échanges de matériel bateau, pôle de vente de bateaux entre particuliers (avec tableau d'affichage), seront entre autres au programme, convivial, des lieux. Du matériel neuf sera aussi proposé. Concours photo, concours de dessin d'enfant sont au programme. Sans oublier la promesse d'un "grand moment" : une régate en annexe au cul de bœuf avec handicaps (inscriptions avant le 27 au soir). Une tombola sera aussi organisée à cette occasion au profit de l'association "Entre ciel et mer", structure amie de la SNS, qui fait naviguer des femmes en rémission du cancer. Laquelle organise d'ailleurs le lendemain, 29 mai, une régate à Sète.
Envie de régater ? Enfin, en juin, deux croisières flottille sont annoncées... vers l'Italie et l'Espagne ! Et on passe... Sans oublier, que, si ce programme vous a donné l'envie de venir, vous aussi, vous essayer à la régate ou à la croisière, que la société nautique de Sète, forte de ses 200 membres, prend grand plaisir à faire découvrir son sport et sa passion. La formation étant évidemment l'une de ses missions fondamentales. "On veut créer une dynamique", souligne d'ailleurs le président. Et de proposer, au-delà de ses cours traditionnels, tous les quinze jours, des "parcours sétois" aux non initiés. Le 8 mai, par exemple, vous pouvez venir essayer de vous laisser guider. Tenté(e)s ?
Contacts : pour la SNS : 04 67 74 86 16
Pour les puces nautiques, pucesnautiquessete@gmail.com
Caroline Froelig
Publié le : Samedi 30 avril 2022
Midi Libre 16/04/2022
Publié le : Samedi 16 avril 2022
Midi Libre 15/04/2022
Pour la journée spéciale dédiée à l’invité d’honneur, les Pays-Bas, une navirade de péniches centenaires accompagné de petits bateaux a défilé devant le Oosterschelde.
Ils sont fébriles, le grand jour du défilé est enfin arrivé. Sur les cinq péniches à voile amarrées au quai Samary dans les quartiers Néerlandais d’Escale à Sète, les moteurs vrombissent. Pour la journée dédiée à l'invité d'honneur, Pieter de Gooijer, l'ambassadeur des Pays-Bas avait fait le déplacement. Accompagné du consul Ernst van der Horst et d'une délégation d'entrepreneurs et de dignitaires, il se tenait le temps d'une cérémonie, sur le navire Oosterschelde pour voir défiler la flottille de péniches anciennes dans le nouveau bassin du port.
À la file indienne, pour rendre honneur, les bateaux traditionels défilent habituellement autour d'un navire principal. Ils baissent les voiles en guise de salut, puis les remontent et repartent pour un tour. "C'est une cérémonie que l'on fait pour rendre honneur à l'amiral, le plus haut dignitaire présent sur le site, aujourd'hui c'est l'Ambassadeur mais on l'a déjà fait aussi pour Sa Majesté le Roi. Habituellement le protocole consiste à tourner autour du plus gros navire mais ce n'était pas possible de mettre à l'ancre un des gros voiliers au milieu du bassin alors nous avons fait une file indienne", raconte Jan.
À la barre de la péniche De Goede verwachting (La Bonne augure NDLR) il scrute la circulation autour de lui et se prépare à lever les voiles. Son bateau centenaire transportait à l'origine de la tourbe qui servait de combustible pour chauffer les habitations au début du siècle dernier. Le tout à la voile, sans moteur à l'époque. L'Oosterschelde approche, à bord de la péniche, tout le monde se prépare à faire la manœuvre de salutation. "Ceux qui n'ont pas de voiles baissent puis remontent le drapeau.
Les barques à rames les relèvent en passant. Historiquement c'est un protocole marin qui se faisait pour saluer un visiteur étranger", poursuit-il avant de s'engager dans la ronde, suivi par toutes les autres péniches. Embaumée de hareng fumé Une fois toutes les embarcations amarrées à nouveau au quai Samary l’heure était à la fête, un verre de blanc et quelques agapes, le tout dans une embaumée de hareng fumé pénétrante. Une spécialité néerlandaise qui ne manque pas de succès. Impossible de ne pas localiser le village des Pays-Bas dans la grande fête d’Escale, a moins d’avoir malencontreusement perdu son odorat.
Eva Tissot
Publié le : Vendredi 15 avril 2022
Midi Libre 14/04/2022
Au programme de ce jeudi 14 avril, navirades, conférences, ateliers...
Publié le : Jeudi 14 avril 2022
Midi Libre 08/04/2022
Le brick hollandais de 48 mètres de long a reçu la visite de scolaires sétois.
Dire qu'ils ont fière allure est un euphémisme. Amarrés au quai d'Alger depuis quelques jours les trois voiliers, le Morgenster (Pays-Bas), la Grace (Tchéquie) et le Pandora (Italie) font montre de leur pouvoir d'attraction. Tant et si bien que vendredi 8 avril, à 4 jours du début de l'édition d'Escale à Sète 2022, quelques scolaires privilégiés ont pu visiter le Morgenster avant l'heure
Le bosco Dans un premier temps, ce sont les élèves de l'école Arago qui ont pu découvrir ce magnifique brick (deux mâts) néerlandais de 48 mètres de long. "Ils étaient impressionnés par la taille du bateau. Mais, c'est touchant, ils ont surtout posé des questions en rapport avec la vie à bord comme : "Où dort le pilote, où est-ce que l'on mange". On nous a même demandé si le bateau naviguait vraiment", raconte avec un large sourire Titouan, le bosco (maître d'équipage) français du Morgenster.
Faire visiter le navire, fait partie du métier Ce sont ensuite les élèves du lycée de la Mer Paul-Bousquet de Sète qui sont montés à bord. "Ils ont pris beaucoup de plaisir à découvrir le navire. Ils ont posé des questions techniques, souvent en rapport avec leur propre cursus. Surtout ceux qui étudient pour le brevet capitaine 200", précise le bosco qui ajoute que "faire visiter le navire, fait partie du métier". "En plus après ces années de Covid, sortir et rencontrer des gens, ça fait du bien". Une affirmation que partage le capitaine néerlandais qui se dit prêt à recevoir les visiteurs pour l'édition imminente d'Escale à Sète 2022.
Vincent Lacour
Publié le : Vendredi 08 avril 2022
Il ne reste plus que 58 chalutiers sur toute la façade méditerranéenne. PIXABAY - DIMITRISVETSIKAS1969
Midi Libre 12/03/2022
Depuis le conflit russo-ukrainien, la flambée du prix du carburant impacte progressivement le secteur économique français. Aujourd'hui, le seuil des un euro du litre en gasoil a été atteint pour les bateaux. Une augmentation qui menace les pêcheurs sur leurs sorties en mer.
Depuis plusieurs semaines, les pêcheurs doivent faire face eux aussi à une augmentation du prix du gasoil détaxé. Si la semaine dernière, le carburant était à 45 centimes du litre, aujourd'hui il a atteint les un euro."Pour l'instant, il nous reste encore du gasoil dans nos cuves, acheté il y a deux semaines. Mais dès la fin de semaine prochaine, les stocks seront épuisés et l'activité risque d'être complètement arrêtée", s'inquiète Bernard Perez, président du Comité Régional des Pêches Maritimes et Elevages Marins (CRPMEM). Car ce dont les pêcheurs ont peur, c'est que la sortie en pêche ne soit plus rentable. Aujourd'hui, le carburant représente 30 % du chiffre d'affaires des chalutiers. "Avec l'augmentation du prix du carburant, cela va atteindre 55 à 60 %. Ce qui signifie que dès la semaine prochaine, certains chalutiers ne vont rien gagner, et la semaine suivante, ils vont carrément perdre", constate amèrement Raphël Scannapieco, le prud'homme major des pêcheurs de Sète.
Des conséquences économiques et sociales D'autant que dans le secteur de la pêche, le salaire des marins dépend du prix du carburant. Aux bénéfices liés à la pêche du jour sont déduits les frais, soit le carburant. "Ensuite les bénéfices sont divisés par deux, une part pour l'entreprise, et l'autre pour les marins. Et actuellement, le prix du gasoil augmente de cinq centimes par jour. Actuellement, cela équivaut à environ à 4 500 euros de plus par semaine, soit 15 à 16 000 euros par mois de surcharge. Il ne va plus rien rester pour les marins", poursuit Bertrand Wendling, président de l'organisation Sathoan. Une situation qui impacte d'ores et déjà les pêcheurs, dont 30 % de la flotte se voit obliger de rester au port. Un pourcentage qui pourrait dépassait les 50 % d'ici les prochaines semaines selon Bertrand Wendling.
Des conséquences en cascade
Pour Raphaël Scannapieco, de la Prud’homie de Sète, la situation en Ukraine et les répercussions que cela engendrent ne font qu’accélérer la mise à mal du métier. "Jusqu’à présent, les petits poissonniers, quand ils viennent, ils savent qu’ils vont trouver leurs poissons. Mais si demain, les chalutiers sont obligés de rester au port, c’est même les plus petits métiers que l’on va tuer", dénonce-t-il. Pour lui, la décarbonisation de la pêche, le regroupement des criées ou encore la reconversion des chalutiers en hybride ou en électrique sont plus qu’une priorité pour sauver la profession en Méditerranée. " Aujourd’hui, avec ce qui se passe en Ukraine, il y a une porte qui s’est ouverte avec les autorités régionales et l’Etat. Il est temps d’y mettre un gros coup de pied."
La vente de poissons impactée Un scénario qui risque d'impacter fortement le marché du poisson. Car si le prix devrait avoir tendance à monter, du fait de la réduction des jours de pêche, ce qui inquiète surtout la profession est la vente. "Il y a une incertitude sur le fonctionnement des transporteurs. Car aujourd’hui, 70 % de la pêche est de l'export vers l'Italie et l'Espagne. Alors que déjà le prix du transport risque d'augmenter avec la hausse du prix du carburant, on ne sait pas non plus si les transporteurs vont se mettre en grève pour contester", soulève Raphaël Scannapieco.
Ce vendredi soir, les professionnels de la pêche se sont réunis à la Prud'homie de Sète pour discuter de la stratégie à venir notamment sur les jours de sorties de pêche et la gestion du carburant. "Mais ce qu'il faut qu'il y ait vraiment, c'est une volonté intellectuelle, universitaire et politique sur l'avenir de la pêche. Est-ce qu'ils veulent garder les pêcheurs ? Si oui, il faut qu'il y ait des aides conséquentes qui suivent pour les sauver", conclut Raphaël Scannapieco.
Emeline Andreani
Publié le : Samedi 19 mars 2022
Midi Libre 14/10/2021
Sur la zone technique du Cap-d'Agde, les premiers semi-remorques chargés des structures qui abriteront, du 28 octobre au 1er novembre, le village d'exposants du Salon nautique, ont commencé à décharger leur cargaison mercredi 13 octobre.
A maintenant deux semaines de cette 22e édition, on s'active également dans les bassins, où les bateaux qui seront à la vente, mais aussi les derniers modèles d'exposition, s'amarrent progressivement. A noter que le salon proposera aussi treize conférences pratiques, mettant en lumière les nouvelles évolutions de la plaisance et les tendances du marché.
Ces conférences auront leur chapiteau dédié, situé à l'entrée de la zone technique (côté avenue de la Jetée). L'entrée sera libre, sans réservation préalable, dans la limite des 80 places disponibles et dans le respect des consignes sanitaires en vigueur.
Publié le : Jeudi 14 octobre 2021
Midi Libre 13/10/2021
A 17 h 30, lundi 11 octobre, le Cross med a engagé l'équipage de la vedette de la SNSM d'Agde car le pilote d'un jet-ski était en panne de moteur, devant Valras.
Le pilote et son embarcation étaient à la dérive depuis 14 h. Ils ont été récupérés tous les deux à 6 miles de la côte par les sauveteurs agathois. Le pilote a été transbordé sur la vedette de secours en mer et le jet pris en remorque. Ils ont été ramenés jusqu'au port de Sérignan, sur l'Orb, d'où était parti le plaisancier en début d'après-midi.
Publié le : Jeudi 14 octobre 2021
Midi Libre 04/10/2021
Le 15 septembre dernier, dans une mer déchaînée, plusieurs baigneurs trouvaient la mort sur le littoral languedocien, dont un à Agde. Ce jour-là, l'équipage de la SNSM, appelé en soutien dans l'après-midi, a connu une belle frayeur : une vague plus traître que les autres a, en effet, couché le bateau, qui n'a heureusement subi que des avaries mineures. Une piqûre de rappel (et une belle frayeur) pour l'équipage de la station agathoise, qui s'en est bien tiré, mais aussi pour les baigneurs imprudents, qui prennent et font prendre des risques aux sauveteurs. "Un incident que l'on a bien sûr débriefé", explique Michel Mathieu-Daudé, président de la station locale de la SNSM.
Vingt-deux bénévoles engagés tout au long de l'année "Heureusement, nous étions très bien équipés." Cette délicate intervention est le point culminant d'une saison estivale "plutôt dans la moyenne". Depuis le début de l'année, sur les soixante-douze sorties enregistrées (les entraînements et les participations à certains événements sont comptabilisés, NDLR), quarante-trois sont le fait de sauvetages en mer. "En gros, nous sommes sur les bases de l'année dernière", poursuit Michel Mathieu-Daudé. Pas de drame à ce stade, contrairement à l'an passé, avec la disparition de deux marins au mois de novembre dans le naufrage du Romain-Luca, mais de nombreux remorquages suite à des pannes moteur. La routine quoi, pour un équipage qui compte aujourd'hui vingt-deux personnes, dont dix-huit opérationnelles en mer.
Avec la fin de la saison touristique et la baisse drastique de plaisanciers au large du Cap-d'Agde, l'activité de la SNSM sur l'eau va bien évidemment se réduire de manière notable. Une période propice à la préparation, aux entraînements, à la maintenance de la vedette, qui est une priorité. "Tout ce qui est mécanique coûte évidemment très cher, assure le président. C'est l'une des raisons pour laquelle nous faisons appel aux dons." Et oui, pour ceux qui ne le sauraient pas encore, le fonctionnement de la Société nationale de sauvetage en mer est adossé aux dons qui lui sont versés. Et si tous les plaisanciers ne donnaient ne serait-ce que dix euros par an, les hommes en orange n'auraient pas à faire appel à la solidarité pour exercer leur fonction.
En attendant, l'équipage de la station d'Agde sera présent sur le Salon nautique, du 28 octobre au 1er novembre.
Olivier RAYNAUD
Publié le : Mercredi 06 octobre 2021
© Photo DR
Midi Libre 08/09/2021
Après la trêve estivale, qui a vu bon nombre de ses sociétaires prendre la mer en Méditerranée, la Société de régates d'Agde et du Cap a renoué avec les régates amicales, lors d'une course en l'honneur des sauveteurs de la SNSM.
Mer parfaite, soleil, mais seulement entre 5 et 10 noeuds de vent... on peut dire que ce retour sur le plan d'eau agathois s'est fait en douceur pour les vingt-et-un équipages présents sur la ligne de départ.
Le parcours de 13 milles nautiques, encombré par de nombreuses embarcations en cette fin d'été, avait été tracé depuis une bouée située devant la Grande Conque, pour aller ensuite tourner une fois à la balise Ouest des parcs conchylicoles et deux fois à la balise Sud. C'est le voilier Akka (M. Lo Pinto) qui l'a finalement emporté.
Publié le : Vendredi 10 septembre 2021
Explosion à bord d'un bateau dans le port de Hyères : une victime en urgence absolue, deux blessés légers
Les sapeurs-Pompiers du Var sont en intervention sur le port Saint Pierre de Hyères dans le Var. Une explosion est intervenue vers 11H30 sur un bateau qui procédait au plein de carburant.
Source France info
Publié le : Samedi 28 août 2021
Midi Libre 27/08/2021
Ce navire-poubelle gît depuis dix ans quai Paul-Riquet.
Devinez quoi : ça bouge du côté du Rio Tagus ! Ce célèbre navire-poubelle qui gît depuis dix ans dans nos eaux, devenant une attraction sur le quai Paul-Riquet. En juin dernier, une première tentative de départ avait échoué. Il restait encore trop de travail à faire sur cette épave avant qu'elle soit prise en charge par un navire transporteur géant, direction Brest.
Du côté du port, on espérait la voir disparaître du paysage début août ou début septembre. Las. Ce ne sera pas pour tout de suite. Mais, depuis une semaine, il y a du mouvement aux abords et à bord. Une équipe et des engins de Navaléo, société spécialisée dans le recyclage de ces cargos dézingués, sont sur place.
Leur mission : achever le dégazage des soutes et la sécurisation du navire avant qu'il prenne le large. Selon Navaléo, trois semaines de boulot sont encore nécessaires avant de mettre en place le dernier voyage du Rio Tagus. Sauf nouveau contretemps, ce sera donc à l'automne...
Marc Caillaud
Publié le : Samedi 28 août 2021
Midi Libre 07/08/2021
A la tête des ports du Cap-d'Agde depuis quelques mois et directeur du centre nautique de longue date, Laurent Bourriquel remarque un gros changement dans la pratique du nautisme par rapport à il y a quelques années. "L'évolution du nautisme a explosé. Les gens ont de plus en plus investi dedans, il y a beaucoup plus de trafic en mer, et forcément des risques accrus.
C'est pourquoi la sensibilisation est hyper importante", constate-t-il. Les moyens de naviguer sur l'eau se sont multipliés et aujourd'hui, tout un chacun peut s'adonner à la plaisance d'une façon ou d'une autre, selon ses compétences. "Entre le jet-ski, le paddle, le surf électrique, la bouée tractée¦ Il y a énormément de néophytes. Cela demande de la vigilance", poursuit-il.
D'où l'importance de donner un cadre à ces pratiques sans pour autant privilégier l'interdiction et la répression : "Les ports, ce sont presque une petite ville à gérer au quotidien. On se doit d'accompagner ces évolutions." La capacité des lieux est de 4 200 bateaux.
Publié le : Samedi 07 août 2021
Article publié dans la revue Jeune Marine 29/07/2021
Le vendredi 23 juillet, l'ODeep One a quitté précipitamment le port de Sète, où il était amarré depuis le début de la pandémie du COVID 19 en mars 2020.
Ce navire avait changé de propriétaire après la liquidation de la société Océan Fresh Water, initiatrice du projet de production d'eau potable à partir de l'eau de mer. Depuis il était resté à quai, privant le port de Sète d'un poste sécurisé pour les trafics de ferries vers le Maroc.
Début juillet 2021, les choses ont commencé à bouger autour de l'ODeep One : Passage du pavillon Panama à celui de St Kitts et Nevis, supprimer le O du nom, arrivée d'un équipage de 19 personnes d'origine roumaine et indienne, soutage du navire, etc. Un prochain départ étant même annoncé pour le 16 août.
Nous avons essayé de contacter, pour avoir quelques informations, la société responsable de la gestion du navire depuis novembre 2020, pour le compte du repreneur KUIKAWA désigné par le tribunal de commerce de Nanterre, ST Management, basée à Bordeaux et gérée depuis Londres par Mr Benoit Tridon, mais qui n'a pas souhaité donner suite à nos questions. L'agent du navire Marmedsa à Sète a également refusé de répondre. Ni indication de changement de propriétaire ni de société de gestion ne sont indiquées sur la base Equasys à ce moment-là.
Sur ordre du Commandant de port, les services portuaires (Pilotage, Remorquage et Lamanage) ont du diligenter dans l'urgence l'appareillage du navire, sans respect des délais réglementaires de mise en route des moyens nautiques, sans visite de contrôle du centre de sécurité des navires des Affaires Maritimes, comme si un péril imminent allait s'abattre sur le navire qu'il fallait sortir coûte que coûte.
Malheureusement, dans la précipitation du départ avec un équipage ne connaissant pas le navire qui a séjourné 16 mois à quai, une première pollution du bassin des pétroles a eu lieu sous les yeux de l'officier de port et du pilote. Probablement une vanne ouverte malencontreusement. Après avoir largué laborieusement ses amarres, le Deep One a franchi les digues du port de Sète, assisté par deux remorqueurs. Au moment de la débarque du pilote, une seconde pollution, identique à la première, est repérée par la pilotine, qui la signale au CROSS. Cette seconde pollution est suffisamment importante pour que la Ville de Sète procède à la fermeture de plusieurs plages. Saisie par le CROSS, le Parquet de Marseille n'a pas demandé le déroutement du navire, mais une instruction est ouverte par la juridiction (JULIS).
La traversée vers Malte n'a pas été un long fleuve tranquille, notamment pour les mécaniciens. Stoppant régulièrement toutes les 6 heures, probablement en raison d'une surchauffe de l'unique moteur principal en service (le navire est équipé de quatre moteurs principaux). En effet il a fait le transit à moins de 6 noeuds, en dehors des stops et boucles en mer.
Le Deep One a mouillé le 29 juillet vers 04h du matin à plus de 12 milles de la côte. Toute la matinée, le Kirby Fs, petit navire de soutien plongeur, a fait le tour de la coque pour nettoyer les prises d'eau de mer, les propulseurs d'étrave et les hélices. En effet la coque et ses apparaux doivent être largement colonisés, encrassant notamment les aspirations des circuits de réfrigération.
En milieu d'après-midi le jeudi 29 juillet, le Deep One a changé de mouillage pour la zone réservée au soutage, à l'intérieure des eaux territoriales maltaise. Il y a été rejoint à couple par le souteur Leyona. L'opération de soutage s'est terminée en début de soirée.
La destination finale du navire est restée mystérieuse jusqu'à son départ vendredi 30 juillet vers 03 h du matin de la zone de mouillage réservée au soutage de Malte: son AIS indique route sur le canal de Suez pour rejoindre Colombo au Sri Lanka. Quid du stock de gel hydro-alcoolique, produit au début de la pandémie, restant à bord et de l'usine de production d'eau ?
La base de données Equasys indique un changement de la société de shipmanagement le 19 juillet 2021, sans précision. En réalité, c'est la société HSM Shipmanagement de Singapour qui opère le navire pour le compte de Wirana, société basée à Singapour, spécialisée dans l'achat-vente de navires destinés aux chantiers de démolition. La vente a été réalisée pour le compte de KUIKAWA par ST Management, qui pour l'occasion a pris le costume de courtier.
© JVD
Publié le : Vendredi 30 juillet 2021
Midi Libre 28/07/2021
L'association Terre Marine organise des sorties en mer à bord du catamaran Sea Explorer pour apprendre à mieux connaître l'écosystème du golfe du Lion. Embarquement.
Vendredi, 12 h 30. Quelques dizaines de personnes sont prêtes à embarquer pour cinq heures à bord du Sea Explorer, l'impressionnant catamaran de l'association Terre Marine, qui existe depuis 2011. "L'objectif de la sortie est d'éduquer et de sensibiliser à la vie maritime dans le golfe du Lion et aux dauphins que l'on peut trouver ici", résume Michel Franck, président de la structure. Car oui, c'est la grande attraction du littoral. Les cétacés de l'espèce des grands dauphins seraient environ 300 dans le secteur et il est tout à fait possible de les observer quand ils le veulent bien. Ce qui, malheureusement, n'était pas le cas ce jour-là.
Travail scientifique
Il devient, en effet, de plus en plus compliqué de les voir car ces mammifères ont tendance désormais à modifier leur comportement. "Ils passent davantage leur temps à chercher de la nourriture car les poissons sont plus rares qu'avant. C'est pourquoi on les remarque souvent à proximité des chalutiers", explique Michel Franck. Très sociables, ces animaux peuvent rester vingt minutes sous l'eau avant de remonter à la surface et mesurent jusqu'à quatre mètres de long. Ce vendredi, les jumelles n'auront pas été suffisantes pour en apercevoir l'ombre d'un seul.
Qu'importe. L'après-midi aura été riche en enseignements, grâce aux divers ateliers proposés par l'association (lire ci-contre) et aussi au travail scientifique réalisé en lui-même. Les stagiaires Manuel, les deux Lola et Léa avaient pour mission de recenser chaque mouvement animal visible et de le noter sur une application.
Leur travail est ensuite exploité par des centres de recherches sur le très long terme. Cette fois, ce sont essentiellement des goélands et des sternes qui ont été remarqués. "Plus rarement, on tombe sur des labbes, des fous de Bassan ou des puffins.
En hiver, sur des cormorans", développe Manuel. En outre, un prélèvement de plancton a été effectué et analysé. "C'est un indicateur de l'état de nos mers et de nos océans", indique Léa. Cet organisme aussi bien animal que végétal, le plus souvent microscopique, est la base de la chaîne alimentaire maritime.
Alors, si le public a été privé de dauphins, il aura sans doute accru sa connaissance dans le domaine. "On n'est pas déçu. Même si on ne les a pas vus, on a appris plein de choses. C'était un beau moment de partage avec l'équipage", affirment Nathalie et François Scherrer, deux des passagers.
Des ateliers pédagogiques pour le public
Outre l'aspect purement scientifique de l'observation réalisée par Terre Marine, il était important pour l'association de proposer des activités d'initiation auprès du public, afin de l'aider à comprendre plus facilement cet environnement et ses enjeux. Les curieux ont ainsi pu observer le plancton au microscope, s'échanger des photos de dauphins accompagnées d'explication des experts, apprendre à mieux connaître le monde des requins et aussi s'essayer à la cartographie.
Du Cap-d'Agde jusqu'au Grau d'Agde, les cinq heures sont finalement très vite passées. D'autant plus que les passagers ont même pu s'accorder deux pauses baignades, loin de la cohue des touristes.
Publié le : Mercredi 28 juillet 2021
L'Amadeus, toutes voiles dehors, dans les années 1990. DR
Midi LIbre 28/07/2021
Ce magnifique vieux gréement va partir pour deux mois en mission de dépollution le long du littoral méditerranéen français, sous l'égide de l'association Wings of the Ocean.
Ce kech aurique (34 m de long, 6,52 m de large, 10 voiles totalisant 680 m2, 200 tonnes, coque en fer) transformé en brick a été construit au chantier Kalkman de Capelle aan den Ljssel, aux Pays-Bas. Il a été mis à l'eau le 17 juillet 1910 sous le nom d'Agatha.
En 1916, il navigue sous le nom de Jacoba. Jusqu'en 1935, c'est un navire de pêche à la morue, rebaptisé Floris jusqu'en 1943, lorsqu'il est réquisitionné par les Allemands. Récupéré par son propriétaire en 1945, il reprend ses activités de morutier en mer Baltique et à Terre-Neuve. Désarmé en 1969, il est inscrit en plaisance sous le nom de Zonnevis et navigue en mer Baltique et en Scandinavie.
Plusieurs noms En 1979, il arrive en Méditerranée où il est saisi par les douanes pour avoir transporté des produits stupéfiants. Vendu aux enchères à Ibiza, il est alors racheté par une association marseillaise d'amoureux de la musique classique, qui lui donne un nouveau nom, en hommage bien sûr à Mozart…: l'Amadeus. Pendant dix ans, il sillonne la Méditerranée pour la promotion de concerts. En 1989, Jean-Christophe Causse le découvre. Il est à vendre. Et il est depuis la propriété de l'association méditerranéenne des vieux gréements.
Après un long séjour à Port-Camargue, puis dans le port de pêche du Grau-du-Roi, il est arrivé à Sète voici une douzaine d'années. Après avoir occupé un emplacement sur les quais Vauban, d'Orient et Paul-Riquet, il est amarré depuis deux ans à la halte nautique du quai du Pavois-d'Or.
Marc Caillaud
Publié le : Mercredi 28 juillet 2021
Midi Libre
Presque un an après son rachat par une société de Singapour, le bateau pêcheur d'eau a enfin quitté le quai.
Un peu par surprise, l'Odeep One a quitté le port de Sète vendredi 23 juillet. "Cela fait un an que nous attendons, voire espérons, que ce bateau parte. A force d'attendre, cela peut effectivement devenir une surprise", témoigne Olivier Carmes, directeur général du port de commerce. "Nous n'avons pas connaissance de la cause du départ de ce navire", atteste la Ville.
L'autorisation de sortie a pourtant été donnée par la capitainerie puisque "la manoeuvre de sortie a pu être possible vendredi en fin de matinée", confirme Gabriel Charpentier, pilote maritime au port de Sète.
C'est le site marinetraffic.com qui nous indique sa destination : Malte, port de la Valette, vers lequel le navire se dirige cahin-caha avec redémarrage des machines toutes les 6 heures.
Le navire était resté à quai durant 8 mois après le prononcement de la liquidation judiciaire de la société Ocean Fresh Water (OFW) en novembre 2020. Cet ancien train-ferry russe de 196m de long avait été acheté en 2019 par Régis Révilliod, fondateur de la start-up OFW, dans le but de le transformer en navire usine, producteur d'eau minérale à partir d'eau de mer.
Plusieurs levées de fonds lui avaient permis d'investir dans ce navire et dans l'installation à bord d'une ligne d'embouteillage. Dès l'année suivante, début 2020, une première production de 900 palettes de 1764 bouteilles avait été acheminée vers la Chine. Une activité prometteuse si le Covid n'était pas arrivé.
Un projet intéressant coulé par le covid "Fabriquer de l'eau potable à partir d'eau de mer. A la base, le projet était intéressant avec une vocation humanitaire.
C'est la crise sanitaire du covid qui l'a fait échouer", regrette Pierre Maupoint de Vandeul. Président du syndicat CFE-CGC marine, celui-ci a accompagné les 20 à 30 marins de bord et à terre dans leurs démarches de fin de contrat suite à la liquidation judiciaire.
L'eau Ôdeep contient 78 minéraux. Régis Révilliod, à l'initiative de la mise au point de son procédé de fabrication n'a volontairement pas protégé le concept par des brevets. "Pour ce type d'innovation, déposer un brevet est contre-productif puisque ce serait comme donner la recette aux concurrents éventuels. Le secret et l'enveloppe Soleau sont les meilleurs moyens de garantir la propriété industrielle de la solution technique sur le long terme", précise l'inventeur.
A l'image d'une carte au trésor, une enveloppe Soleau peut être écrite, datée et déposée sous scellés auprès d'un officier à l'Institut national de la propriété intellectuelle (INPI). En cas de suspicion de copie, l'inventeur peut demander à lever les scellés. Il sera alors reconnu comme l'inventeur initial du concept et pourra en tout temps continuer à exploiter son concept.
Suite à sa liquidation judiciaire, l'Odeep One avait été racheté à la barre en novembre 2020 par KUIKAWA, une société de Singapour également basée aux Pays-Bas, puis racheté par la société KUIKAWA holding en juin dernier. Malgré une tentative de reprise, Régis Révilliod avait dû renoncer au rachat de ce grand navire.
Cependant, l'activité de développement de chaînes de fabrication d'eau minérale à partir d'eau de mer se poursuit et "16 dossiers sont en cours aujourd'hui", nous confie cet ingénieur-entrepreneur.
Le Rio Tagus rouille toujours au quai Paul-Riquet Moins de succès pour le Rio Tagus, toujours amarré au quai Paul-Riquet le long du parking du Mas-Coulet depuis plus de 10 ans. Cet ancien vraquier est devenu peu à peu un fragile amas de tôle rouillée. Même le remorquer vers le port de commerce afin de le charger dans un navire pour l'emporter au démentellement est une opération délicate. Suite à une tentative avortée en juin dernier, la société bretonne Navaléo devrait revenir finaliser l'opération et l'acheminer sur son chantier à Brest.
"Nous espérons en être débarassés le 15 septembre", confie Olivier Carmes, directeur général du port maritime de Sète.
Valérie Handweiler
Publié le : Mercredi 28 juillet 2021
Midi Libre 19/07/2021
La SNSM (société nationale de sauvetage en mer) a porté secours lundi 19 juillet vers 15h aux quatre passagers d'une vedette. "L'embarcation a coulé à 500m devant l'entrée du port et repose à 8 ou 10 m de fond", a déclaré l'officier de permanence au Cross Med (centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage de la Méditerranée).
Toutes les personnes à bord ont pu être secourues.
Publié le : Lundi 19 juillet 2021
Découverte de la voile et de la biodiversité marine © Midi Libre
Midi Libre le 28/06/2021
De la plage jusque dans l'eau, l'équipe du Sea Explorer vous invite à la découverte de la faune et de la flore du bord de mer et les nombreux habitats sous-marins essentiels qui attirent une diversité d'espèces : des poissons aux algues en passant par les dauphins, les tortues et les oiseaux.
Les différents ateliers ludiques, mis en place tout au long de la balade, permettent aux enfants et adultes de comprendre la richesse d'un écosystème fragile et de découvrir les actions de préservation de la biodiversité mises en place sur l'Aire marine de la côte agathoise. Une immersion sur le sentier sous-marin du Cap d'Agde sera l'occasion de nager à la rencontre de la biodiversité et d'observer la vie grouillante des fonds marins. L'après-midi vous embarquez à bord du Sea Explorer, un catamaran (24 x 12 m) éco-conçu pour allier découverte à la voile, découvrir la biodiversité marine à travers des ateliers organisés sur le bateau et s'émerveiller grâce à un focus sur le Grand dauphin du golfe du Lion.
Tarifs : de 8 à 15 €. Pique-nique tiré du sac. Inscriptions au 04 67 21 76 25
Lionel PEUGEOT
Publié le : Mercredi 30 juin 2021
En Andalousie, où elle prolifère, l'algue brune est un véritable fléau, pour la pêche et le tourisme.
Midi Libre le 25/06/2021
La Rugulopteryx okamurae, originaire du Pacifique, a été repérée à Agde.
Dans l'édition datée du 20 juin du Journal du Dimanche, un titre sans équivoque : "L'algue brune qui menace la Méditerranée."
Dans l'article, on apprend ainsi que la Rugulopteryx okamurae, c'est le nom de cette algue du Pacifique, aurait été aperçue pour la première fois dans l'étang de Thau, il y a quelques années. Comme s'est-elle retrouvée là ? Difficile à dire. Mais la proximité du port de Sète et ses échanges internationaux sont une piste à ne pas négliger.
Quelques individus observés à Agde, mais rien d'inquiétant
L'algue brune, donc. "On en découvre tous les jours, confirme l'écologue marin Thierry Thibaut, de l'Institut méditerranéen d'océanologie, à nos confrères du "JDD". Pour le moment, elle a été repérée dans le parc national des Calanques, à Marseille, sur la Côte bleue et à Agde."
Les scientifiques la surveillent de près. Car du détroit de Gibraltar à Malaga, dans le sud de l'Espagne, sa présence en masse est synonyme de rejets sur les plages, avec l'odeur d'oeuf pourri qui va avec ! Mais pour Renaud Dupuy de la Grandrive, directeur du milieu marin en mairie d'Agde, rien de cela sur notre littoral.
"C'est vrai que cette algue a été observée localement, mais pas plus que ça. On recense quelques individus." Le biologiste explique même que "la Rugulopteryx okamurae n'est pas la première. On compte, aujourd'hui, une dizaine d'espèces "étrangères" dans nos eaux."
La nature ayant horreur du vide, ces algues se sont installées sporadiquement sur des fonds maltraités pendant de trop longues années. "C'est pour cela que nous réintroduisons des algues cystoseires, disparues du littoral agathois."
Des "boutures" installées sur des dalots, pour que les algues se reproduisent. Preuve que les fonds marins sont scrutés de près, une cartographie fine du littoral agathois a été effectuée, il y a une dizaine de jours, à l'aide d'un drone, constat d'huissier à l'appui. On ne rigole pas avec l'écologie !
O. R.
Publié le : Samedi 26 juin 2021
Des agents sur le terrain pour sensibiliser les promeneurs
Midi Libre le 18/05/2021
Les week-ends prolongés du mois de mai coïncident avec l'arrivée des premiers vacanciers sur notre littoral. C'est aussi la période choisie par les oiseaux présents sur les plages pour nicher, à l'image du gravelot à collier interrompu ou les sternes.
Les gardes du littoral des communautés d'agglomération Béziers Méditerranée et Hérault-Méditerranée, conjointement avec le service départemental de l'Office français de la biodiversité, ont procédé dernièrement à des opérations de sensibilisation à la présence de ces espèces sur le littoral, notamment à la Tamarissière.
"L'objectif premier était d'expliquer aux promeneurs que la nature est fragile et que le dérangement répété pourrait mettre à mal certaines colonies d'oiseaux lors de cette période cruciale", explique Julien Azéma, l'un de ces agents. Prudence, donc.
Midi Libre
Publié le : Mardi 18 mai 2021
Mediapart le 6 décembre 2020 par HELÈNE CONSTANTY
La chambre régionale des comptes s'apprête à rendre public un rapport d'une rare sévérité sur le port Camille-Rayon de Vallauris-Golfe-Juan. Il révèle comment deux familles, les Rayon et les Rodriguez, ont privatisé à leur profit, en toute opacité, l'un des plus grands ports de plaisance de la Méditerranée. Du grain à moudre pour le Parquet national financier.
Lundi 7 décembre, le conseil municipal de Vallauris-Golfe-Juan va prendre connaissance d'un rapport de la chambre régionale des comptes (CRC) de Provence-Alpes-Côte d'Azur sur la gestion du port de plaisance Camille-Rayon, situé entre Nice et Cannes.
Ce port, inauguré en 1989, d'une superficie de 17 hectares et d'une capacité de 838 bateaux, avec un quai réservé aux très grands yachts de plus de 20 mètres, porte le nom de son fondateur, mort en 2014 à l'âge de 101 ans. Ce patron de bar de Golfe-Juan, auréolé d'une réputation de héros de la Résistance pour avoir combattu à la tête du réseau action du général de Gaulle dans le sud-est de la France, pendant la Seconde Guerre mondiale, a inspiré le personnage du Gorille, un agent secret incarné par Lino Ventura dans le film Le Gorille vous salue bien, sorti sur les écrans en 1958.
Camille Rayon a ensuite fait fortune dans les ports de plaisance, en France et à l'étranger. Il a présidé, depuis sa création et jusqu'en 2012, la Société du nouveau port de Vallauris-Golfe-Juan (SNPVGJ), à laquelle la commune a concédé la construction et la gestion du port, aux termes d'un contrat de longue durée qui arrivera à échéance en 2024. Son fils Pierre Rayon a pris la suite, en qualité de président-directeur général, tandis que sa fille Olivia Lara Rayon était nommée directrice et son gendre Patrick Lara directeur adjoint.
La chambre régionale des comptes s'est penchée avec beaucoup d'attention sur la manière, pour le moins contestable, dont ce port est géré par la famille Rayon. La conclusion de son rapport, auquel Mediapart a eu accès, est d'une rare sévérité. Les magistrats estiment que ce mode de gestion " a conduit, compte tenu de la durée du contrat (35 ans) et de l'absence d'exercice de ses prérogatives par la commune, à une appropriation quasiment privative du domaine public maritime ". Ils observent qu'" un petit nombre de professionnels administre les affaires du port " et qu'il en ressort, " outre une perte de contrôle de l'usage de son domaine public, un préjudice financier pour la commune ".
Les observations détaillées du rapport viendront, selon toute vraisemblance, nourrir les investigations en cours au Parquet national financier. Car la justice ne s'est penchée jusqu'à présent que sur la famille Rodriguez, omniprésente dans le port depuis l'origine.
Le PNF a ouvert une enquête préliminaire début 2016, à la suite d'une plainte déposée par la société néerlandaise Industrial and Marine Diesels. Cette entreprise avait eu la mauvaise idée de vouloir reprendre le chantier naval situé dans le port Camille-Rayon, à la barre du tribunal de commerce. Ce chantier de réparation de bateaux, doté d'équipements capables d'intervenir sur des yachts de grande taille, était alors géré par une filiale du groupe Rodriguez, un ancien fleuron de la construction de navires de plaisance, en liquidation judiciaire après avoir accumulé des centaines de millions d'euros de pertes.
L'irruption d'une entreprise étrangère dans l'entre-soi qui règne sur le port depuis sa création s'est heurtée à une résistance farouche, qui a fait capoter cette reprise. A la suite d'un incroyable tour de passe-passe opéré par les Rodriguez, la société néerlandaise s'est retrouvée propriétaire d'une coquille vide : l'entreprise G. Rodriguez, gestionnaire du chantier naval, qu'elle avait achetée 2 millions d'euros au tribunal de commerce, s'est fait expulser du port le 14 novembre 2014, son contrat de sous-location des installations portuaires étant arrivé à échéance¦ Au moment même de la reprise par la société hollandaise ! Ulcéré, le repreneur floué a saisi la justice pour escroquerie, abus de biens sociaux et banqueroute, en décembre 2015. Ce qui a déclenché l'enquête préliminaire du PNF.
Dans son premier article consacré à cette affaire, en avril 2016, Mediapart s'était penché sur les relations entretenues par Alexandre Rodriguez, fils du fondateur et président du directoire du groupe Rodriguez, avec des membres éminents du grand banditisme marseillais, dans l'enceinte même du port.
Un premier scandale avait éclaté le 5 juin 2010, lorsque Alexandre Rodriguez avait été arrêté, sur le port Camille-Rayon, à l'occasion d'un spectaculaire coup de filet de la police judiciaire. Il était en compagnie de Bernard Barresi, un braqueur recherché par la justice depuis 20 ans, après sa condamnation à 20 ans de prison pour l'attaque d'un fourgon blindé, et des frères Michel et Gérald Campanella, deux figures majeures du grand banditisme marseillais, spécialisés dans l'extorsion de fonds et soupçonnés de régner sur un réseau de machines à sous clandestines dans le sud-est de la France.
Les enquêteurs avaient été intrigués par les liens entre le patron du groupe Rodriguez et ces malfaiteurs, qui menaient grand train sur des yachts amarrés au port Camille-Rayon, entretenus aux frais de Rodriguez et détenus par des sociétés basées dans le paradis fiscal des îles Vierges britanniques.
Trois de ces bateaux, saisis lors du coup de filet de juin 2010, ont été vendus aux enchères par l'Agence de gestion et de recouvrement des avoirs saisis et confisqués (AGRASC) en juin 2019 : le Bono a été vendu 212 000 euros, l'Atlas 152 000 euros et le Yes 185 000 euros.
Alexandre Rodriguez est sorti de prison un mois et demi après son arrestation, moyennant le paiement d'une caution d'1,5 million d'euros et un contrôle judiciaire. Mais l'affaire de blanchiment dans le cadre de laquelle il a été arrêté en 2010 avec Barresi et les frères Campanella n'a jamais été jugée ni classée sans suite. Elle est toujours ouverte, en veilleuse, au cabinet de la juge Marie Grandjouan, vice-présidente chargée de l'instruction à la juridiction interrégionale spécialisée de Marseille.
Cependant, comme le constate la chambre régionale des comptes, certaines des sociétés du groupe ont survécu à la faillite. Dans le port Camille-Rayon, la société SAS Rodriguez yachts, titulaire de la concession d'origine, attribuée à Rodriguez en 1993, continue de gérer le chantier naval et une aire de carénage privée, générant un chiffre d'affaires de 5,4 millions d'euros en 2018.
Elle est officiellement présidée par un certain Dino Abbruzzese, que personne n'a jamais vu sur le port et dont Mediapart n'a trouvé aucune trace, en dehors de son nom dans les statuts de la société.
Deux autres entreprises de la famille Rodriguez sont toujours en activité, notamment la société civile immobilière GAL (les initiales de Gérard, Alexandre et Laurence Rodriguez), principale actionnaire de la SAS Rodriguez yachts, et la SCI Laura. Toutes deux gérées par Alexandre Rodriguez, elles sont amodiataires* de la société gestionnaire du port (SNPVGJ), ce qui leur permet d'occuper des locaux commerciaux et des postes d'amarrage de yachts.
Rodriguez yachts est également lié à la société gestionnaire du port par deux autres contrats, dans des conditions contestées par la CRC. Elle exploite une aire publique de carénage et occupe, neuf mois par an, une aire de stationnement. Elle ne paye que 7 317 euros par an pour l'aire publique de carénage (1 835 m2), alors qu'elle devrait payer 263 000 euros, selon les calculs effectués par les magistrats. Quant à l'aire de stationnement, la CRC estime que la convention de mise à disposition est tout simplement irrégulière, compte tenu du risque de pollution des eaux.
Jusqu'à présent, la justice avait orienté son enquête vers le seul groupe Rodriguez, objet de la plainte déposée par le repreneur malheureux du chantier naval. Elle vise désormais, plus largement, la gestion du port dans son ensemble, y compris l'étrange manière dont la commune de Vallauris-Golfe Juan a laissé les mains libres aux Rayon et aux Rodriguez sur son domaine public. Les deux familles sont unies par des liens étroits depuis la création du port : Gérard Rodriguez, fondateur du chantier naval, a longtemps été le directeur général de la société gestionnaire du port, présidée par Camille Rayon.
De source judiciaire, une information judiciaire a été ouverte par le PNF, le 19 juin 2020, des chefs de " favoritisme ", " prise illégale d'intérêt ", " banqueroute ", " abus de biens sociaux ", " escroquerie au jugement ", " recel en bande organisée ", " négligence du dépositaire ayant permis la soustraction, le détournement ou la destruction de bien public " et " recel " de ce délit.
L'action de l'association Anticor se trouve ainsi confortée : depuis plusieurs années, elle demandait à la justice de se pencher sur les pratiques en vigueur dans le port Camille-Rayon. Après avoir écrit à la chambre régionale des comptes, le 7 mars 2016, Jean-Noël Falcou, conseiller municipal et référent départemental d'Anticor, avait écrit à Michelle Salucki, la maire de Vallauris-Golfe-Juan, le 20 avril 2016, lui demandant expressément " la résiliation anticipée de la concession du port Camille-Rayon, ainsi que la déchéance et expulsion immédiate de la SNPVGJ ". L'association anticorruption a porté plainte le 24 juin suivant auprès du PNF.
" Loin d'être un simple litige entre sociétés privées, cette affaire doit être étudiée sous l'angle de l'atteinte à l'intérêt général, en considérant le préjudice pour la ville et les contribuables ", estimait Anticor dans un communiqué.
Le rapport de la CRC permet de comprendre comment Rayon, Rodriguez et leurs amis ont développé leurs activités lucratives dans le port, au détriment des contribuables de Vallauris-Golfe Juan. Comme s'ils avaient oublié, au fil du temps, qu'" aucun port de plaisance ne peut être considéré comme privatif ", car " un port situé sur le territoire d'une commune relève nécessairement de la gestion publique locale ", comme le rappelle la CRC.
Les magistrats concluent en demandant sèchement à la commune de " reprendre la charge de la concession ". C'est exactement ce que réclamait Anticor dès 2016 dans sa lettre à la maire : " Sans l'appui de la SNPVGJ, le montage mis en place par les sociétés du groupe Rodriguez n'aurait ni pu voir le jour ni pu perdurer. La responsabilité principale se situe bien au niveau de la SNPVGJ qui, outre avoir failli à ses obligations concernant le chantier naval, a surtout mis en place un dispositif opaque qui lui a permis pendant des années de commettre de graves irrégularités, au détriment de la collectivité. Le PNF ne manquera pas de s'interroger sur les réelles motivations de la ville, dont le refus explicite de vouloir contrôler son délégataire est certes illégal, mais surtout difficilement explicable. "
Concrètement, les magistrats relèvent de graves irrégularités dans la gestion du port, qui fonctionne comme une boîte noire, fermée aux regards extérieurs. Le comité local des usagers permanents du port, qui doit être réuni une fois par an par le maire qui le préside, ne s'est jamais valablement réuni dans la période sous revue, ce qui constitue une " carence majeure dans l'association des usagers du port à sa gouvernance ".
Quant au conseil portuaire, une instance consultative chargée de donner son avis sur la politique tarifaire et foncière, il apparaît noyauté par une poignée de professionnels du nautisme, proches de la famille Rayon. Dans sa réponse écrite aux questions de Mediapart, Olivia Lara Rayon nie un quelconque manquement aux obligations de gouvernance : " Il ne s'agit aucunement d'un manque de transparence. Les maires ont toujours été invités et ont toujours été présents lors des conseils d'administration, des assemblées générales et des conseils portuaires. "
Ces irrégularités ont été corrigées par la maire de Vallauris en juin 2019.
Parmi les membres du conseil censés représenter les usagers, la CRC note la présence d'un homme influent : François-Gil Leccia, ancien chef du service des affaires maritimes de la Direction départementale de l'équipement des Alpes-Maritimes. Après avoir pris sa retraite en 2003, cet ancien fonctionnaire, spécialiste des ports qu'il avait pour mission de contrôler dans ses anciennes fonctions, a été recruté à la fois par la famille Rayon et par la famille Rodriguez, d'abord comme consultant de la SNPVGJ, payé plus de 60 000 euros par an, puis comme président de Rodriguez yachts en 2014-2015, au moment du litige avec le repreneur hollandais du chantier naval. Ce grand ami de Camille Rayon, le fondateur du port, est, de surcroît, administrateur de la SNPVGJ, en tant qu'amodiataire et donc bénéficiaire d'un emplacement pour son bateau. Un " mélange des genres " dénoncé par la chambre régionale des comptes, qui jette le trouble sur " son rôle réel dans les décisions de la société ".
Joint par téléphone, François-Gil Leccia conteste un rapport " entièrement à charge " et assume parfaitement sa mission : " Mes compétences m'ont valu d'être appelé comme conseiller technique par les dirigeants du port. J'entretenais d'excellents rapports avec Gérard Rodriguez, que j'ai aidé à sortir de l'imbroglio avec ceux qui ont tenté de reprendre le chantier naval. Je ne vois pas où est le mélange des genres. "
Outre les contrats irréguliers dont ont bénéficié les sociétés du groupe Rodriguez, la CRC dénonce celui de la station d'avitaillement : depuis la création du port, Jacques Gardanne exploite la pompe où les yachts font le plein de carburant. Or, cet ancien conseiller municipal de Vallauris-Golfe-Juan, qui déclare un chiffre d'affaires supérieur à 2 millions d'euros par an, n'a jamais payé le moindre euro de redevance et le sous-traité d'exploitation qu'il a signé avec la SNPVGJ n'a jamais été soumis au conseil municipal. " C'est sans titre valable que Jacques Gardanne occupe le domaine public ", conclut la CRC, qui recommande à la commune de mettre en concurrence la station d'avitaillement, de signer un contrat en bonne et due forme avec l'exploitant, qui sera tenu de " verser une redevance au bénéfice du concessionnaire à répercuter à la commune ".
A ce jour, aucun membre de la famille Rayon n'a été entendu par la justice. Olivia Lara Rayon ne se sent nullement concernée par l'enquête en cours au PNF, qui, selon elle, ne vise que le groupe Rodriguez : " L'assimilation avec notre société concessionnaire du port nuit gravement à notre image. Aucun élément ou fait figurant dans le rapport définitif de la CRC qui nous a été communiqué ne permet de fonder une saisine du PNF pour ce qui nous concerne. "
Si vous avez des informations à nous communiquer, vous pouvez nous contacter à l'adresse enquete@mediapart.fr.
Si vous souhaitez adresser des documents en passant par une plateforme hautement sécurisée, vous pouvez vous connecter au site frenchleaks.fr.
Publié le : Dimanche 06 décembre 2020
Gérald Chambre, premier Prud'homme d'Agde. Archive midi libre
Midi Libre le 04/12/2020
Gérald Chambre, premier Prud'homme pêcheur, revient sur la tragique actualité, avec la disparition en mer de deux matelots.
On imagine que le long des quais, l'ambiance doit être particulièrement lourde chez les pêcheurs d'Agde¦
C'est le moins que l'on puisse dire. Le lendemain de ce drame (mardi, NDLR), en arrivant à bord de mon bateau, j'ai pu apercevoir le visage triste des collègues. Certains me disaient qu'ils n'avaient pas dormi de la nuit, tellement ils pensaient à ce terrible accident. C'est très pénible comme moment.
Ce drame rappelle brutalement la dangerosité de votre métier.
C'est vrai, c'est une réalité. Et c'est ce qui fait aussi la solidarité entre gens de mer. Aujourd'hui, c'est vraiment l'ensemble de la famille des marins qui est en deuil. Nous pensons aussi beaucoup au personnel de la criée aux poissons des Pays d'Agde, qui est évidemment très impacté, puisque le papa des deux garçons qui sont disparus y travaille. D'ailleurs, en tant que premier Prud'homme d'Agde, je tiens à exprimer tout mon soutien et, par là même, celui de l'ensemble des marins pêcheurs de la commune, à la famille de Christophe et Sébastien.
Depuis le début de la semaine, les réactions se multiplient, notamment sur les réseaux sociaux. On a le sentiment que ce tragique accident dépasse le seul cercle agathois¦
Je peux en témoigner car depuis lundi, mon téléphone n'arrête pas de sonner. Je pense notamment à Cédric Indjirdjian, directeur adjoint à la DDTM et délégué Mer et Littoral de l'Hérault et du Gard, qui m'a appelé pour exprimer sa grande tristesse, tout comme le préfet maritime de Toulon. Ce dernier m'a d'ailleurs détaillé les opérations qui étaient programmées pour retrouver l'épave du bateau. Plusieurs Prud'homies d'Occitanie m'ont également contacté pour faire part de leur solidarité avec les pêcheurs agathois et, autant que faire se peut, apporter un soutien moral à la famille des deux garçons.
Une réunion prud'homale en projet
Gérald Chambre et plusieurs de ses collègues prud'hommes de la façade littorale d'Occitanie envisagent de tenir une réunion dans les plus brefs délais, afin d'évoquer plusieurs points de tension qui agitent la profession. Parmi ceux-ci, le respect des interdictions de pêche saisonnières, comme à Agde pour le poulpe, entre mai et octobre, où le rappel (et les contrôles) par les autorités maritimes des pêcheurs qui exercent sans la moindre autorisation ni diplôme ! "C'est incroyable, certains ont été contrôlés, verbalisés, mais ils continuent, au mépris de toutes les règles", regrette Gérald Chambre. Celui-ci souhaite une plus grande sévérité de la part de l'administration.
Olivier RAYNAUD
Publié le : Samedi 05 décembre 2020